INTRODUCTION

Comme pour les mineurs, la loi pénitentiaire italienne accorde aussi peu d'attention aux femmes, car les textes qui s'y réfèrent de manière specifique sont peu nombreux. Et non seulement: souvent la femme n'est pas considérée en tant que telle, mais comme mère d'un enfant en bas âge qui partage avec elle le séjour en prison. Ceci dit, il faut par ailleurs souligner que par rapport à la réglementation antérieure - on fait allusion au règlement pénitentiaire de 1931, qui était l'expression d'un état totalitaire - une vision paternaliste de la détenue n'existe plus, ou pour le moins, est plus atténuée: vision à laquelle était liée, par exemple, l'interdiction de fumer, qui ne concernait que les femmes, ainsi que la présence de religieuses oeuvrant dans les quartiers féminins aux côtés des agents de surveillance.

Ce n'est pas par hasard que les femmes ont été considérées au même titre que les mineurs. Comme ces derniers, les femmes constituent une faible minorité, comme dans les autres Etats d'Europe occidentale: en effet, il ressort d'après les statistiques, en moyenne, la détention féminine dans le continent européen est égale à 4,9% du total de la population détenue. L'Italie, comme nous le verrons mieux par la suite, se situe légèrement en dessous de ce pourcentage.

Si l'on tient compte du fait que le plus grave problème qui affecte en ce moment le système pénitentiaire italien est celui du surpeuplement des prisons,4 nous pourrions être amenés à penser que les femmes détenues, en étant moins nombreuses, sont à l'abri des préjudices provoqués par ce grave dysfonctionnement. Ceci n'est vrai qu'en partie, car on peut avancer que le manque de mètres carrés dérivant du nombre excessif d'hommes détenus conduit à sacrifier des espaces et de manière générale, des ressources réservées aux femmes. A ce propos, il ne faut pas oublier un détail important: c'est à dire que, dans de nombreux cas, les femmes sont détenues dans des quartiers leurs sont réservés, mais situés au sein de prisons pour hommes.