Published online by Cambridge University Press: 07 December 2011
Since 1980, with considerable regularity during the dry season which propels the rural poor into the urban centres of northern Nigeria, religious riots have erupted in or adjacent to five cities: Kano (1980), Kaduna (1982), Bulum-Ketu near Maiduguri (1982), Jimeta near Yola (1984) and Gombe (1985). In each instance the conflict was remarkably similar. When confronted by the state authorities, an Islamic sect, the 'Yan Tatsine, unleashed an armed insurrection against the Nigerian security forces and those outside the sect, resulting in widespread destruction, in thousands of deaths and in millions of naira of property losses. Indeed, if one were to search for a historical equivalent in Nigerian history, only the communal riots of 1966 surpass the destruction wrought by the 'Yan Tatsine insurrections of the eighties. The account appearing in West Africa, describing the Gombe outbreak, provides a typical press analysis of the insurrection:
Fighting began early on Friday, April 29 when a detachment of police moved in to arrest suspected members of a maitatsine type religious sect in the Pantami ward of Gombe. The suspected leader of the religious group is a man named Yusufu Adamu. That was when all hell broke loose. Within hours, some streets had been littered with corpses many of them caught in the cross fire between fanatics and the law enforcement agents. [West Africa, 6 May 1985: 876]
For the following analysis it is noteworthy that the correspondent describes the sect as a ‘maitatsine type’, that the insurrection erupted only when the police attempted to arrest an alleged leader and that the members of the dissident sect are labelled ‘fanatics’ without any supporting evidence.
Protestations islamiques sous le semi-industrialisme: explication du 'Yan Tatsine
Le problème de l'explication de l'emergence et de la férocité du mouvement social islamique millénaire, le 'Yan Tatsine constitue le thème central de cet article. Après avoir passé en revue plusieurs explications idéalistes généralisées et très répandues, l'auteur examine l'évolution historique d'une institution islamique dans le Nigéria du nord où le haoussa est communément parlé, les étudiants coraniques ambulants (gardawa). Il est prouvé que ni l'idéologie ni la personnalité charismatique du leader, Mohammed Marwa Maitatsine, ne fournissent une explication satisfaisante de l'essor et de la destructivité endémique du 'Yan Tatsine. Afin de démontrer comment les facteurs matériels, sociaux et politiques toujours changeants peuvent fournir une explication satisfaisante des cinq insurrections urbaines depuis 1980, l'auteur décrit le lien entre les institutions islamiques et les precédés capitalistes commerciaux et industriels, particulièrement au cours de la période du boom pétrolier nigérien de 1974–81. En conséquence, le sapement des bases matérielles du gardawa, le remplacement de l'éducation islamique par l'éducation primaire universelle, la transformation de la ville de Kano vers un capitalisme semi-industriel et le rôle médiateur de l'état et ses forces de police abusives sont prouvés fournir une explication matérialiste et, du point de vue des insurgés, une explication rationnelle de leur hostilité envers les élites politiques, les forces de sécurité de l'état et l'ordre social en vigueur. Finalement, l'idéologie anti-matérialiste de Maitatsine est examinée et comparée à celle décrite par E. P. Thompson au XVIIIème siècle qui, selon ses arguments, forme une ‘économie morale’ pour les producteurs et les consommateurs urbains déplacés.