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Le remariage en pays industrialisés. Approche transversale et longitudinale

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

Michèle van houte-Minet*
Affiliation:
Université Catholique de Louvain
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S'ils ne représented à l'heure actuelle qu'un faible pourcentage du total des unions conclues en pays industrialisés les remariages méritent néanmoins de retenir l'attention du démographe par l'influence qu'ils peuvent avoir sur la fécondité et à travers celle-ci sur le mouvement de la population. Tel paraît être le fondement théorique d'une étude du remariage en pays occidentaux et c'est dans cette optique que se placera cette note. Dans la perspective adoptée, seuls les remariages conclus dans les limites de la période de procréation méritent de faire l'objet d'une analyse démographique bien que l'intérêt sociologique des remariages aux âges élevés demeure indéniable.

Type
ÉTUDES
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1969 

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Footnotes

*

Département de Démographie.

References

(1) Tableau I.

(2) Dans ces pays, en effet, le mariage constitue l’événement permissif de la fécondité et les unions illégitimes sont peu nombreuses. Cette perspective théorique devrait être revue dans le cas de pays où les normes socio-culturelles régissant l’institution familiale sont différentes (existence d’unions de fait socialement reconnues). Voir à ce sujet dans le présent numéro, M.C. Galan-vivas, G.N. Machado et J. Bonmariage : Signification démographique de la nuptialité.

(3) De même les ruptures d’unions par décès d’un des conjoints ou par divorce ne paraissent devoir être étudiées que dans la mesure où elles sont susceptibles de constituer les événements initiaux des nouvelles unions ainsi définies.

En ce qui concerne l’évolution récente de la divortialité par promotion, voir : Van houte-Minet, M., Analyse longitudinale de la nuptialité des célibataires et du divorce, Communi-cationau Congrès de l’U.I.E.S.P., Londres, sept. 1969.Google Scholar Par contre, toute tentative d’étude longitudinale du veuvage a dû être abandonnée pour l’instant, les lacunes statistiques étant trop importantes en ce domaine : on en était réduit, le plus souvent, à une étude par génération de la mortalité des personnes mariées.

(4) Pour une vue plus complète de l’approche méthodologique adoptée, voir : Wunsch, G, La théorie des événements réduits : application aux principaux phénomènes démographiques, Recherches Economiques de Louvain, sept. 1968, pp. 397398.Google Scholar

(5) Allemagne Occidentale, Pays-Bas, Angleterre et Pays de Galles, Suisse, Suède, France, Belgique, Etats-Unis, qui possèdent par ailleurs des données relativement détaillées sur les premiers mariages.

On trouvera aussi divers renseignements sur les sources statistiques des pays industrialisés dans Colombo, B., Possible Ways of Improvements of Marriage and Divorce Statistics, Working Group on Social Demography. Second Meeting, Genève, Switzerland, 1113 déc. 1968 (stencilé).Google Scholar

  1. (6)

    (6) — U.S. BUREAU OF THE CENSUS, Current Population Reports Series P-20, n° 67, table 13.

  2. U.S. BUREAU OF THE CENSUS, United States Census of Population 1960. PC (2) 4D.Age at first marriage. Table 4.

  3. Selon la communication faite à la commission de la nuptialité de l’U.I.E.S.P. (Louvain, octobre 1968) par P.C. GLICK, des données recueillies en 1967 auprès de 30 000 ménages des Etats-Unis, sont en voie d’être publiées. Elles portent notamment sur les proba-bilités de remariage des veufs et divorcés selon la durée écoulée depuis l’événement origine, la date de celui-ci et une série d’éléments démographiques et socio-économiques (âge au premier mariage, revenus, instruction, nombre d’enfants et leur âge… ) Cfr Mate Selection as a Factor in Duration of Marriage (stencilé).

  4. (a)

    (a) Selon les statistiques d’état civil publiées par le NATIONAL OFFICE OF VITAL STATISTICS.

  5. (b)

    (b) U.S. DEPARTEMENT OF HEALTH, EDUCATION AND WELFARE. PUBLIC HEALTH SERVICE, Marriage Statistics Analysis 1962. Series 21, Number 10.

  6. (c)

    (c) Current Population Survey, 1954 (% de remariées parmi les mariées).

  7. (d)

    (d) Census of Population 1960 (% de remariées parmi les mariées).

(7) Le fait est analysé plus en détails par Wattelar, CH. et Wunsch, G. dans Etude démographique de la nuptialité en Belgique, Louvain, 1967, chap. IV, p. 64.Google Scholar

(8) Les données relatives aux Etats-Unis étant difficilement disponibles en Belgique, nous avons été contraint de recueillir dans la littérature existante les renseignements partiels présentés aux tableaux I et II.

(9) Van houte-Minet, M., Evolution récente de la nuptialité des célibataires en pays industrialisés, Recherches Economiques de Louvain, sept. 1968, p. 463.Google Scholar

(10) Monohan, T.P., The Changing Nature and Instability of Remarriage, dans Wrnch, R.F. et al., Selected Studies in Marriage and the Family, New-York, 1962, pp. 627 et suivantes.Google Scholar

(11) Van houte-Minet, M., Analyse longitudinale de la nuptialité des célibataires et du divorce, Communication au Congrès de ΓU.I.E.S.P., Londres, sept. 1969.Google Scholar

(12) Même pour le calcul de taux classiques de remariage selon l’âge, tous les pays ne disposent pas de données statistiques homogènes. Dans le cas des Pays-Bas, de la Suède et de la France, qui effectuent annuellement — au 31 décembre — des estimations de population selon l’âge et l’état matrimonial, les indices utilisés sont des taux par groupes de générations calculés sur deux années de calendrier en rapportant les remariages observés au cours de ces deux années dans le groupe de générations considérées à l’effectif moyen correspondant de veuves ou de divorcées (effectif donné par les estimations de population). Les taux relatifs à la Suisse ont été calculés de la même manière, mais en utilisant la structure par âge et état matrimonial, obtenue aux recensements. Enfin, pour l’Angleterre et le Pays de Galles, on a sommé les taux de remariages publiés dans la Registrar General’s Statistical Review of England and Wales, 1966, volume II, table H3, taux calculés pour un groupe d’âges révolus en rapportant les événements observés à ces âges au cours d’une année à la population moyenne de veuves et de divorcées, estimée au 30 juin de cette année.

(13) Ce qui serait le cas si on sommait des taux « événements-réduits », cfr Wunsch, G., Indices standardisés et indices résumés d’une distribution de taux d’éventualité, Recherches économiques de Louvain, sept. 1969.Google Scholar

(14) Ch. WATTELAR et G. WUNSCH, Étude démographique de la nuptialité en Belgique, op. cit., Annexe X, p. 120 :Il est possible que les chiffres de 1950/51 soient artificiellement gonflés du fait du remariage des veuves de guerre et des divorcées d’après-guerre.

15 Cfr Graphique I — Les courbes de nuptialité ont été obtenues par interpolation graphique effectuée à partir des taux de nuptialité par groupes quinquennaux d’âges qui ont servi de base au calcul des indices du tableau III.

  1. (1)

    (1) Somme des taux par groupes d’âges de 25 à 44 ans, publiés par le Registrar General Statistical Review of England and Wales, 1966, vol. II, table H3.

  2. (2)

    (2) Somme des taux par âges calculés autour des années de recensement.

(16) Pressat, R., L’analyse démographique, Deuxième édition, Paris, P.U. F., 1969, p. 169.Google Scholar

(17) Nous entendons également par là, les unions d’un rang supérieur au second qui sont rarement reprises à part dans les statistiques.

18 Selon l’étude effectuée par Carter, H. et présentée au Congrès Mondial de la Population à Belgrade en 1965,Google Scholar les taux de remariages de divorcées de 20 à 44 ans ont augmenté assez sensiblement aux Etats-Unis entre 1953 et 1960, cfr Recent Changes in Remarriages of Women of Childbearing Age in the United States, Meeting B2.

Il semblerait donc que l’évolution observée dans ce pays soit différente de celle des pays européens. Cette hypothèse devrait cependant être vérifiée sur une plus longue période incluant notamment les années récentes.

(19) On trouvera des éléments plus détaillés à ce sujet dans : Van houte-Minet, M., La nuptialité des célibataires en pays industrialisés, Recherches Economiques de Louvain, septembre 1968, pp. 440 et 451 à 455.Google Scholar

(20) Notons que la Belgique enregistre une évolution similaire à celle de la France.

(21) Il s’agit d’estimations annuelles de l’effectif subsistant des cohortes de veuves ou de divorcées (remariées ou non) classées d’après l’âge et la durée écoulée depuis la rupture de l’union.

(22) Henry, L., Analyse et mesure des phénomènes démographiques par cohorte, Population, 1966, n° 3.CrossRefGoogle Scholar

(23) A supposer que soient réalisées les conditions d’indépendance et de continuité entre les phénomènes perturbateurs et les phénomènes étudiés.

(24) Au sujet des biais introduits par le recours aux taux rapportés à l’effectif initial voir : Wunsch, G., Étude longitudinale des composants de la nuptialité, Communication à la commission de la nuptialité de l’U.I.E.S.P. Louvain, octobre 1968, stencilé, pp. 1112.Google Scholar

(25) Pressat, R., Le remariage des veufs et veuves, Population, janvier/mars 1956, n° 1.CrossRefGoogle Scholar

(26) Nous remercions vivement la Direction de la Statistique Générale de l'I.N.S.E.E. qui nous a aimablement communiqué ces données non publiées.

(27) Ces proportions ont été obtenues en sommant les taux de remariage observés pendant les seize années consécutives au veuvage (après seize ans de durée, les remariages sont supposés négligeables). Quoique la majeure partie des secondes unions se produise très peu de temps après le veuvage, l’importance assez grande des remariages de veuves de 24 à 40 ans aux longues durées de veuvages a déterminé le choix d’une période d’observation aussi étendue. Pour les personnes devenues veuves à 44 ans, cet intervalle de 16 ans peut paraître trop long dans la perspective adoptée puisque les veuves de cet âge ont pratiquement atteint la ménopause. Toutefois, nous avons préféré le maintenir étant donné l’importance du nombre de veuves de 30 à 39 ans au sein du groupe d’âges 30 à 44 ans.

A titre documentaire, les chiffres obtenus pour les hommes donnent : 76,2 % de remariages parmi les veufs de 20 à 29 ans et 39,2 % parmi ceux de 30 à 54 ans. Les durées moyennes correspondant aux deux groupes d’âges étant respectivement de 3,7 et 3,9 ans.

En comparant avec les nôtres, les résultats transversaux de R. Pressât, nous constatons que l’intensité du remariage par groupes d’âges calculée en 1951/52 sur des bases semblables aux nôtres paraît supérieure à celle que nous avons obtenue. Il semble que l’on doive admettre l’hypothèse d’une nuptialité spécialement forte en 1951 et 1952 de la part des cohortes de veufs et veuves 1940/1950 qui, en raison des circonstances exceptionnelles qu’elles ont connues, ont pu avoir un comportement distinct.

(28) Ce qui n’est pas le cas des veufs. Voir en (27) les données de calendrier relatives à cette catégorie de personnes.

(29) Ces séries types ont été obtenues par ajustement graphique d’une courbe aux séries de taux réellement observés dans les cohortes 1951/1956, cohortes pour lesquelles on dispose d’une importante statistique portant sur environ douze années de durée de veuvage. Les résultats obtenus pour les durées supérieures à douze ans, l’ont été par extrapolation graphique de la courbe ajustée.

(30) Si l’on excepte les données relatives aux années 1959 et 1965 qui présentent des écarts assez nets par rapport à l’ensemble de la série et donneront probablement des taux largement surestimés.

  1. ((31))

    ((31)) Le fait a également été constaté aux Etats-Unis :

  2. cfr Giick, P.C., American Families, New-York, John Wiley and Sons, 1957, p. 198;Google Scholar

  3. Goode, W.J., After divorce, Glencoe, The Free Press, 1956, p. 277;Google Scholar

  4. Bernard, J., Remarriage, New-York, The Dryden Press, 1956.Google Scholar

(32) Il s’agit des taux présentés au graphique II.

(33) Aux Etats-Unis vers 1950, cet intervalle moyen était de 2,5 ans en ce qui concerne les divorcées et de 3,5 ans en ce qui concerne les veuves. Cfr P.C. GLICK, op. cit., p. 198.

(34) Dans la cohorte 1956, pour laquelle on dispose de donnfées relativement complètes, les intervalles moyens se répartissent comme suit entre les groupes d’âges :

(35) Voir les études citées à la note (31)•

(36) On s’étonnera peut-être que les remariages soient aussi nombreux l’année même du divorce en dépit de l’existence d’un délai de viduité de 300 jours à dater du jugement. En réalité, ce délai peut être abrégé « s’il résulte avec évidence des circonstances que le précédent mari n’a pu cohabiter avec sa femme depuis plus de 300 jours ». Cette impossibilité est constatée par ordonnance du président du tribunal civil dans le ressort duquel le nouveau mariage doit être célébré (art. 228 ce). Voir Divorce et séparation de corps dans le monde contemporain, Travaux et recherches de l’Institut de Droit comparé de l’Université de Paris, Direction G. Le Bras, 1re partie : « Les législations positives » I. Europe-Sirey 1952.

(37) On pourrait raisonner de la même façon à propos des cohortes 1958 et 1961.

(38) Selon la même hypothèse, la stabilité de tendance notée chez les veuves pourrait faire place à une réduction d’intensité similaire à celle qui a été observée dans les autres pays.

(39) Rappelons que sous cette dénomination sont également reprises les unions d’un rang supérieur au second.

(40) Pour les Etats-Unis, on trouvera quelques éléments à ce sujet dans Glick, P.C., Marriage and family variables related to fertility, World Population Conference, Belgrade, 1965, Meeting B2.Google Scholar