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Le Problème de l'or au Moyen Age

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

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De tous les appareils enregistreurs, capables de révéler à l'historien les mouvements profonds de l'économie, les phénomènes monétaires sont sans doute le plus sensible. Mais ne leur reconnaître que cette valeur de symptôme serait manquer à leur rendre pleine justice ; ils ont été et sont, à leur tour, des causes : quelque chose comme un sismographe qui, non content de signaler les tremblements de terre, parfois les provoquerait. C'est dire que le jour où nous connaîtrons véritablement l'histoire de l'or — ou, plus exactement, de l'or comme instrument d'échanges — durant le moyen âge, bien des courants cachés, bien des liaisons, qui aujourd'hui nous échappent, apparaîtront en pleine lumière. Malheureusement, les faits sont obscurs ; ils ont été, par surcroît, insuffisamment étudiés et, souvent, d'un point de vue qui n'est pas ici le nôtre : la numismatique a peine à sortir des cabinets de curiosités.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1933

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References

page 1 note 1. Sur les problèmes de l'or, dans le monde contemporain, cf. Annale. , t. III, 1931, p. 361, et t. IV, 1932, p. 359.

page 1 note 2. Pour la bibliographie du sujet, le lecteur voudra bien se reporter à l' « orientation bibliographique », en appendice au présent article. Les seules références qui seront données en notes se rapportent soit aux documents eux-mêmes, soit à des travaux d'érudition qui, à de rares exceptions près, ne figurent pas dans 1’ « orientation » ; encore ai-je cru pouvoir me dispenser de renvois toutes les fois que les faits invoqués étaient du domaine commun.

page 3 note 1. J. Kulischer, Bussische Wirtschaftsgeschicht. , 1925, p. 19.

page 3 note 2. Dannenberg, H., Vie deutsehen Münze der sâchsischen und frânkischen Kaiserzeit, t.1, nos 797 et 1385 Google Scholar, signale deux monnaies d'or, de deux Henri (probablement Henri II et Henri IV). Si les pièces sont authentiques, il ne saurait, de l'avis unanime des érudits, s'agir que de médailles purement ornementales.

page 3 note 3. Bitterauf, , Die Traditionen des Hochstifts Freising, t. I, nos 177 Google Scholar (799, 28 oct.) et 620 (836, 23 nov.).

page 4 note 1. Cf. CL. Sanchez-Albornoz, La primitiva organizac. ón monetaria de Leó n y Castill. dans Anuario de historia del derecho españo. , 1928, p. 335. Il convient d'ajouter qu'en 1193 le roi de Léon, Alphonse IX, accorda aux archevêques de Compostelle le droit de frapper l'or (ibid. , p 337) ; par là, le monnayage de l'or s'étendait à des régions qui n'avaient jamais été vraiment islamisées. Mais la situation de l'atelier, en ce coin de terre reculé, ne s'explique évidemment que par l'incomparable prestige religieux dont jouissait l'église de saint Jacques, et le résultat économique de la mesure restait toujours le même : aux dinars qui avaient circulé, sur les marchés du Léon, alors que la plus grande partie du pays obéissait aux princes musulmans, substituer les frappes de chefs chrétiens.

page 4 note 2. Voir, par exemple, Molinier, A., Correspondance administrative d'Alphonse de Poitiers, t. I, noa 643 Google Scholar, 644, 702, 863, 870 et 881.

page 4 note 3. Huillard-Bréholles, , Historia diplomatica Frederici secundi, t. II, p. 688 (1226 Google Scholar, 8 nov.).

page 4 note 4. Schaube, A., Ein italienischer Coursbericht von der Messe von Troyes aus dem 13. Jahrhundert dans Zeitschrift fur Social- und Wirtschaftsgeschichte, t. V, 1897, p. 299 Google Scholar.

page 5 note 1. Pratica della mercatur. dans Pacnini, Délia décim. , t. III, 1766, p. 260. Cette observation tendrait à prouver qu'au moins la partie de l'ouvrage qui regarde l'Angleterre a été rédigée avant 1344 : indice à retenir par l'érudit qui, il faut l'espérer, se décidera un jour à nous donner sur ce texte célèbre l'étude critique qui nous fait encore défaut.

page 5 note 2. Sur les pays plus tard incorporés à la couronne d'Autriche, voir Ebengreuth, Luschin Von, dans Numismatische Zeitschrif. , t. XLII, 1909, p. 169 Google Scholar. Les Annales Reinkardsbrunnense. , que nous ne possédons que sous la forme d'une compilation tardive et plusieurs fois remaniée, prêtent à l'empereur Otton IV le projet d'établir sur chaque charrue un impôt fixé d'abord à une pièce d'or, puis à deux ; mais aussi, le dessein, toutes les fois que trois filles seraient nées d'un même couple, de prendre la troisième pour les lupanars où l'empereur lui-même choisirait ses favorites : ce qui suffit, semble-t-il, à juger le témoignage (é Wegele, d. dans Thüringische Geschichtsquellen, t. I, p. 128 Google Scholar et 134).

page 5 note 3. J'ai laissé de côté, pour les raisons indiquées plus haut, les faits espagnols. Là même il est notable que l'Aragon ne semble pas avoir entrepris la frappe de l'or avant 1346 : cf. A. Heiss, Description gêneral de las monetas hispano-cristianas.

page 6 note 1. C. G. Crump et A. Hughes, The english currency under Edward. dans The economic journa. , 1895, p. 58 (mention de l'argent de Limoges) ; — J. Petit, Essai de restitution des plus anciens mémoriaux de la Chambre des Compte. , 1899 (Université de Paris. Bibliothèque de la Faculté des Lettre. , t. VII), p. just. n° XXIII, p. 166 (avant le 18 oct. 1312).

page 6 note 2. Henri De Huntingdon, Historia Angloru. , éd. TH. Arnold (Rolls Séries. , p. 5 ; l'ouvrage, sous sa première forme, a été rédigé en 1129.

page 6 note 3. Von Karajan, G. dans Das oesterreichische Geschichtsforscher, hgg. v. J. Chmel, t. I, 1838, p. 497 Google Scholar et 499 ; cf. p. 292 et 293. De même, en 1261, pour les deniers melgoriens : A. Germain, Mémoire sur les anciennes monnaies seigneuriales de Melgueil et de Montpellie. dans Mêm. Soc. Archéologique Montpellie. , t. III, 1850-1854, p. 195.

page 7 note 1. L. De Launay, L'or dans le mond. , 1907, p. 89. Sur l'histoire de la production de l'or, cf. H. Hauser, L'o. , 1901, et un article, malheureusement bien rapide et dépourvu de références, de Zimmermann, M., Les foyers de production de l'or dans l'antiquité et au moyen âge. dans Bullet. de la Soc. de Géographie de Lyo. , t. XX, 1905 Google Scholar.

page 7 note 2. Pour la Silésie, cf. C. Faulhaber, Die ehemalige schlesische Goldproduktio. , 1896, p. 2. — 11 semble que des filons — plutôt que des placers — aient été exploités en Calabre (le Bruttium des Anciens) : voir Cassiodore, Varia. , IX, 3, et, au XIe siècle, Benzo d'Albe, III 1 dans SS. , t. XI, p. 622 (plus loin, cependant, — p. 678 — le même Benzo oppose à l'or d'Arabie l'argen. de Calabre). Mais l'Italie du Sud n'appartient pas à la partie de l'Europe qui, au IXe siècle, renonça à la frappe officielle de l'or. Par ailleurs, les mines illyriennes, abandonnées à l'époque des invasions, ne semblent guère avoir été remises en état avant le XIIIe siècle : cf. Jireček, C. J., Die Handelstrassen und Bergiverke von Serbien und Bosnien, Prague, 1879, p. 41 Google Scholar et suiv. — Y eut-il, au XIIIe siècle du moins, des exploitations dans le Massif Central ? La mention, dans un compte établi pour Alphonse de Poitiers (ci-dessous p. 26, n. 1) d'un marc d'or « de Montferrand » m'a amené à me poser la question ; je n'ai pu la résoudre.

page 7 note 3. Barbier, La cueillette de l'or à Pamier. dans Bulletin périodique de la Soc. Ariégeoise des Science. , t. IX, 1903-1904 ; — H. Heimpel, Dos Gewerbe der Stadt Regensbur. , 1926, p. 159 (Beihefte zur Vierteljahrschrift fur Soz,- und Wirtschajtsgesch. , t. IX) ; — A. Solmi, L'amministrazione finanzaria del regno italico nell'alto medio ev. , 1932 (Biblioteca della Società Pavese di Storia Patri. , 2), p. 129 et suiv.

page 7 note 4. Nigellus, Ermoldus dans Poetae aevi Karolini, t. II, p. 83 Google Scholar, v. 125 ; — Otfrie. , Evangelienbuc. , I, v. 72 ; — SS. t. XV, p. 995 ; XXIII, p. 436, c. 9 ; — Theophilus, Schedul. , éd. Ilg (Quellenschriften für Burtstgeschicht. , t. VII), III, 49. — Une laverie entre Bâle et Strasbourg est encore décrite en 1438 par l'Espagnol Pierre Tafur : cf. Festschrift A. Cartellier. , 1927, p. 33.

page 8 note 1. Ep. X, 29.

page 8 note 2. Cod. Theod. , XIII, 2,1 ; VIII, 4, 27.

page 8 note 3. Nov. Maiorian. , VII, 14 ; — Greg. Ep. , VI, 10 ; — Lex Burg. , XXI, 7 ; — Aviti Ep. dans AA. , t. VI, 2, p. 96,1. 33.

page 9 note 1. Cf. Luschin Von Ebengreuth dans Neues Archi. , 1908, p. 449.

page 9 note 2. Havahd, Histoire de l'orfèvrerie français. , 1896, p 59. — Le souvenir de cet appauvrissement s'exprime, sous forme légendaire, dans une curieuse notice de la Chronique anglo-saxonn. , à l'année 418 : « Les Romains rassemblèrent tous les trésors d'or qui se trouvaient en Bretagne ; ils en cachèrent une partie sous la terre, pour que nul homme ne pût jamais la retrouver, et emportèrent le reste avec eux, en Gaule. »

page 9 note 3. Revue numismatiqu. , 1845, p. 14.

page 9 note 4. C. J. , IV, 63, 2.

page 10 note 1. Bremensis, Adam, IV, 6 ; — Encomium Emmae, II, 4 dans SS. , t. XIX, p. 515 Google Scholar. — Cf. les travaux d’ O. R. Janse, Le travail de l'or en Suèd. , 1922, et Note sur les solid. dans Revue numismatiqu. , 1922. — On sait qu'au début du VIe siècle une fraction du peuple hérule quitta le haut Danube pour regagner la Scandinavie ; un prince norvégien vécut à la cour de Théodoric le Grand.

page 10 note 2. Cf., outre les travaux relatifs à l'hyperpère, pour lesquels je renvoie à l'orientation bibliographique, CH. Diehl, Une crise monétaire au VIe siècl. dans Revue des études grecque. , t. XXXII, 1919.

page 11 note 1. M. Prod et A. Vidier, Recueil des chartes de Saint-Benoît-sur-Loir. , n° XXV.

page 11 note 2. E. H. Warmington, The commerce betiveen the Roman Empire and Indi. , 1928, p. 272 et suiv. ; — Clapham, J. H., An économie history of modem Britai. , 1926, p. 488. — Aux XII Google Scholar e et xm” siècles encore, alors que la balance commerciale était devenue bien plus favorable, les ports de la mer Tyrrhénienne étaient encore contraints d'exporter de grandes quantités de monnaies et de métaux précieux ; à plus forte raison, en avait-il été de même, toutes proportions gardées, durant les siècles précédents.

page 11 note 3. Gh. de la Roncière, La découverte de l'Afrique au moyen âg. , t. I, p. 163.

page 12 note 1. SS. , t. XVII, p. 29. Sur l'utilisation économique des trésors, voir les très fines observations de M. Van Werveke dans l'article cité ci-dessous, p. 13, n. 1.

page 12 note 2. On appelait, dans l'Angleterre du XIIe siècle, aurum regina. , un paiement additionnel de 10 % dû à la reine par les personnes qui achetaient au roi une licence ou grâce quelconque ( Tout, T. F., Chapters in the administrative history of mediaeval England, t. V, 1930, p. 264 Google Scholar). Le terme est curieux ; mais on n'en saurait conclure que tous les versements se fissent réellement en or.

page 13 note 1. Un excellent exemple de ce genre de recherches a été donné, pour la Flandre et la Lotharingie, par Mr Van Werveke, H., Monnaie, lingots ou marchandises ? dans Annales, t. IV, 1932, p. 452 Google Scholar et suiv. Je compte, si je trouve les concours nécessaires, provoquer des enquêtes analogues dans diverses régions françaises.

page 13 note 2. Mabillon, Ann. ord. S. Bened. , 1060, n° LXXI ; — L. Lex, Eudes, comte de Bloi. , 1892, p. just. n° X; le mot sepia. (cf. Du Cance, Glossarium. me paraît ne pouvoir s'entendre que de poissons, probablement séchés.

page 13 note 3. Revue des études juive. , t. LXVIII, 1914, p. 64 et 73.

page 13 note 4. Blancard, L., Le besant d'or sarrazinas pendant les croisades dans Mémoires de l'Acad. des Sciences… de Marseille, t. XXIV, 1879 Google Scholar-1880.

page 13 note 5. Il est possible, naturellement, que d'anciens sous romains aient continué à circuler quelque temps, du moins par endroits ; cf., pour les trouvailles, Monneret, U. de Villars, Rivista italiana di numismatica, t. XXXII, p. 29 Google Scholar, et, pour les textes (expression de solidos romanos. , l'article de Mr Sanchez Albornoz, cité plus haut, p. 4, n. 1 ; Mr Sanchez Albornoz semble d'ailleurs croire plutôt à la survivance de monnaies d'argent.

page 14 note 1. Bulletin des musées royaux., à Bruxelle. , 1909, p. 74 ; — Numismatic Chromcl. , 1914, p. 79 et 84 ; — G. Colson (dans Revue numismatiqu. , 1850, p. 240 et 243) a signalé une trouvaille d'une centaine de dinars « dans l'ancienne chapelle du monastère Del Camp » ; je n'ai pu identifier ce lieu.

page 14 note 2. Versus contra iudice. dans Poetae aevi karo. , t. I, p. 498, v. 173 et suiv. ; — Cesta abbatum Trudonensiu. , I, 3 dans SS. X, p. 231, et éd. C. de Borman, 1.1, p. 9. Les deux éditions donnent : mancoso 5 pensantes denarios. , et cette lecture, comme veulent bien m'en aviser Mr F. L. Ganshof et Mr l'abbé De Clercq, est conforme à celles des manuscrits nos18181 et 7647-7651 de la Bibl. Royale de Bruxelles et n° 6 du Grand Séminaire de Malines. Mais elle est en elle-même impossible. Peut-être, au lieu de « den. VI », convient-il de rétablir « den. XI » qui donnerait, comme poids global des mancus, un chiffre raisonnable (entre 19 et 20 gr., donc un peu moins de 4 gr. par mancus).

page 15 note 1. Bitterauf, Die Traditionen des Hochstifts Freising. La dernière mention d'un sou d'or, au IXe siècle, y est de 846 (t. I, n° 679) ; encore la rente peut-elle être payée, au choix, en or — un sou — ou en argent : 30 deniers (c'était l'équivalence usuelle en Bavière). La première mention de besant apparaît entre 1024 et 1031 (t. II, n° 1609). Depuis ce moment, les pièces d'or, soit qualifiées simplement d'aure. , soit sous leur nom spécifique de besants, figurent assez fréquemment dans les clauses relatives au droit de rachat qui était reconnu aux héritiers du donateur, au cas où le don aurait été détourné de son affectation propre.

page 15 note 2. Pétri Damiani, Ep. , V, 3.

page 15 note 3. Cantatorium sive Chronicon S. Hubert. , c. 65; éd. Hanquet, p. 68. P. 121, cette somme est donnée comme équivalente à 700 marcs d'argent, ce qui, en supposant qu'il s'agit du marc de Cologne et en évaluant celui-ci en chiffres ronds à 230 gr., donnerait 1 kg. 610 d'argent. Malheureusement, nous ne savons pas de quelle date étaient les hyperpères, ce qui rend bien difficile d'établir le rapport des deux métaux. Sur cette opération, et d'autres du même milieu et du même temps, qui mettent en jeu de l'or, cette fois sous forme de lingots, cf. Van Werveke dans Annale. , t. III, 1932, p. 459 et suiv.

page 15 note 4. Dehsie, L. dans Bibliothèque de l'École des Chartes, 1848-1849 (2° série, t. V), p. 207 Google Scholar.

page 15 note 5. R. L. Poolb, The Exchequer in the ttvelfth cenlur. , 1912, p. 84-85 ; — M. Prou et A. Vidier, Recueil des Chartes de Saint-Benolt-sur-Loir. , t. I, n° CL ; — Quantin, M., Cartulaire général de V Yonne, t, II Google Scholar, n° CCLXXIX. — L'abbé de Saint-Benoît paraît avoir préféré le paiement de 500 besants à celui de 200 marcs d'argent.

page 15 note 6. Marc Bloch, Les rois thaumaturge. , 1924 (Publications de la Faculté des Lettres de Strasbour. , XIX), p. 240, n. 2 (avec bibliographie). Ajoutez, pour le règne de Philippe- Auguste, Le Blanc, Traité des monnoie. , p. 170. Le compte de l'Hôtel, dont Le Blanc donne ici quelques extraits, semble avoir été omis par Borrelli de Serres dans son Étude sur la comptabilité publique au XII e siècl. ,qui forme la première partie de ses Recherches sur divers services public. , 1895.

page 16 note 1. Le Blanc, ouv. cité, p. 170 ; — Livre des Métier. , I, XVII, 13 ; — Calendar of Patent Rolls, Henry III, 1247-125. , p. 314 (1254, 21 juillet). Le trésor comprend, en outre, de l'or non monnayé et diverses autres monnaies d'or, dont, si je comprends bien J'analyse du document, la provenance n'était pas spécifiée, sans doute en raison de leur petit nombre.

page 16 note 2. Les exemples abondent dans le texte et les notes de l'édition du Liber Censuu. par P. Fabre. On remarquera, p. 110, que le cens dû par Sainte-Marie-Majeure de Verceil était indifféremment fixé à un besant ou un marabotin. Les nombreux deniers anglo-saxons trouvés à Rome paraissent prouver que, stipulé en mancu. , le tribut dû à Saint-Pierre était, en fait, souvent payé en argent : cf. O. Jensen, Denarius Sancti Pétr. dans Transactions of the Historical Societ. , 1901, p. 191. Il est significatif que le type d'un des deniers d'Edouard l'Ancien (901-924) ait vraisemblablement été copié par le pape Jean XII (955-969) : cf. Oman, The coinage of Englan. , p. 55.

page 16 note 3. Liber testamentorum S. Martini de Campi. , éd. Depoin, 1905, n° XXXVII.

page 17 note 1. Bourrilly, V.-L. dans Les Bouches-du-Rhône, Encyclopédie départementale, Première Partie, t. II, 1924, p. 316 Google Scholar ; le comte s'engageait, en outre, à un versement annuel de 15 000 marcs d'or.

page 17 note 2. Erhard, H. A., Regesta historiae Westfaliae, t. II, p. 135 Google Scholar, n° CCCLXXXV.

page 17 note 3. M. Quantin, Cartulaire général d. l'Yonn. , t. II, n° CLXXVII. Mais la croisade provoquait également des mouvements en sens inverse, car les partants cherchaient à emporter de l'or ; il nous est bien impossible de déterminer en quel sens penchait la balance. En 1189, le comte de Frensdorf, qui se préparait à accompagner en Terre Sainte l'Empereur, son maître, engagea ses droit d'avouerie à l'église de Bamberg ; le montant du prêt avait été fixé à 400 marcs d'argent ; le comte, sur sa demande, reçut, à la place, 40 marcs d'or. Cf. A. Köberlin, Fränkische Münzverhältniss. , 1899, p. 3.

page 18 note 1. Codex Hirsaugiensi. dans Bibliothek des literarischen Verein. , t. I, 2, p. 51. Les quelques renseignements qu'on peut recueillir sur les cours réciproques des deux métaux précieux, avant la reprise de la frappe, en prouvent surtout la grande variabilité, comme l'a bien vu B. Born, Dos Zeitalter des Denar. , p. 115 ; d'une façon générale, ils n'indiquent pas une très forte appréciation de l'or. — En 1044, Henri III emprunta à l'église de Worms 20 livres d'or et 200 marcs d'argent ; l'évêque en même temps se fit donner par le chapitre, pour être dépensés « au service du roi », 57 marcs d'argent; l'église de Worms visiblement disposait de beaucoup plus d'argent que d'or (si l'on admet que le marc valait, en gros, les deux tiers de la livre, les chanoines auraient, en cette circonstance, déboursé 171 livres d'argent contre 20 livres d'or) ; mais une demande d'or ne la prenait pas au dépourvu (Dipl. H. II. , n° 125 ; Neues Archi. , 1899, p. 725).

page 18 note 2. L'intéressant ouvrage de Mr Levi Proveçnai, l'Espagne musulmane au Xe siècl. , 1932, ne fournit pas de précisions sur la provenance des importations, sauf toutefois en ce qui regarde les esclaves.

page 19 note 1. G. de Tournadre, Histoire du comté de Forcalquie. , 1930, p. 39.

page 19 note 2. L'obligation pesait, en principe, sur toutes les rivières lombardes ; mais, dès Otton III , des privilèges octroyés à diverses églises y apportèrent quelques exceptions : cf. Solmi, L'amminislrazion. , p. 138, n. 1.

page 19 note 3. Liber monasterii de Hyd. , éd. E. Edwards (Rolls Series. , p. 154.

page 20 note 1. II existe, sur cette pièce célèbre, toute une littérature, qu'on trouvera énumérée par Monneret, U., Rivista italiana di numismatica, t. XXXII, p. 95 Google Scholar, n. 5.

page 20 note 2. Lavoix, H., Catalogue des monnaies arabes, t. II, p. XXXV ; cf. p. XXV et suiv., sur des contrefaçons de dinars attestées encore, en 1273 Google Scholar, à Majorque.

page 20 note 3. Histoire du Languedo. , t. V, n° 346 ( « de ipsa moneta de ipso auro r»).

page 20 note 4. Liber Juriu. , t.1, n° CL. A première vue, on pourrait être tenté de rapprocher ce document du texte relatif à Marseille, qui a été cité plus haut, p. 4, n. 3. Les deux témoignages appellent cependant une interprétation bien différente. Tous deux, sans doute, font allusion à une frappe, à laquelle ne correspond aucun monnayage identifié. Mais, à Marseille, nous avions affaire à un privilège, qui ne peut guère s'appliquer qu'à un monnayage officiel prévu et non exécuté ; à Gênes, le bail atteste une frappe réelle, ment accomplie, sans que nous puissions en discerner les produits.

page 21 note 1. Sur le millares, voir les mémoires, encore fondamentaux, de Germain, A., De la monnaie mahnmétane ttribuée à un évêque de Maguelonne dans Mémoires de la Soc. Archéologique de Montpellier, t. III, 1850 Google Scholar-1854 (cf. sur la frappe majorcaine de 1268, p. 694), et Blancard, L., Le millares ; étude sur une monnaie du XIIIe siècle imitée de l'arabe par les chrétiens pour les besoins de leur commerce en pays maure, Marseille, 1876 Google Scholar. — Sur les dirhems allemands, H. Dannenberg, Die deutschen Münzen der sächsische. … Kaiserzei. , t. I, n° 1185, et t. II, n° 1738. — Sur Oléron, Molinier, A., Correspondance administrative d'Alphonse de Poitiers, t. I, n° 695 Google Scholar. Le monnayeur comtal de Montreuil-Bonnin, soucieux de son approvisionnement, s'était plaint des achats de billon faits à La Rochelle par l'atelier de l'île, alors anglaise ; Alphonse prescrit au sénéchal de Saintonge de s'informer si ces achats sont, en effet, illicites ; auquel cas, il devra faire observer l'interdiction. Visiblement, la légitimité des frappes, en ellemême, n'est pas contestée.

page 21 note 2. Bulle d'Innocent IV, en réponse à une requête du cardinal Eudes de Châteauroux, légat en Terre Sainte, 1253, 8 février : Raynaldi, Ann. , 1253, § 52 ; cf. Potthast, n° 14868 ; — Bulle de Clément IV, à l'évêque de Maguelonne, 1266,16 sept. (Gallia chris. , t. VI, instr. , p. 374, n° XLV) ; cf. Germain, A., De la monnaie musulmane attribuée à un évêque de Maguelonne dans Mémoires de la Société Archéologique de Montpellier, t. III, p. 685 Google Scholar, n. 1, et E. Cartier dans Revue numismatiqu. , 1855, p. 198; — Lettre de saint Louis à Alphonse de Poitiers, 1267, 19, juillet, dans Layettes du Trésor des Charte. , t. V, n° 812, et mandement d'Alphonse dans A. Molinier, Correspondance administrative d'Alphonse de Poitiers, t. I, n° 556. Dans Jes deux derniers cas, il s'agit de millares, c'est-à-dire d'argent ; mais la bulle d'Innocent IV mentionne les monnaies d'or (bisanciis. aussi bien que d'argent (drachmis).

page 21 note 3. Lavoix, Catalogu. , t. II, Préfac. , p. XXXI ; — G. Schlumberger, Numismatique de l'Orient lati. , 1878, p. 140 et suiv.

page 22 note 1. Rotuli litter. palentiu. , t. I, p. 135 et 141. Cf. déjà, sur la Germanie, l'intelligente remarque de Tacite (V) : « Leurs préférences vont à l'argent, plutôt qu'à l'or, non par goût, mais parce que les pièces d'argent sont quantitativement d'usage plus commode à des gens qui ne font commerce que d'objets communs et de médiocre valeur. »

page 22 note 2. Une partie notable de l'or en circulation se trouvait, bien entendu, aux mains des changeurs, qui étaient souvent, en même temps, monnayeurs. La plus ancienne rédaction du droit urbain de Strasbourg — vers 1150 — ordonne (c. 77) que tout nouveau monnayeur devra verser à l'évêque une demi-once d'or et au maître de la monnaie 5 « deniers d'or » (marabotins ou besants ? on ne sait).

page 23 note 1. Hoeniger, R., Kölner Schreinsurkunden, t. II Google Scholar, 1 [Publikationen der Gesellsch. für rheinische Geschichtskund. , I), p. 273. Des immeubles voisins (p. 274, 276, 277) paient une livre de poivre. L'emploi du mancus comme unité de poids du métal-or s'explique peut-être par une influence anglaise : Cologne entretenait avec l'Angleterre des rapports commerciaux anciens et étroits.

page 24 note 1. Topographia christian. , II, 148 ; cf. Procope, De bello gothic. , 416

page 25 note 1. L'importance croissante attribuée à l'or comme instrument d'échanges, bien avant la reprise de la frappe, ressort clairement des mesures successives prises par les ducs d'Autriche. En 1192, ils détendaient aux marchands de Ratisbonne l'achat, en pays autrichien, du métal-argent, évidemment réservé à l'atelier monétaire ducal, mais leur permettaient celui de l'or (Regensburger Vrkundenbuc. , t. I, n° 44 dans Monurnenta boic. , t. LIII); en 1221, l'interdiction atteint l'or comme l'argent ; tous deux ne peuvent être acquis que par le duc lui-même (Stadtrech. de Vienne, c. 23, dans Keutgen, Urkunden zur städtischen Verfassungsgeschichte,p. 209).

page 25 note 2. Regensburger Vrkundenbuc. , t. I, n° 445 (1324) ; — Luschin Von Ebengreuth, Goldgeschäfte Meinhards II, Grafe. von Tirol, und seiner Söhn. dans Veröffentlichungen des Museums Ferdinandeu. , 1928, p. 449. On remarquera le rôle des comtes de Tirol, qui faisaient grand commerce d'or, l'achetant en Allemagne, le revendant ensuite en Italie.

page 26 note 1. E. Cartier dans Revue numismatiqu. , 1847, p. 120 et suiv. L'envoi comprenait aussi un marc d'or « de Montferrand » ; cf. ci-dessus, p. 7, n. 2. Le seul auteur, semble-t-il, qui ait cité ce texte à propos de l'hyperpère est Casaretto, La moneta genoves. , p. 136 et suiv.

page 27 note 1. Rotuli parlamentioru. , t. II, p. 137, c. 14 ; le remède proposé était non seulement une monnaie d'or indigène, mais une monnaie d'or commune à l'Angleterre et à la Flandre.

page 27 note 2. Inama-Sternegg, , Die Goldtwährung des deutschen Reiches während des Mittelallers dans Zeitschrift für Social- und Wirtschaftsgeschichte, t. III, 1894, p. 55 Google Scholar ; — W. Jesse, Dos wendische Münzverei. , 1928 (Quellen und Darstellungen zur hansischen Geschichl. , N. F, VI), p. 115.

page 27 note 3. Peut-être, à l'origine du moins, convient-il de faire leur part à certaines hostilités que la simple routine ne suffit sans doute pas à expliquer. Lorsqu'en 1257 Henri III d'Angleterre forma le projet de lancer une monnaie d'or, il prit l'avis des principaux bourgeois de Londres. Ceux-ci déclarèrent la réforme inopportune. Leurs raisons, telles qu'ils les exposèrent au roi, nous ont été rapportées par l'un d'eux, l'alderman Fitz Thedmar, dans sa Chronica maiorum et vicecomitum Londoniaru. , qu'il rédigea peu d'années après [De antiguis le gibus libe. , éd. Stapleton, Camden Societ. , 1846, p. 29- 30). Elles sont bien étranges. Nos gens prévoyaient à la fois de graves difficultés pour les pauvres, « dont beaucoup ne possèdent de biens meubles que pour une valeur inférieure à une pièce d'or », et une baisse des prix du métal. A en croire Fitz-Thedmar, celle-ci — le roi ayant passé outre — se serait, en fait, produite. II est cependant à peine besoin de dire que (compte tenu de variations locales, toujours possibles) l'effet d'ensemble, partout où le monnayage dé l'or avait repris, fut exactement inverse ; la demande des ateliers fit hausser les cours. Mais il est probable qu'elle contribua aussi à les régulariser. Ne serait-ce pas ce que craignaient les riches bourgeois, plus ou moins intéressés à des spéculations sur le métal ?

page 28 note 1. Sur les cours des métaux, depuis la reprise de la frappe, voir surtout : A. Nagl, Die Goldwährung und die handelsmässige Geldrechnung im Mittelalte. dans Numismatische Zeitschrif. , t. XXVI, 1894, p. 79 ; — E. Luschin Von Ebengreuth, Dos Werthverhältnis zwvischen den Edelmetallen in Deutschland während des Miltelalter. dans Congrès international de Numismatique organisé… à Bruxelle. , 1891, p. 471, et G oldgeschäfte Meinhards I. , p. 444. Cf. aussi la controverse entre divers numismates dans Annuaire Soc. Franc. Numismat. , 1890 et 1891. Naturellement la hausse des cours du métal réagit sur ceux des monnaies. Il est caractéristique que, peu avant la cessation de la première frappe anglaise, la valeur des pièces d'or ait passé de 20 deniers d'argent à 24. Le même mouvement, un peu obscurci par les spéculations monétaires de la monarchie, suffisamment net cependant, s'observe en France, sous saint Louis, Philippe III et Philippe IV.

page 28 note 2. Cessi, R., Problemi monetari e bancari veneziani del secolo XIV dans Archivi Veneto-Tridentino, t. IX, 1926, p. 241 Google Scholar ; — Villani, XII, 53.

page 28 note 3. Zeitschrift des Vereins für lübeckische Geschichl. , t. I, 1855, p. 52 ; — W. Jesse, Der wenditche Münzverei. , p. 78 et 161..En 1399-1400, de l'or s'expédie des Pays-Bas à Hambourg : H. Nirnnheim, DOS hambwgische Pfund- und Werkzollbuc. , 1930 [Verôf' fentliehungen ans dem Staatsarchiv der Freien und Hansestadt Hambur. , t. II), p. LVII.

page 29 note 1. Outre les textes cités plus haut, p. 25, n. 1, Regensburger Urkundenbuc. , t. I, nos 41, 44, 466 et (pour Tournai) 539 ; — F. Bastian, Oberdeutsche Kaufleute in denälteren Tiroler Raitbücher. , 1931 (Schriftenreihe zur bayerischen Landes geschicht. , 10), p. 121 et 124, nos 2, 4 et 5.

page 29 note 2. Sur tout ceci, voir le livre, très riche, de CH. Roncière, De la, La découverte de l'Afrique au moyen âge, 3 vol., le Caire, 1925 Google Scholar-1927 (Mém. de la Soc. Royale de Géographie d'Egypt. , t. V, VI et XIII). — Cf. Sibveking, H., Genueser Finanzwesen, t. II, 1899, p. 92 Google Scholar, et Eustachbe La Fosse, Voyag. , éd.. Fouché-Delbosc dans Revue hispaniqu. , 1897.

page 29 note 3. Bohrelli De Serres, Les variations monétaires sous Philippe le Be. dans Ga zette numismatiqu. , 1901, p. 377, n. 3.

page 30 note 1. Blancard, L., Du rapport de l'or à Forgent en Sicile de 1278 à 1302 dans Mém. Acad. Sciences Marseille, t. XXIX, 1888 Google Scholar-1892.

page 30 note 2. Cf. en Angleterre, en 1257, Chronica maioru. , p. 30, et les divers textes allemands résumés par Inama-Sternegg, Die Goldivährung.

page 30 note 3. Rotuli parlamentioru. , t. II, p. 138, c. 14.

page 31 note 1. Villani, XI, 93 ; — Inama-Sternegg, Die Goldwährun. , p. 14, n. 17.

page 31 note 2. Cf. le rapport de Pepe Bonaprise (vers 1323), cité par De Wailly, N., Mémoire sur les variations de la livre tournois dans Mémoires de l'Acad. des Inscription. , t. XXI, p. 213 Google Scholar.

page 31 note 3. Ordonnance du duc de Bretagne Jean V (1425, 12 févr.) dans M. Planioi, La Très Ancienne Coutume de Bretagn. , 1896, p. 385 ; — cf., ibide. , ordonnance du 1er février 1385 et du 15 mai 1386— et L. Lièvre, La monnaie et le change en Bourgogne sous les ducs Valoi. , 1929, p. 80 et 108.