Hostname: page-component-7bb8b95d7b-w7rtg Total loading time: 0 Render date: 2024-09-27T00:45:54.578Z Has data issue: false hasContentIssue false

Le patrimoine culturel subaquatique en Tunisie : défis et opportunités (Étude de cas : le littoral nord et le Cap Bon)

Published online by Cambridge University Press:  22 September 2023

Ouafa Slimane*
Affiliation:
Institut National du Patrimoine, Tunis, Tunisie
*
Corresponding author: Ouafa Slimane; Email: wafabenslimen@hotmail.com
Rights & Permissions [Opens in a new window]

Abstract

This article summarises the research, protection, enhancement and awareness-raising activities carried out on coastal and submerged archaeological sites and wrecks discovered on the northern and Cap Bon coasts in Tunisia. The objective of these activities is to better understand and protect the underwater cultural heritage, while ensuring its preservation for future generations. The article also highlights the policy put in place by the supervisory institution to ensure an integrated and sustainable management of this heritage, despite the challenges it faces, in accordance with the principles of the 2001 UNESCO Convention on the Protection of the Underwater Cultural Heritage, ratified by Tunisia in 2009. Furthermore, the article stresses the importance of coordinating the conservation of this heritage with local development, while promoting responsible tourism practices, as part of Tunisia's active search to enhance its tourism and cultural potential – as a source of sustainable development in the coastal and maritime areas concerned.

التراث الثقافي المغمور بالمياه في تونس : التحديات والفرص

(دراسة حالة: الساحل الشمالي و الرأس الطيب )

تلخص هذه المقالة أنشطة البحث والحماية والتعزيز والتوعية التي أجريت على المواقع الأثرية الساحلية والمغمورة بالمياه والحطام المكتشفة على الساحل الشمالي وسواحل الرأس الطيب بتونس . الهدف من هذه الأنشطة هو فهم وحماية التراث الثقافي المغمور بالمياه بشكل أفضل، مع ضمان الحفاظ عليه للأجيال القادمة. يسلط المقال الضوء أيضاً على السياسة التي وضعتها المؤسسة المشرفة لضمان إدارة متكاملة ومستدامة لهذا التراث، على الرغم من التحديات التي تواجهها، وذلك وفقاً لمبادئ اتفاقية اليونسكو لعام 2001 بشأن حماية التراث الثقافي المغمور بالمياه و الذي صادقت عليها تونس في عام 2009. علاوة على ذلك، يشدد المقال على أهمية التنسيق بين الحفاظ على هذا التراث و التنمية المحلية، مع تعزيز ممارسات السياحة المسؤولة، كجزء من الجهود النشطة لدولة تونس لتعزيز إمكاناتها السياحية والثقافية كمصدر للتنمية المستدامة في المناطق الساحلية والبحرية المعنية.

Type
Articles
Copyright
Copyright © The Author(s), 2023. Published by Cambridge University Press on behalf of the British Institute for Libyan & Northern African Studies

Introduction

La côte Tunisienne s’étend sur environ 1300 km, offrant ainsi des opportunités exceptionnelles pour l'analyse des paysages culturels côtiers, submergés et sous-marins témoignant de l'importante occupation humaine de cette côte et de l'exploitation de ses diverses ressources marines (Slim et al. Reference Slim, Trousset, Paskoff and Oueslati2004). Récemment, de nombreux vestiges et épaves sous-marins, ont été découverts dans les eaux territoriales tunisiennes témoignant de l'importance de la Tunisie à travers l'histoire en tant que point de passage et lieu d’échanges et de commerce pour les routes maritimes de la Méditerranée.

L’étude du patrimoine culturel subaquatique en Tunisie peut fournir des informations précieuses sur l'histoire maritime de la région. En outre, ces études peuvent contribuer à la préservation de ce patrimoine culturel subaquatique pour les générations futures. Cependant, ce patrimoine est menacé par des facteurs anthropiques et naturels, tels que le pillage des épaves et l’érosion marine des sites archéologiques côtiers, qui sont exacerbés par les changements climatiques. Les sites archéologiques subaquatiques sont d'une importance capitale pour l’étude des techniques de construction navale, de la navigation et des routes commerciales maritimes depuis l'Antiquité. Toutefois, ces thématiques restent largement méconnus et peu explorés en Tunisie, car nous manquons encore d'informations suffisantes basées sur des études archéologiques sous-marines. Par conséquent, il est crucial d'accorder une attention particulière à ces sites et de poursuivre des recherches approfondies pour mieux appréhender leur importance historique et culturelle.

Archéologie sous-marine : naissance d'une discipline en Tunisie

La découverte de l’épave de Mahdia en Tunisie remonte au début du XXe siècle, plus précisément à 1907 (De Frondeville Reference De Frondeville1956 ; Reference De Frondeville1960 ; Hellenkemper Salies Reference Hellenkemper Salies, Von Prittwitz, Bauchhenß and Bauchhenß1994 ; Merlin Reference Merlin1908 ; Reference Merlin1911 ; Tailliez Reference Tailliez1967). Cette année-là, des pêcheurs grecs ont découvert une épave antique à 40 mètres de profondeur au large de Mahdia. Cette découverte a marqué l'histoire de l'archéologie sous-marine, non seulement en Tunisie, mais dans toute la Méditerranée. Le navire en question transportait une cargaison exceptionnelle d’œuvres d'art, de statues, de bustes, de cratères de marbre, de figurines en bronze, d’éléments architecturaux et d'autres objets précieux. Selon les historiens, certains de ces objets auraient été pillés à Athènes par Sylla en 86 av. J.-C. pour être envoyés à Rome (Tailliez Reference Tailliez1967, 80–94). A cette époque-là, il s'agissait avant tout d'une simple récupération d'objets et des œuvres d'art plutôt que d'une fouille archéologique. Il faut attendre les années 1948, avec l'invention du scaphandre autonome et l'amélioration des équipements et des conditions de travail en milieu sous-marin, époque à laquelle Jacques Yves Cousteau et Philippe Tailliez se rendaient sur le site afin d’établir un relevé topographique du gisement et photographier et filmer l’épave de Mahdia (Gianfrotta and Pomey Reference Gianfrotta and Pomey1981).

En 1955, Guy De Frondeville a effectué des fouilles archéologiques approfondies. Outre les pièces de marbre et de bronze récupérées au cours de ces campagnes, un tronçon de 4 mètres de long a été découpé dans la partie centrale de la quille et remonté à la surface (De Frondeville Reference De Frondeville and du Plat Taylor1965).

Après cette période, l'archéologie sous-marine est restée dans l'ombre pendant un long moment. Même après l'indépendance et la création de l'Institut National de l'Archéologie, l'attention s'est principalement portée sur le patrimoine archéologique terrestre, considéré comme plus abondant. Cependant, depuis l’établissement d'un département d'archéologie sous-marine en 1994, les activités liées à cette discipline ont été timidement relancées.Footnote 1 Dans ce contexte, un projet de coopération entre l'Institut National du Patrimoine de Tunisie et le musée de Bonn a été initié, visant à la restauration et à l'exposition d’œuvres d'art provenant de l’épave de Mahdia, ainsi qu’à leur publication scientifique (Ben Abed Reference Ben Abed, Hellenkemper Salies, Von Prittwitz, Bauchhenß and Bauchhenß1994).

En outre, il est important de mentionner la coopération entre le Département d'archéologie sous-marine et la DEGUWA, une association allemande d'archéologie sous-marine, en 1993 et 1995. Cette collaboration a permis une réévaluation de l’épave de Mahdia, en utilisant des techniques de relevé et de prospection telles que des détecteurs de métaux et des sonars, ainsi que la production d'un documentaire sur l’épave (Chelbi et al. Reference Chelbi, Baumer, Bound and Andreae1995a ; Chelbi Reference Chelbi1995b ; Reference Chelbi1995c).

Nous tenons également à signaler les travaux de reconnaissance menés par le Département des études d'archéologie sous-marine, qui se sont concentrés principalement sur les îles de Zembra (Chelbi Reference Chelbi2013 ; Chelbi and Ghalia Reference Chelbi and Ghalia1993) et de La Galite (Chelbi Reference Chelbi and Bejaoui2010 ; Reference Chelbi2011), ainsi que sur les sites côtiers de Kerkenna et du Cap Zebib. Ces travaux ont impliqué des prospections archéologiques sous-marines ainsi que des relevés de structures immergées réalisées en collaboration avec des plongeurs confirmés de la société civile.

Les recherches archéologiques sous-marines en Tunisie ont connu un développement récent mais restent encore à un stade embryonnaire, car de nombreux sites archéologiques subaquatiques restent à découvrir. Les techniques et les méthodologies utilisées aujourd'hui évoluent constamment pour améliorer la compréhension, l'accès et la sécurité de ces sites. Toutefois, il est important de souligner les défis logistiques, financiers et en termes de ressources humaines auxquels sont confrontées les recherches archéologiques sous-marines en Tunisie. Les moyens alloués pour mener ces recherches demeurent modestes et limités, entravant ainsi les progrès dans ce domaine.

Un cadre juridique insuffisant

Le « Code du Patrimoine Archéologique, Historique et des Arts Traditionnels » de Tunisie, bien qu'il ne traite pas explicitement du patrimoine culturel subaquatique, prévoit un chapitre dédié aux découvertes maritimes.Footnote 2 Ce chapitre comprend les articles 73 à 76, qui réglementent la propriété de l’État sur les biens culturels subaquatiques, l'obligation de déclarer les découvertes et de suivre certaines procédures de notification, ainsi que l'interdiction de mener des recherches sur le patrimoine culturel subaquatique sans autorisation préalable du ministère compétent. En outre, ce code confie la responsabilité de la protection du patrimoine culturel subaquatique de Tunisie à l'Institut National du Patrimoine.

En 2011, un décret est promulgué pour renforcer les sanctions et la protection pénale du patrimoine culturel en Tunisie.Footnote 3 Bien que ce décret ne soit pas spécifiquement consacré au patrimoine culturel subaquatique, il contient deux articles qui y font référence et qui prévoient des sanctions renforcées en cas de violation des règles de protection de ce patrimoine. Ces dispositions témoignent de l'engagement de la Tunisie à préserver et à valoriser son patrimoine culturel subaquatique, et reflètent une approche responsable et respectueuse des sites archéologiques subaquatiques. Cependant, ces lois promulguées il y a de nombreuses décennies ne répondent pas aux exigences actuelles en matière de protection du patrimoine culturel subaquatique. Pour être conforme à la Convention de l'UNESCO de 2001, qui prévoit des mesures incitatives, de nouvelles méthodes de gestion et de gouvernance du patrimoine culturel subaquatique, ces textes de loi doivent être mises à jour.

Recherches archéologiques sous-marines à ses débuts

La plupart des recherches en archéologie subaquatique sont généralement menées en partenariat avec d'autres institutions ou universités spécialisées dans ce domaine, dans le cadre de programmes de coopération internationaux. Cette collaboration offre l'opportunité d'effectuer des recherches archéologiques sous-marines conjointement, de partager des connaissances et d'assurer la valorisation du patrimoine culturel subaquatique tout en respectant les bonnes pratiques de gestion et de protection en vigueur.

Mais d'autres formes de recherche existent également, telles que les prospections programmées et les interventions préventives dans le cadre des projets d'aménagement et de développement. Les activités de recherche menées sur ce patrimoine, qu'il s'agisse de campagnes de prospection ou de sondages préliminaires, sont menées sans prélèvements systématiques d’artifacts, et la préservation in situ est privilégiée. Seuls les objets archéologiques situés à des profondeurs accessibles et menacés par le pillage sont prélevés ou les objets qui seront soumis à des études plus approfondies et à des analyses.

En matière de recherches archéologiques sous-marine, de nombreuses conventions de coopération internationales ont été conclues avec des institutions et des universités spécialisées. Notamment une prospection géophysique a été réalisée autour de l’île de Zembra dans le cadre de la convention conclue entre l'Institut National du Patrimoine et la Fondation RPM. Elle a permis la détection de 12 anomalies correspondant à des sites archéologiques potentiels d’épaves situées entre 30 et 100 mètres de profondeur grâce à l'utilisation d’équipements de prospection maritime tels que le sonar latéral, le magnétomètre marin et le sondeur multifaisceaux. Deux de ces anomalies ont été vérifiées à l'aide d'un ROV, confirmant la présence d'un premier site d'amphores de type « Maña D » et d'une seconde épave plus récente de l’époque moderne en bon état de conservation, dont on peut visualiser le périmètre de sa coque en partie bien préservée. Une carte du potentiel archéologique subaquatique autour de l’île a également été établie (Figure 1).

Figure 1. Carte des anomalies détectés au sud de l’île de Zembra (INP-RPM Foundation).

La seconde prospection géophysique menée autour de l’île de Pilau dans le cadre du projet CULTURAS a permis de découvrir de nombreux vestiges archéologiques sous-marins intéressants. L’îlot de Pilau, situé sur la route menant à Carthage et souvent utilisé comme escale par les marins, renferme de nombreux artifacts sous-marins, y compris des amphores et des ancres de différents types et chronologie variée.Footnote 4

Plusieurs ensembles archéologiques homogènes ont été identifiés. Le plus remarquable d'entre eux est un site contenant des amphores de type Bétique Beltran II (Figure 2), associées à des lingots de plomb et situées à proximité d'un jas d'ancre et de sa pièce d'assemblage (Figure 3). D'autres ensembles distincts sont constitués d'amphores italiques de type Dressel 1, de nombreuses amphores africaines de types variés datant de l’époque romaine tardive, ainsi qu'un grand nombre d'amphores d'importation de types et d'origines variés.

Figure 2. Amphore de type Beltran II à Pilau (© S. Medimegh-AMVPPC).

Figure 3. Pièce d'assemblage d'une ancre en plomb (© S. Medimegh-CULTURAS).

Des prospections ont été menées au large du site archéologique de Sidi Rais à Damous El Kebir, à une profondeur de -10 mètres, dans le cadre d'ateliers de formation aux techniques et méthodes de recherche archéologique subaquatique en 2017, 2019 et 2021. Le premier site découvert est un gisement composé de plusieurs exemplaires d'amphores italiques de type Dressel 1B. Le second gisement est constitué d'un tumulus contenant une dizaine d'amphores africaines tardives de type africain IIIB, datant de 300 à 400 après J-C (Figure 4). À proximité de ce gisement, on peut observer deux ancres en pierre à trois orifices.

Figure 4. Épave africaine tardive Carpis 3 à Sidi Rais (INP-UPVD).

À Neapolis, les recherches archéologiques sous-marines menées en face du site archéologique en vu de la localisation et l'identification du port antique de la cité ont révélé la présence d'une série de cuves de salaison (Figure 5), de pans de murs en petits appareils irréguliers, d’éléments architectoniques dispersés, ainsi que d'un mobilier archéologique composé en particulier d'amphores (Fantar et al. Reference Fantar, Ben Jerbania, Ben Slimane, Mastouri, Trabelsi, Sfaxi, Bartoloni, Bernardini, Spanu and Zucca2012 ; Reference Fantar, Ben Slimane, Spanu, Zucca and Ruggeri2015 ; Reference Fantar, Ben Slimane, Spanu, Zucca, Bartoloni and Guirguis2017).Footnote 5 La majorité de ces amphores sont d'origine locale de type africaine, tandis que quelques-unes sont d'importation. Les vestiges de deux restes d’épaves en bois, probablement de la période moderne, ont également été découverts. La première en partie enfouis dans la zone intertidale et la seconde se situe à environ 150 m et gît par 3 m de profondeurs (Figure 6).

Figure 5. Vestiges des cuves de salaisons submergées à Neapolis (Nabeul) (INP-Université de Sassari).

Figure 6. Vestiges d’épave en bois d’époque moderne à Neapolis (Nabeul) (INP-© O. Slimane).

Les prospections menées jusqu’à présent révèlent l'existence d'un patrimoine archéologique subaquatique abondant et diversifié. Des études plus approfondies sont nécessaires, notamment des analyses archéométriques de la céramique, en particulier du mobilier amphorique, ainsi que des analyses isotopiques des lingots et des éléments d'ancrage, qui contribueront certainement à éclairer certaines problématiques liées au commerce maritime. La mise en place de programmes de coopération internationale peut aider à développer la recherche, les connaissances et les techniques, ainsi que le transfert de technologies et la digitalisation.

Pour une gestion intégrée et durable

En Tunisie, l'Institut National du Patrimoine accueille un département dédié aux études d'archéologie sous-marine, créé en 1994.Footnote 6 Depuis, ce département a été renforcé en 2009 et 2011 par le recrutement de deux archéologues subaquatiques chargés de l’étude, de la gestion et de la conservation du patrimoine culturel sous-marin. Cette entité a une double vocation à la fois scientifique et administrative.

Afin d'assurer une gestion durable du patrimoine culturel subaquatique, ce département ne cesse de renforcer la coordination des efforts nationaux, tout en respectant les principes énoncés dans la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique de l'UNESCO. Dans cette perspective, une stratégie consiste à accorder la priorité à la documentation et la cartographie du potentiel archéologique subaquatique pour améliorer les connaissances et à découvrir de nouveaux sites en multipliant les recherches et les études dans ce domaine. Le département des études d'archéologie sous-marine établit un inventaire des objets archéologiques issus des fouilles, des saisies ou des découvertes fortuites. Les données collectées sont enregistrées dans une base de données numérique qui constitue un outil de recherche pour les archéologues, ainsi qu'un instrument de décision et de gestion du patrimoine subaquatique pour le service compétent. De plus, un catalogue informatisé du patrimoine culturel subaquatique est en cours de réalisation à l'aide de l'outil du système d'information géographique (SIG). En matière d'intervention archéologique, il est important de souligner que la conservation in situ est considérée une priorité absolue afin de préserver ce patrimoine pour les générations futures, et qu'aucun prélèvement ne doit être effectué sans justification scientifique et approbation préalable.

Pour gérer de manière intégrée le patrimoine culturel subaquatique, le département des études d'archéologie sous-marine met tout en œuvre pour renforcer la coordination entre les institutions et les organismes publics et/ou privés intervenant en milieu marin, ainsi que la communication entre les parties prenantes qui pourraient être concernées par sa protection en multipliant la représentation de l'Institut National du Patrimoine dans les commissions nationales sectorielles et les comités de pilotage des projets en cours d'exécution, notamment en ce qui concerne la supervision et le suivi des projets de développement et d'aménagements socio-économiques dans les espaces littoraux et maritimes de la Tunisie.Footnote 7 En l'absence de personnel suffisant, l'administration a recours à l'aide des plongeurs de la marine nationale, d'associations et de plongeurs indépendants lorsque le budget le permet pour mener à bien ces différentes activités archéologiques subaquatiques.

Intervention préventive et projets de développement

Dans le cadre de l'archéologie préventive, plusieurs activités ont récemment été menées, notamment la supervision des travaux de dragage et d'aménagement dans les zones portuaires, en particulier les ports à caractère historique ou archéologique tels que le vieux port historique de Bizerte et de Ghar el Melh. Par ailleurs, deux projets majeurs ont fait l'objet de suivi : la rénovation de la route littorale de Korbous, une station thermale romaine, et la construction d'une marina Cap 3000 à Bizerte, l'ancienne Hipodiarytus. Un autre projet d'envergure concerne la protection de la côte de Gammarth à Carthage contre l’érosion marine, qui nécessite la mise en place d'ouvrages tels que des brise-lames et des esplanades pour préserver la côte. Dans le même temps, des solutions techniques souples en bois ont été recommandées près des ports puniques de Carthage, site classé au patrimoine mondial, afin de protéger la côte tout en préservant l'authenticité du site.

Des prospections archéologiques sous-marines exhaustives ont été menées entre Gammarth et Carthage, à des profondeurs allant jusqu’à -10 mètres. Les plongeurs autonomes ont effectué un ratissage visuel afin de détecter tout mobilier archéologique accessible, car la zone est très fréquentée par les habitants et risque d’être pillée. Des prélèvements ont également été effectués sur les objets découverts. Au total, 91 objets archéologiques ont été révélés par ces prospections préventives. Parmi eux, il y a des amphores complètes et fragmentaires, provenant de différentes origines et de datations variées. Des ancres en pierre et en métal, principalement des jas en plomb, ont également été identifiées, ainsi que des pièces d'assemblage et une série de lingots en plomb. Ces objets archéologiques sont actuellement en cours de traitement et d’étude.

Création d'une zone archéologique sous-marine protégée

En 2021, un arrêté ministériel a créé la première zone archéologique protégée en mer territoriale autour de l’île de Pilau (Figure 7).Footnote 8 Ce site, situé à proximité de la plage de Raf Raf, a été pillé à de nombreuses reprises en raison de son accès facile. Les fonds marins peu profonds (-25 m) ont révélé une grande variété de mobilier archéologique en excellent état de conservation. Cent cinquante pièces archéologiques ont été inventoriées et documentées, principalement constituées d'amphores de différents types et de différentes époques. Certaines de ces amphores sont des productions locales, tandis que d'autres sont des importations en provenance d'Italie, de Gaule, de Bétique ou d'Orient, témoignant des échanges commerciaux entre l'Afrique et les autres régions méditerranéennes. De nombreuses ancres lithiques et en plomb ou en fer ont également été découvertes, permettant de mieux comprendre le système d'ancrage utilisé par les marins de l’époque.

Figure 7. Plan de délimitation de la zone archéologique subaquatique protégée à Pilau (INP-N. Ajili ; Carte de base via Esri ArcGIS Pro, Earthstar Geographics, Airbus) (voir la version couleur en ligne pour une lecture plus claire).

Assurer la sécurité de ces sites et objets archéologiques sous-marins dispersés constitue un défi majeur. Il était donc indispensable d’établir un inventaire exhaustif et de mettre en place un plan de prévention et de sécurité comprenant des mesures adéquates pour coordonner les actions avec la garde nationale maritime. Cela comprend notamment des visites conjointes inopinées avec la garde maritime, l'obligation d'obtenir une autorisation préalable pour toutes activités de plongée sous-marine, ainsi que la sensibilisation des gens de mer, en particulier les plongeurs locaux, aux pratiques de conservation responsables et au respect des réglementations en vigueur. Ces mesures sont nécessaires pour réduire les actes de malveillance et de vandalisme, y compris le pillage des épaves de Pilau. Voir Figure 8 pour les sites archéologique subaquatiques.

Figure 8. Carte des sites archéologiques subaquatiques du littoral Nord et du Cap Bon, Tunisie (Carte de base via Google Earth Pro, © Landsat/Copernicus).

Accès non intrusif du public et sensibilisation

L'exploration des sites archéologiques et historiques subaquatiques à travers les itinéraires et les parcs culturels sous-marins aménagés offre une expérience unique qui permet aux visiteurs de découvrir en plongée sous-marine leur patrimoine culturel subaquatique. Cependant, il est essentiel de s'assurer que cet accès se fait de manière responsable et durable pour protéger ces sites pour les générations futures, conformément à la Convention de 2001 de l'UNESCO sur la protection du patrimoine culturel subaquatique. Le service compétent, les centres de plongée récréative et les autorités locales doivent veiller à ce que les visiteurs-plongeurs respectent les règles et réglementations en vigueur, telles que l'utilisation de techniques de plongée appropriées, le contrôle du nombre de plongeurs et la minimisation des impacts sur l'environnement sous-marin. Les opérateurs touristiques doivent être responsables de l'impact de leurs activités sur l'environnement et promouvoir des pratiques éco-responsables et durables.

L'accès aux sites archéologiques subaquatiques a également été accompagné de programmes de sensibilisation et d’éducation pour les visiteurs, afin de leur permettre de comprendre l'importance de ces sites et de les encourager à les protéger. La plongée culturelle est un outil précieux pour diversifier l'offre touristique et stimuler l’économie locale.

Pour sensibiliser en particulier le public scolaire à l'importance de protéger le patrimoine culturel subaquatique, de nombreuses actions de sensibilisation ont été mises en place telles celles inscrites dans le cadre du projet CULTURAS destinées au public scolaire des gouvernorats de Bizerte, Jendouba et Nabeul et environ 30 établissements scolaires ont pu bénéficier des ateliers de sensibilisation visant à accroître les connaissances historiques maritimes et à sensibiliser sur l'importance de préserver ce patrimoine subaquatique de manière durable, afin de garantir sa protection et son transfert aux générations futures.Footnote 9 Des actions de sensibilisation en collaboration avec la société civile s'adressaient également aux gens de mer, aux plongeurs, aux pêcheurs, aux chasseurs, aux centres de plongée récréative, aux associations sportives de plongée sous-marine.

Nous souhaitons souligner l'importance de l'initiative de sensibilisation institutionnelle qui a ciblé les représentants de la garde nationale maritime. Cette initiative avait pour but de présenter les différents aspects du patrimoine culturel subaquatique ainsi que les cadres juridiques nationaux et internationaux régissant sa protection, afin de permettre une meilleure compréhension de leur rôle et de leur responsabilité dans sa préservation.

Valorisation : itinéraires et technologies immersives

Les itinéraires culturels subaquatiques offrent aux plongeurs, amateurs et confirmés, une opportunité de découvrir le patrimoine culturel subaquatique de manière durable et non intrusive, conformément aux principes de la Convention de l'UNESCO de 2001. La majorité de ces itinéraires se développent autour des débris d’épaves de périodes historiques différentes allant de l'Antiquité aux époques de la Première et de la Seconde Guerre mondiale.

En Tunisie, l'Institut National du Patrimoine et l'Office National du Tourisme ont aménagé six itinéraires culturels subaquatiques le long des côtes de Tabarka, de Rafraf et de Kélibia dans le cadre du projet CULTURAS du programme Italie-Tunisie 2007–2013 (voir le site web www.bikendive.com) (Figure 9). En collaboration avec les centres de plongée sous-marine locaux, ces itinéraires sont exploités de manière durable, créant une synergie entre les différents acteurs locaux et leur environnement culturels maritime.

Figure 9. Amphore italique Dressel 1 avec sa légende informative de l'itinéraire archéologique subaquatique mis en place à Kélibia (© S. Medimegh- CULTURAS).

La création de ces itinéraires culturels subaquatiques a offert des produits novateurs d'attractions touristiques mettant en valeur les épaves et les vestiges submergés que recèlent les fonds marins. Il s'agit de cibler une nouvelle clientèle et de favoriser les retombées économiques locales. Ces initiatives émanaient d'un partenariat entre les services compétents chargés du patrimoine culturel et les centres de plongée récréative.

Récemment, la valorisation du patrimoine culturel subaquatique s'est enrichie grâce au développement d'expériences immersives, offrant un accès en réalité virtuelle au premier site archéologique subaquatique de Pilau (Figure 10). Cette initiative s'inscrit dans une démarche visant à promouvoir et à valoriser ce patrimoine, en utilisant les nouvelles technologies immersives.

Figure 10. Expérience de Réalité Virtuelle du Site archéologique subaquatique de Pilau (INP-AMVPPC-3DWave).

L'expérience de la réalité virtuelle de Pilau représente une solution innovante qui permet de dépasser les limites imposées par le milieu sous-marin.Footnote 10 Elle combine les avancées techniques de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée avec des techniques de reconstruction en 3D pour créer des visites virtuelles immersives et réalistes de sites archéologiques subaquatiques. Cette expérience offre au grand public une occasion ludique et éducative de découvrir de manière interactive l'histoire et la culture sous-marine du site en question.

Education et renforcement des capacités

En Tunisie, la discipline de l'archéologie sous-marine est considérée comme émergente et elle ne faisait l'objet d'aucune formation particulière malgré la richesse de son patrimoine culturel subaquatique. Aucune université n'est dotée d'un diplôme d'enseignement supérieure en la matière. Force est de constater que la majorité des étudiants souhaitant se spécialiser dans l'archéologie subaquatique sont contraints de poursuivre leurs études supérieures à l’étranger dans des établissements universitaires qui proposent un diplôme en archéologie sous-marine.

Dans le cadre d'initiatives de renforcement des capacités, diverses activités et ateliers de formation ont été menés, comprenant des cours théoriques et pratiques. Parmi les ateliers de formation figurent les méthodes et techniques de recherche archéologique subaquatique, pour lesquelles deux éditions ont été organisées. La première édition a eu lieu en juillet 2017 en collaboration avec l'Université Omar El Mokhtar (Lybie),Footnote 11 quand 12 étudiants et chercheurs tunisiens et libyens ont bénéficiés de formation certifiant en plongée sous-marine pour ceux qui n'avaient pas de diplôme, en collaboration avec la Fédération Tunisienne des Activités Subaquatiques et de Sauvetage et une initiation aux méthodes et techniques de la recherche archéologique subaquatique, tandis que la deuxième édition s'est tenue en partenariat avec l'Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis,Footnote 12 et l'Université de Perpignan (France).Footnote 13 Le soutien de la société civile a été sollicité pour ces initiatives, avec la participation des associations Abysse Plongée et La Sirène de la Méditerranée, ainsi que celle d'ARESMAR.Footnote 14 Les plongeurs non-archéologues intéressés par le patrimoine culturel subaquatique ont également pu bénéficier de cours d'initiation à l'archéologie sous-marine, organisés en deux sessions en 2019 et 2022 avec la Fédération Tunisienne des activités subaquatiques et de sauvetage pour des plongeurs confirmés.Footnote 15

Conclusion

En conclusion, il est primordial de renforcer davantage la stratégie de protection du patrimoine culturel subaquatique en Tunisie en raison de son immense potentiel et de sa singularité. Des mesures doivent être prises, notamment pour encourager les étudiants à se spécialiser dans cette discipline en proposant à des établissements d'enseignement supérieur d'offrir des cours sanctionnés par des diplômes en archéologie sous-marine. Bien que des cours d'archéologie sous-marine soient actuellement proposés aux étudiants en licence d'archéologie, ils sont jugés insuffisants.Footnote 16 Par ailleurs, il est indispensable de renforcer l’équipe scientifique et technique de l'Institut National du Patrimoine en recrutant de nouveaux spécialistes dans ce domaine et en leur allouant des ressources logistiques et financières nécessaires pour garantir une préservation optimale de notre précieux patrimoine culturel subaquatique.

Footnotes

1 Décret n° 1609-1993 du 26 juillet 1993, fixant l'organisation de l'Institut National du Patrimoine et les modalités de son fonctionnement.

2 Loi n° 94-35 du 24 février 1994, portant sur « le code du patrimoine archéologique, historique et des arts traditionnels ».

3 Décret-loi n° 2011-43 du 25 mai 2011, modifiant et complétant « le code du patrimoine archéologique, historique et des arts traditionnels ».

4 Le projet CULTURAS s'inscrivait dans le cadre du programme bilatéral de Coopération Transfrontalière de l'Instrument Européen de Voisinage et de Partenariat et cofinancé par l'Union Européenne.

5 Dans le cadre d'une convention de coopération entre l'Institut National du Patrimoine et l'Université de Sassari ainsi que l'association La Sirène de la méditerranée 2016–2017.

6 Décret n° 1609-1993 du 26 juillet 1993, fixant l'organisation de l'Institut National du Patrimoine et les modalités de son fonctionnement.

7 Commission consultative des activités maritimes, Commission nationale de la plongée sous-marine et Commission de droit de la mer (Ministère de la défense nationale), Commission consultative pour l'occupation temporaire du domaine public maritime, Commission du conseil national des aires marines protégées (Ministère de l'environnement), Commission de coordination de l'intervention de l'Etat en mer (Secrétariat général des affaires maritimes).

8 Arrêté du ministre des affaires culturelles par intérim du 21 janvier 2021, relatif à la protection de monuments historiques et archéologiques.

9 Un programme de sensibilisation a été développé par des associations locales (La Sirène de la plongée, Espoir éducatif de Tabarka, et Club des activités de plongée de Bizerte) sous la supervision de l'Institut National du Patrimoine.

10 L'expérience réalité virtuelle Pilau est commanditée par l'Agence de mise en valeur et de la promotion culturelle et réalisée par la start-up 3DWAVE avec la collaboration scientifique de O. Slimane et la collaboration technique de S. Medimegh du 20 septembre au 31 octobre 2021.

11 Convention de coopération avec l'université de Omar Al Mukhtar signée en 2017.

12 Convention cadre entre l'Institut National du Patrimoine et l'Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis.

13 Convention bilatérale entre le Centre de Recherches sur les Sociétés et Environnements en Méditerranées (CRESEM) de l'Université de Perpignan Via Domitia et l'Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis.

14 Il s'agit des collaborations sous forme de bénévolat ou en prestation de services notamment en tant que soutien logistique et technique. Des associations sont mobilisées pour participer à ces initiatives du côté tunisien (Abysse plongée et La Sirène de la Méditerranée) tandis que du côté français (ARESMAR).

15 Une première session de formation « Introduction à l'archéologie sous-marine » a eu lieu à Tunis du 4 au 7 juillet 2022 pour les cours théoriques et à Sidi Rais du 17 au 27 juillet 2022 pour les cours pratiques. Une seconde session de formation s'est tenue à Tabarka du 5 au 7 octobre 2022.

16 Un cours d'archéologie sous-marine est assuré aux étudiants de licence en archéologie à l'Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis depuis l'année universitaire 2018–2019 à ce jour.

References

Ben Abed, A. 1994. L'exposition de l’épave de Mahdia. Dans : Hellenkemper Salies, G., Von Prittwitz, H. H., Bauchhenß, G. et Bauchhenß, G. (éds), Das Wrack. Der antike Schiffsfund von Mahdia. Rheinland-Verlag GmbH, Cologne : 13.Google Scholar
Chelbi, F. 1995b. L'archéologie sous-marine, dans La Tunisie, carrefour du monde antique. Dossiers de l'archéologie 200 : 128–33.Google Scholar
Chelbi, F. 1995c. État de la question de l'archéologie sous-marine en Tunisie. Problèmes et programmes d'action dans 100 sites historiques d'intérêt commun méditerranéen Protection du patrimoine archéologique sous-marin en Méditerranée, Document technique V, Marseille. 78–82.Google Scholar
Chelbi, F. 2010. Recherches archéologiques et historiques à La Galite. Dans : Bejaoui, F. (éd), Actes du 6ème Colloque International Sur l'Histoire Des Steppes Tunisiennes. Sbeitla session 2008. Institut National du Patrimoine, Tunis : 2962.Google Scholar
Chelbi, F. 2011. La Galite (Galata) : système de surveillance, de communication, et de défense, à l’époque punique. Dans : La Carthage punique, diffusion et permanence de sa culture en Afrique antique. Actes du 1er séminaire. 28 décembre 2008. Institut National du Patrimoine, Tunis : 77109.Google Scholar
Chelbi, F. 2013. Zembra et Zembretta (Tunisie) « îles Jamour ». Les Aegimures de l'antiquité : recherches archéologiques et historiques. Africa XXIII. Institut National du Patrimoine, Tunis : 61–81.Google Scholar
Chelbi, F., Baumer, U. et Bound, M. 1995a. Neue Forschungen zum antiken Schiffsfund von Mahdia (Tunesien). Dans: Andreae, B. (éd), Poseidons Reich. Archäologie unter Wasser. Philipp von Zabern, Mainz : 7281.Google Scholar
Chelbi, F. et Ghalia, T. 1993. Missions archéologiques à Zembra (Jamour El Kébir) : Carte archéologique et découvertes. Dans : Le Cap Bon : Passé et Présent, (1er Colloque sur l'histoire du Cap-Bon, Nabeul, Mars 1993). Institut National du Patrimoine, Tunis : 60–4.Google Scholar
De Frondeville, G. 1956. Les visiteurs de la mer. Le Centurion. Paris.Google Scholar
De Frondeville, G. 1960. Une expérience archéologique sous-marine : l’épave de Mahdia. Revue des Deux Mondes : 277–89.Google Scholar
De Frondeville, G. 1965. Mahdia. Dans : du Plat Taylor, J. (éd), Marine Archaeology: developments during sixty years in the Mediterranean. Hutchinson, London : 3953.Google Scholar
Fantar, M., Ben Jerbania, I., Ben Slimane, W., Mastouri, M., Trabelsi, S., Sfaxi, I., Bartoloni, P., Bernardini, P., Spanu, P. et Zucca, R. 2012. Il Neapolitanus portus nel quadro della portualità antica del Capo Bon (Tunisia). Africa Romana XIX : 2267–88.Google Scholar
Fantar, M., Ben Slimane, W., Spanu, P. et Zucca, R. 2015. Colonia Iulia Neapolis (Africa Proconsularis). Nuove ricerche archeologiche. Dans : Ruggeri, P. (éd), XX Convegno Internazionale di Studi «Momenti di continuità e rottura: Bilancio di 30 anni di convegni de L'Africa Romana. Carocci editore, Rome : 483–92.Google Scholar
Fantar, M., Ben Slimane, W., Spanu, P. et Zucca, R. 2017. Neapolis Punica (Cap Bon Tunisie). Dans: Bartoloni, P. et Guirguis, M. (éds), From the Mediterranean to the Atlantic: People, goods and ideas between east and west. 8th international congress of Phoenician and Punic studies, Carbonia, Sant'Antioco, 21–26th octobre 2013. Folia Phoenicia, Rome : 4555.Google Scholar
Gianfrotta, P. A. et Pomey, P. 1981. Archeologia subacquea: storia, tecniche, scoperte e relitti. Mondadori A. Milan.Google Scholar
Hellenkemper Salies, G., Von Prittwitz, H. H., Bauchhenß, G. et Bauchhenß, G. 1994. Das Wrack – Der Antike Schiffsfund von Mahdia. Rheinland-Verlag GmbH. Cologne.Google Scholar
Merlin, A. 1908. Les recherches sous-marines de Mahdia (Tunisie). Comptes rendus de l'Académie des Inscription et Belles Lettres 52 (8) : 531–41.CrossRefGoogle Scholar
Merlin, A. 1911. Les recherches sous-marines de Mahdia (Tunisie) en 1911. Comptes rendus de l'Académie des Inscription et Belles Lettres 55 (7) : 556–65.CrossRefGoogle Scholar
Slim, H., Trousset, P., Paskoff, R. et Oueslati, A. 2004. Le littoral de la Tunisie. Etude géo-archéologique et historique. Centre National de la Recherche Scientifique. Paris.Google Scholar
Tailliez, P. 1967. Nouvelles plongées sans câble. Arthaud. Paris.Google Scholar
Figure 0

Figure 1. Carte des anomalies détectés au sud de l’île de Zembra (INP-RPM Foundation).

Figure 1

Figure 2. Amphore de type Beltran II à Pilau (© S. Medimegh-AMVPPC).

Figure 2

Figure 3. Pièce d'assemblage d'une ancre en plomb (© S. Medimegh-CULTURAS).

Figure 3

Figure 4. Épave africaine tardive Carpis 3 à Sidi Rais (INP-UPVD).

Figure 4

Figure 5. Vestiges des cuves de salaisons submergées à Neapolis (Nabeul) (INP-Université de Sassari).

Figure 5

Figure 6. Vestiges d’épave en bois d’époque moderne à Neapolis (Nabeul) (INP-© O. Slimane).

Figure 6

Figure 7. Plan de délimitation de la zone archéologique subaquatique protégée à Pilau (INP-N. Ajili ; Carte de base via Esri ArcGIS Pro, Earthstar Geographics, Airbus) (voir la version couleur en ligne pour une lecture plus claire).

Figure 7

Figure 8. Carte des sites archéologiques subaquatiques du littoral Nord et du Cap Bon, Tunisie (Carte de base via Google Earth Pro, © Landsat/Copernicus).

Figure 8

Figure 9. Amphore italique Dressel 1 avec sa légende informative de l'itinéraire archéologique subaquatique mis en place à Kélibia (© S. Medimegh- CULTURAS).

Figure 9

Figure 10. Expérience de Réalité Virtuelle du Site archéologique subaquatique de Pilau (INP-AMVPPC-3DWave).