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Aventure du côté du carnaval: Vie et mort du Roi Boiteux

Published online by Cambridge University Press:  23 January 2009

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Jean-Pierre Ronfard's Vie et mort du Roi Boiteux, an impressive six-play cycle telling the story of King Richard ‘Premier’ (i.e. ‘The First’, but Premier is meant here as a family name, as would be Jones or Smith), was created in 1981 and has been seen ever since as a landmark in the recent evolution of Québécois drama. It starts out as games played by children in a back lane and focuses on a limping boy who will be king. The limping king whose story is told as a ‘play-within-a-play’ refers to Oedipus's club foot as well as to Shakespeare's deformed Richard III. The story is heavily parodic, set simultaneously in all parts of the world and at all times, so that Marilyn Monroe and Queen Nefertiti can meet, as well as Brecht and Aristotle. Each play has been staged separately, but the full cycle was occasionally done in succession, a spectacular event lasting fifteen hours. The subject of this article is the very first full-length production, done partly outdoors, on 24 June 1982, in Montreal.

Type
Articles
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Copyright © International Federation for Theatre Research 1992

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References

Notes

1. Aguiar, Flavio, entrevue, «De Sao Paolo à Montréal: circuits littéraires», Possibles, vol.8, no 4, 1984, p. 126.Google Scholar

2. Écrit parfois maganer ou maganner, ce verbe est un québécisme utilisé dans la langue populaire qui veut dire: maltraiter, malmener.

3. Fondé en 1975, la troupe allait se subdiviser en 1979 pour devenir le Nouveau Théâtre Expérimental et le Théâtre Expérimental des Femmes.

4. Ronfard, Jean-Pierre, Vie et mort du Roi BoiteuxGoogle Scholar, deux tomes, Montréal, Leméac, 1981. A lire: l'excellente préface de Jean Cléo Godin et Pierre Lavoie.

5. Le Nouveau Théâtre Expérimental est un collectif autogéré, ses modes de travail et de production sont done particuliers dans le monde du théâtre. Les lecteurs intéressés à l'histoire de la production de Vie et mort du Roi Boiteux consulteront avec intérêt le dossier que les Cahieis de théâtie JEU lui ont consacré dans le numéro 27 de 1983.

6. En 1977, Jean-Pierre Ronfard a done signé une réécriture du Roi Lear de Shakespeare, intitulée simplement Lear, inspirée de Beckett et Artaud, et où, sur le mode grotesque, il présente une descente aux enfers du roi au destin cruel. En 1982, il propose La Mandiagore d'après Machiavel, où s'entend l'accent québécois. Plus récemment, on a pu voir deux productions du Nouveau Théâtre Expérimental qu'il a dirigées, Le Giand Théâtre du monde, à partir de textes du Grand Siècle espagnol et Autour de Phèdre, un atelier sur cette figure mythique, confirmant par là son attrait pour les formes théâtrales antérieures.

7. Le vieux père Roberge était «Roi d'Abitibi» (région du Québec riche en mines d'or), l'une de ses filles Angela a épousé Filippo Ragone, dit le Débile, ils auront une fille Catherine Ragone; c'est de l'union de cette dernière avec François Premier qu'est né Richard, le Roi Boiteux, mais ce François Premier avait eu un fils d'Augustine Labelle, morte en couches, Alcide Premier; une autre des filles du vieux père Roberge a eu comme descendance, avec un certain pasteur, Roy Williams et, d'une autre union, Moīse. Les jeux de langage sont à noter dans le choix de ces noms, Roberge est un nom commun au Québec, tandis que Ragone, prononcé à l'italienne, prend une connotation de «petite pègre», et Roy (roi) Williams une connotation anglaise, sans parler de la connotation «sauvé des eaux» associée à Moīse. La banalisation est perceptible aussi dans le patronyme Premier attribué à la famille du quartier populaire montréalais à laquelle appartient le jeune Richard, qui sera «couronné roi».

8. Malgré son nom, ce lieu était jusqu'alors peu associé au théâtre. II s'agit d'un édifice qui avait été construit pour présenter des spectacles de toutes sortes lors de l'Exposition universelle de 1967 et situé loin du centre-ville. Le cycle complet de Vie et mort du Roi Boiteux y sera joué les 24 et 25 juin 1982. Le 3 juillet de la même année, il sera présenté sur le campus de l'Université Bishop, dans le cadre du festival de Lennoxville, et le 11 juillet au Centre national des arts à Ottawa et à la Maison du citoyen de Hull (comédiens et spectateurs se déplaçant d'Ottawa à Hull en empruntant un pont).

9. A noter que dans chacun de ces «couples», il y a un présent et un absent.

10. Cf. Peirce, Charles S., Ecrits sur le signeGoogle Scholar, rassemblés, traduits et commentés par Gérard Deledalle, Paris, Seuil, 1978.

11. La littérature québécoise connaît plusieurs exemples de ce type d'ironie. Outre les œuvres théâtrales déjà mentionnées, on peut citer: Mémoires d'outre-tonneau de Victor-Lévy Beaulieu, Le Nez qui voque de Réjean Ducharme, La Duchesse et le roturiei de Michel Tremblay.

12. J'ai proposé cette analyse dans La Lecture du spectacle théâtral, (Laval, Editions Mondia, 1989), un ouvrage d'introduction à la lecture sémiotique du spectacle théâtral qui prend comme exemple privilégé Vie et mort du Roi Boiteux.

13. Cf. Girard, René, La Violence et le sacré, Paris, Grasset, collection Pluriel, 1972, p. 453.Google Scholar

14. Bakhtine, Mikail, La Poétique de Dostoievski, Paris, Seuil, 1979, p. 171.Google Scholar

15. Ronfard, Jean-Pierre, op.cit., p.299.Google Scholar

16. Il a sûrement servi d'inspiration pour Le Cycle des rois que produira Omnibus en 1988 et pour lequel on habillera les personnages de vêtements recyclés et d'oripeaux; ce qui fera dire de ce spectacle qu'il était un ingénieux et magnifique “Shakespeare en guenilles”.

17. Bakhtine, Mikhail, op.cit., p.183.Google Scholar

18. Ronfard, Jean-Pierre, «Qu'est-ce que le théâtre», Études littéraires, vol.18, no 3, 1985, p.231.CrossRefGoogle Scholar

19. Splendide Hotel a été un projet, resté malheureusement inachevé suite à la mort de son concepteur Pierre A. Larocque, qui devait comporter neuf séquences. Ont été créées: Fin, Générique, Luna Hollywood, Ultraviolet. Dans une veine hyperréaliste, le projet, dont l'aspect visuel faisait penser à l'installation et à la performance, avait trouvé son inspiration dans le vers de Rimbaud «Et le splendide Hôtel fut bâti dans le chaos de glace et de nuit du pôle.» Cf. «Un théâtre de la nuit», entretien avec Pierre A. Larocque, Les Cahiers de théâtre JEU, no 52, comportant un dossier sur le théâtre expérimental, 1989.3, p.85 à 111.

20. Ce spectacle, existant en deux versions, l'une de trois heures l'autre de six, a connu ses heures de gloire dans Le Vieux Port de Montréal, en juin 1987. La magie du lieu a ajouté à une esthétique basée sur la polyvalence des objets et la métaphore gestuelle pour faire un succès de ce spectacle où l'on assiste à des «croisements fructueux de la petite histoire et de l'Histoire». Cf. le dossier que Les Cahiers de théâtre Jeu ont consacré au spectacle, dans le numéro 45 de 1987. La Trilogie des dragons sera également jouée en tournée dans plusieurs pays.

21. Jean Asselin mettra en scène, sous ce titre, trois drames historiques de Shakespeare, Richard II, Henri IV et Henri V, qui seront présentés en alternance et, certains jours, à la suite l'un de l'autre. Ce spectacle a été remarqué pour la qualité de son jeu stylisé, frénétique et parfois presque acrobatique, pour son option de lecture baroque et pour ses extraordinaires costumes fabriqués de vieux vêtements glanes iéi et là dans différents dépôts d'objets usagés.

22. Ronfard, Jean-Pierre, «Écrire pour le théâtre, en 1984», Intervention, no 23, 1984, p. 129.Google Scholar