Plus que jamais la conjoncture belge est dominée par celle des autres pays
et particulièrement parmi ceux-ci, par les perspectives économiques des
autres pays du marché commun.
Une vue tout à fait synthétique de l’évolution de la conjoncture
internationale est fournie par les taux trimestriels de croissance de la
production industrielle par rapport au trimestre correspondant de l’année
antérieure (graphique I).
Dans les principaux pays, la production industrielle s’accroît à un rythme
maintenant nettement ralenti, même dans les pays où, comme l’Allemagne, le
taux de croissance est encore fort élevé; la France est cependant fort
décalée par rapport aux autres pays et poursuit sa croissance, stimulée par
la demande interne, après avoir connu sa période de repli, pour des raisons
de politique propre, à la fin de 1958.
L’image d’ensemble fournie par les autres éléments d’appréciation, notamment
financiers, confirme que la conjoncture des divers pays a maintenant dépassé
la phase de la prospérité, pour se situer dans la phase technique de la
«tension»; on observe ainsi que les cours des actions sont généralement en
repli depuis plus ou moins longtemps et que les taux d’escompte ont été
abaissés ensuite lorsque les conditions internes le permettaient.