Published online by Cambridge University Press: 23 January 2012
The debate on the ‘Bantu expansion’ has been notable for the relative absence of contributions by social and cultural anthropologists. Murdock's rather extravagant contribution (1959) has assumed a quite inordinate significance, as the only direct attempt to discuss the sociology of large linguistically defined areas. This anthropological silence is particularly noteworthy in view of the close collaboration between anthropologists, linguists and archaeologists in the Americas. It is fair to say that nothing in the Africanist literature approaches the sophistication of, say, Dyen and Aberle's Lexical reconstruction: the case of the proto-Athapaskan kinship system (1974). Studies like that are the outgrowths of a living tradition stemming from Boas and Kroeber and Sapir. There is nothing comparable in Africa—H. Baumann, the only candidate, lacked sociological interests and did not systematically relate his findings and hypotheses to those of the linguists. Yet it is surely obvious that an anthropological contribution is needed here, if only in a critical role. The present paper outlines a few of the ways in which social and cultural anthropologists might contribute; and begins with a critique of traditional ‘culture area’ approaches, since these are generally thought of as the kind of thing that anthropologists can do, however poorly.
L'ANTHROPOLOGIE SOCIALE À L'ETUDE DE ‘L'EXPANSION DES POPULATIONS BANTOUES’
‘L'Expansion des populations Bantoues’ est le sujet d'un débat qui regroupe plusieurs disciplines, à savoir la linguistique, l'archéologie, l'histoire et l'anthropologie physique. Le processus d'étude par zones culturelles ayant été rejeté, les spécialistes de l'anthropologie sociale ont quelque peu délaissé ce problème. Le présent article examine le genre d'apport que cette science pourrait offrir. On peut déjà distinguer trois apports différents: en premier lieu, une série d'analyses structurales portant sur les traditions culturelles dépassant le cadre des limites des ‘ethnies’, mettrait peut-être à jour l'existence de certaines formes d'organisation sociale étendues dans le temps et l'espace. Cette approche se distingue de l'ancien processus d'investigation par zones culturelles qui insistait davantage sur l'existence de traits particuliers que sur les systèmes eux-mêmes: on propose ici comme exemple une courte analyse structurale de l'organisation sociale qui régit les populations Bantoues des zones méridionales. En second lieu, les analyses de l'anthropologie et les résultats auxquels elle a abouti permettraient de défendre un point de vue différent de celui qu'illustrent certaines hypothèses formulées par des spécialistes qui s'appuient sur un corpus de données obtenues par des méthodes plus appropriées à d'autres disciplines. On en donne trois exemples: à partir d'une analyse des populations Bantoues occupant actuellement les zones riveraines, et en particulier de leurs modes d'organisation sociale et de migration, on examine l'hypothèse selon laquelle l'expansion Bantoue aurait pu, dans une première phase, se développer en suivant les grands fleuves du Congo. Le deuxième exemple a trait à l'invention, à la diffusion et à l'usage de certaines techniques du domaine matériel (plus particulierèment certaines techniques de pêche) et à leurs rapports avec les mouvements récents des populations. Le troisième exemple offre une étude des rapports qui définissent changements politiques et changement linguistique, en particulier en Afrique méridionale après le Mfecane. Les conclusions auxquelles on aboutit se rapportent directement à l'hypothèse qui définit les grands fleuves comme axes de migration. Un dernier apport de l'anthropologie serait fourni par des enquêtes socio-linguistiques spécialiées qui étudieraient les mécanismes d'usage et de changement linguistique dans des zones regroupant diverses ethnies dans l'Afrique sub-saharienne.
On trouvera dans cet article une critique du processus d'investigation par ‘zones culturelles’, processus qui a prédominé au cours des années antérieures à la deuxième guerre mondiale et auquel certains spécialistes d'autres disciplines se réfèrent encore de temps à autre.