Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Les relations entre société juive et société chrétienne dans l'Italie du centre et du Nord, entre le XIIIe siècle et le XVe siècle, bien qu'elles aient été étudiées à fond depuis au moins cinquante ans, sont aujourd'hui réexaminées par l'historiographie. L'interprétation traditionnelle paraît en effet céder, qui faisait de la tension judéo-chrétienne un problème de tolérance ou d'intolérance, bloquant la minorité face à la majorité dans un rapport fonctionnel immuable et réduisant l'autonomie culturelle et juridique des juifs à une sorte de parenthèse en retrait du système officiel des signifiés historiques.
The widespread lending of money by Jews in central and northern Italy, starting at the end of the thirteenth century, raises the problem of the relationship between this economic activity and the simultaneous development of Christian society. In order to avoid overly simplistic views of the question, one should examine the links between structures of kinship in the Jewish and Christian groups and their entrepreneurial capacities, i.e. their modes of economic action and the technical specificity of the contracts that characterize them. Unlike the reductionist duality “usury/trade”, this two pronged history juxtaposes the juridical fabric of the Jewish family with the jurisprudence stemming from Roman law and canonical law concerning family matters.