Hostname: page-component-5c6d5d7d68-ckgrl Total loading time: 0 Render date: 2024-08-21T19:14:34.921Z Has data issue: false hasContentIssue false

Augustin Renaudet et ses etudes erasmiennes

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

Get access

Extract

Un très beau livre, ces Etudes Erasmiennes, dont Augustin Renaudet dote, une fois de plus, les études d'histoire religieuse du XVIe siècle. Mais est-il nécessaire d'écrire, s'agissant de lui, « un très beau livre » ?

Qu'il soit furieusement de Renaudet, c'est un fait. Cette façon de s'insérer dans un texte, silencieusement, de s'y loger, de l'emplir en l'absorbant, et non, pas de l'interpréter, non pas de l'élucider pour le faire bien comprendre — mais de le repenser silencieusement pour son propre compte ; de le remâcher pour ainsi dire, lentement, pour bien se l'assimiler, et puis de le présenter au lecteur comme s'il sortait de soi — voilà qui, chez nous, à l'heure actuelle, est de Renaudet et n'est que de lui, Ce n'est pas un livre sur Erasme qu'il nous donne.

Type
Questions de Faits et de Méthode
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1939

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

page 407 note 1. Paris, Droz, 1939 ; in-8°, XXIX-376 p. — Un Index très soigné. Reproduisons les titres des chapitres : I, Projets et voyages. — II, Science, critique et dispute. — III, La critique du gouvernement et de la société. — IV, Le modernisme érasmien. — V, Erasme et l'Eglise catholique. — VI, Erasme et la Réforme.

page 408 note 1. Cf. ce que, plusieurs fois, j'ai eu l'occasion d'en dire, dans la Revue de Synthèse (t. XLII, 1926, Sur les relations d'Erasme et de Luther ; t. XLTV, 1927, L'Erasmisme en Espagne, etc.).

page 408 note 2. Cf., ici même, Lucien Febvre, Une conquête de l'histoire : l'Espagne d'Erasme (janvier 1939, p. 28-43).

page 408 note 3. Lucien Febvre, Crises et figures religieuses : du Modernisme à Erasme. (Revue de Synthèse, I, 1931, p. 367-76). Cf., notamment, p. 370. « Quelles clartés sur la grande tragédie du XVIe siècle ses trois gros volumes [les Mémoires d'A. Loisy] ne trouvent-ils point verser, comme par surcroît ? Réadaptateur, réajusteur, cet Erasme, obstiné à prêcher une réforme spirituelle de l'Eglise qui permit aux chrétiens de toutes les écoles (et par lui, à un moment du moins, Luther était, sans plus, un chef d'école) de se sentir frères en dehors de tout antagonisme et de tout anathème ; réajusteur, réadaptateur, l'éditeur-criltique du Nouveau Testament de 1516 jetant par dessus bord — avec un grand salut respectueux et sous prétexte d'éviter les subtilités — le dogme de la Rédemption ou celui de la Résurrection, ou encore le péché originel. …Et lorsqu'il écrivait : Smnma nostrae religions pax est et unanimitas, n'anticipait-il pas, en quelque sorte, sur ceux qui plus tard diront : « L'avenir prochain de la religion dépend de ce que l'Eglise fera pour redevenir la patrie de toutes les âmes, la mère de ceux qui cherchent la vérité. » Etc.

page 409 note 1. Un destin, Martin Luther (p. 304) : « Nous ne jugeons pas Luther. Quel Luther d'ailleurs ; et selon quel code ? le sien ? le nôtre ? ou celui de l'Allemagne contemporaine ? » Conclusion qui me valut naguère, d'un chef éminent du mouvement moderniste, une approbation singulièrement émouvainte. — Je reproduis ici le texte de Sainte-Beuve que cite Augustin Renaudet, p. XXIV : « Sentir l'étincelle, celle même qu'on appelle divine ; mais une étincelle toujours passagère et qui laisse l'esprit aussi libre, aussi serein dane sa grandeur, aussi impartial que devant. »