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La politique charbonnière belge

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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L’année 1936 a vu s’amplifier la reprise dans l’industrie charbonnière belge. Poursuivant le relèvement commencé en 1934, la consommation intérieure de houille s’est accrue de plus de treize cent mille tonnes dans l’Union Économique Belgo-Luxembourgeoise. Nos mines ont toutefois été frustrées d’une partie de cette amélioration de leur marché intérieur par les importations de charbons étrangers, qui ont été majorées de plus de quatre cent mille tonnes par rapport à celles de l’année précédente. En revanche, l’industrie houillère nationale a pu continuer le développement de ses exportations, qui ont augmenté de neuf cent cinquante mille tonnes environ et qui rejoignent ainsi à peu près le niveau des importations, suivant l’une des directives de la politique charbonnière élaborée sous les auspices du Gouvernement.

L’écoulement offert aux charbonnages belges s’est, par suite, relevé à nouveau de dix-huit cent cinquante mille tonnes, dont neuf cent mille sur le marché intérieur et neuf cent cinquante mille sur le marché extérieur. Nos mines y ont fait face en augmentant leur production de quatorze cent mille tonnes, et en poussant plus activement le déstockage, qui a porté sur quatre cent cinquante mille tonnes de plus qu’en 1935.

La reprise s’est manifestée d’une manière semblable dans le domaine des prix, quoique ces derniers demeurent, pour les charbons belges, à un niveau nettement inférieur au niveau mondial. D’après nos estimations provisoires, le prix de vente moyen de la production houillère du pays en 1936 s’est relevé de 15 % par rapport à celui de l’année précédente, tandis que le prix de revient moyen ne s’est accru que de 7 à 8 %, la hausse des salaires et des matières ayant pu être compensée, dans une certaine mesure, par l’augmentation du volume de la production et par une nouvelle amélioration, modérée il est vrai, des rendements. L’année 1936 s’est ainsi clôturée, pour la plupart de nos charbonnages, par un bénéfice qui leur a permis d’effacer une partie appréciable des pertes accumulées depuis le début de la crise déclenchée en 1930.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1937

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References

page 138 note (1) Nombres rectifiés d’après la Statistique Annuelle.

Les éléments numériques de notre étude sont extraits, en partie, des statistiques publiées par l’Administration des Mines, soit dans les Annales des Mines de Belgique, soit dans la Revue du Travail. Nous tenons à remercier également M. Herman Capiau, Directeur Général de l’Office National des Charbons, et M. Camille Legrand, Directeur Général de la Fédération des Associations Charbonnières de Belgique, de la documentation qu’ils nous ont aimablement communiquée.

page 139 note (1) Demeure, CH., « La reprise dans l’industrie charbonnière belge », pp. 7 et 9 (Louvain, Ceuterick, 1936), et pp. 277 Google Scholar et 279 du Bulletin de l’Institut des Sciences Economiques de février 1936.

page 139 note (2) Demeure, CH., « La reprise dans l’industrie charbonnière belge », op. cit., p. 11 Google Scholar, al. 3 (p. 281 du Bulletin).

page 139 note (3) Citons notamment la protestation émise au Sénat, le 10 décembre1936, par le distingué bourgmestre de Gand, Mr. van der Stegen, qui prenant la défense des intérêts des importateurs de cette ville s’élevait contre le recrutement de main-d’œuvre étrangère dans nos mines, et réclamait l’accroissement des importations de charbons étrangers comme solution du problème de l’approvisionnement du pays en houille.

page 140 note (1) Nombres rectifiés d’après la Statistique Annuelle.

page 141 note (1) Le déstockage a continué avec la même intensité pendant le mois de janvier 1937, dont les chiffres viennent de nous parvenir. Les stocks à la fin de ce mois sont tombés à 831.800 tonnes quoique la production ait atteint 2.466.500 tonnes.

page 141 note (2) Cfr. notamment « La reprise dans l’industrie charbonnière belge », op. cit., p. 13, al. 1 à 6 (p. 283 du Bulletin).

page 142 note (1) Cfr. notamment « La reprise dans l’industrie charbonnière belge », op. cit., p. 13, al. 4, 5 et 6.

page 142 note (2) « La reprise dans l’industrie charbonnière belge », op. cit., p. 18 (p. 288 du Bulletin).

page 144 note (1) D’après les premiers chiffres connus, la diminution de la production journalière pai ouvrier serait de l’ordre de 6% dans les charbonnages déjà très rationalisés, tels que ceux du Limbourg, où il restait peu de temps morts à récupérer; tandis qu’elle atteindrait seulement 3 % dans les charbonnages peu rationalisés jusqu’ici, où d’importants temps morts existaient, qui ont pu être réduits.

page 144 note (2) Nous apprenons que nos mines viennent d’être autorisées à faire venir de Pologne un premier contingent de 2.000 ouvriers qualifiés (abatteurs ou ouvriers à la pierre), qui pourraient vraisemblablement commencer leur travail vers la mi-mars.

page 147 note (1) Ce dumping a toutefois été moins intense que les années précédentes. Nous avons vu que le dumping allemand s’effectuait grâce ou mécanisme de l’Umlage, sorte de contribution prélevée par le Syndicat Rhénan-Westphalien sur les ventes en région non contestée (marché intérieur allemand), pour couvrir ses pertes sur les ventes en région contestée (marchés étrangers et régions côtières du Reich). En 1935, le montant moyen de l’Umlage s’était élevé à 4 Mk 10 (soit environ 50 frs belges) par tonne; il a pu être abaissé progressivement jusqu’à 2 Mk 78 (soit environ, 33 frs belges) par tonne en décembre 1936. Le montant moyen du dumping par tonne est sensiblement égal à celui de l’Umlage, les ventes en région contestée atteignant sensiblement le même tonnage que celles en région non contestée.

page 147 note (2) « La reprise .dans l’industrie charbonnière belge, » op. cit., p. 34, al. 2 à 5 (p. 304 du Bulletin).

page 149 note (1) Cfr. de Lespaul, Adolphe Demeure, « La situation des charbonnages du bassin houiller du Nord de la Belgique » (Annales des Mines de Belgique, 1923, 2me liviaison, pp. 271 sq.).Google Scholar

page 154 note (1) « L’évolution des prix et des salaires en Grande-Bretagne et en Belgique », par Cracco, François (Bulletin d’Information et de Documentation de la Banque Nationale de Belgique, 25 octobre 1936, p. 256 sqq.)Google Scholar

page 155 note (1) L’indice anglais des prix de gros de la houille est l’indice officiel, calculé par le Board of Trade sur un échantillon de neuf types de charbons. L’indice belge n’est pas l’indice officiel, calculé d’après les cotations de quatre types seulement de combustibles; c’est un indice spécial, établi par Mr. Cracco sur un échantillon de huit types de charbons se rapprochant de ceux de l’échantillon anglais (et calculé, comme les autres indices des prix de gros, suivant la méthode de l’indice géométrique simple).

page 156 note (1) Cfr. un article, publié dans le journal « La Libre Belgique» du 13 février 1937 (p. 2, col. 1).

page 157 note (1) Le Cartel international des cokes, qui vient d’être constitué à l’heure où nous écrivons ces lignes et qui doit entrer en vigueur le 1er avril 1937, succède à l’entente de prix conclue en 1929. Outre la fixation de prix minima à l’exportation, il comporte le partage des marchés d’exportation selon les quotes-parts suivantes : Allemagne 48,43 %, Angleterre 20,88 %, Hollande 17,83 %, Belgique 9,66 % et Pologne 3,20 %.

page 159 note (1) L’évolution des prix de revient, des prix de vente et des bénéfices depuis l’année 1850 a été donnée dans nos études antérieures. Cfr. notamment « La reprise dans l’industrie charbonnière belge », op. cit., tableau VIII, pp. 25- et 26 (pp. 296–297 du Bulletin).

page 160 note (1) Les travaux de la Commission Sckmalenbach ont établi que la dépense d’amortissement par tonne extraite est de 1 florin-or (20 frs-papier) dans les charbonnages de l’Etat hollandais, et de 1 RM à 1,7 RM (12 à 20 frs-papier) dans les charbonnages allemands. Ces chiffres concordent, on le voit, avec celui qui nous venons d’établir.

page 161 note (1) Nous nous sommes abstenu, à l’époque, de ces critiques qu’il est facile de faire après coup; et quoique nous eussions, pour notre part, fait prévoir en temps utile que l’on entrait dans la crise cyclique, nous nous sommes attaché à montrer les circonstances d’ordre social qui ont expliqué la politique suivie. Cfr. « L’industrie charbonnière belge et la crise », par Demeure, Charles, p. 19, al. 2, 3 et 4. (Louvain, Ceuterick, 1932; et Bulletin de l’Institut des Sciences Économiques, février 1932).Google Scholar

page 161 note (2) « La reprise dans l’industrie charbonnière belge », op. cit., p. 29, al. 5 et 6. (p. 299 du Bulletin).