Ces vingt dernières années, la Commission des Communautés européennes a publié plusieurs directives qui ont eu un impact important sur la radioprotection des travailleurs, du public et des patients dans le domaine de l'utilisation médicale des rayonnements ionisants. Ce texte présente, brièvement, les directives se rapportant à ce domaine, puis considère de façon plus détaillée l'article 5 de la directive concernant la protection du patient (84/466 Euratom) qui établit qu'"un expert qualifié en radiophysique doit être disponible pour les installations lourdes de radiothérapie et de médecine nucléaire". Les travaux de la Fédération européenne des organisations de physique médicale sur l'interprétation et la mise en place de cet article sont ensuite discutés.

L'administration d'"entérobloquants" aux ruminants (ovins), après arrêt d'une contamination orale, ne modifie pas de façon notable les paramètres des courbes de décorporation du radiocésium ingéré. Par contre, on observe une diminution très significative - d'un facteur 2 - par rapport aux animaux témoins (n = 4) de la radioactivité spécifique du lait et des urines chez les sujets recevant soit un dérivé du bleu de Prusse (l'AFCF) soit de la vermiculite (respectivement 5 et 6 animaux). Ces observations permettent d'une part d'apporter des précisions sur le transit métabolique du radiocésium chez les ruminants et d'autre part de disposer d'un moyen d'accélérer la décontamination du lait et, ainsi, de le rendre plus tôt utilisable pour l'alimentation humaine et celle des jeunes animaux.

Le plutonium a été mesuré, en 1991, sur 5 échantillons de sols et 12 échantillons de sédiments du Rhône prélevés autour du site de la centrale électronucléaire de Creys-Malville. Les concentrations des sols (fraction tamisée à 2 mm) varient, pour 239+240Pu, de 35 ± 4 à 1411 ± 135 mBq.kg-1 sec et, pour 238Pu, de moins de 1 à 101 ± 6 mBq.kg-1 sec. Dans les sédiments, on observe de l7 ± 4 à 147 ± 12 mBq.kg-1 sec en 239+240Pu et de moins de 1 à 7,2 ± 1,6 mBq.kg-1 sec en 238Pu. Ces résultats sont du même ordre que les résultats de mesures de plutonium faites, à ce jour, dans l'environnement français et les rapports isotopiques 238Pu/239+240Pu sont analogues à ceux des retombées atmosphériques (0,03 à 0,08) et sont différents des rapports caractéristiques de l'usine (0,7 à 0,8). La variabilité des résultats selon les échantillons confirme que la fixation du plutonium sur les sols et les sédiments dépend, pour une large part, des teneurs de ces substrats en matière organique et en particules fines.