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Histoire économique de l'Afrique : renaissance ou trompe-léœil ?

Published online by Cambridge University Press:  03 April 2017

Denis Cogneau*
Affiliation:
École d'économie de Paris, Institut de recherche pour le développement (IRD) et École des hautes études en sciences sociales (EHESS)

Résumé

En même temps qu’elle bénéficie d’un regain d’intérêt certain, l’histoire économique de l’Afrique suscite aujourd’hui des controverses méthodologiques intenses, dont deux livres publiés récemment par Morten Jerven se font l’écho, Poor Numbers et Africa: Why Economists Get It Wrong. Pour une bonne part, ces controverses renvoient plus largement aux différences entre le métier d’économiste et celui d’historien, au moins dans leurs pratiques dominantes. Dans leur quête des « fondamentaux » institutionnels du développement économique, beaucoup de travaux se satisfont encore d’une base de données sommaire et imparfaite, une approche que M. Jerven a raison de critiquer. Les analyses souffrent souvent d’une connaissance insuffisante des contextes sociaux et compressent le temps historique entre un « avant » et un « maintenant ». Elles s’appuient également sur des hypothèses statistiques contestables. Même si les archives existantes ont des limites à la fois qualitatives (sources coloniales principalement) et quantitatives, il n’en reste pas moins qu’une modeste renaissance n’est pas hors de portée, afin de donner leur place à des analyses comparatives mieux maîtrisées.

Abstract

Abstract

Though it is currently benefiting from a renewal of interest, the economic history of Africa raises intense methodological controversies that are echoed in two books recently published by Morten Jerven, Poor Numbers and Africa: Why Economists Get It Wrong. A large proportion of these controversies relate more generally to the differences between economists and historians, at least in their dominant practices. In its quest for the institutional “fundamentals” of economic development, much research in this field is content to work with a summary and imperfect base of data, an approach that Jerven is right to criticize. Analyses often suffer from an insufficient knowledge of social contexts, and compress historical time between a “before” and a “now.” They also rely on debatable statistical assumptions. Nevertheless, though existing archives display limitations that are both qualitative (the sources are predominantly colonial) and quantitative, a modest renaissance remains a possibility and would offer more space for better controlled comparative analyses.

Type
Économie de l'Afrique contemporaine
Copyright
École des hautes études en sciences sociales, Paris 2017

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References

1 - Jerven, Morten, Poor Numbers: How We Are Misled by African Development Statistics and What to Do about It, Ithaca, Cornell University Press, 2013 Google Scholar ; Id., Africa: Why Economists Get It Wrong, Londres, Zed Books, 2015.

2 - La terminologie et l’appareil analytique mobilisés ici sont ceux de Bourdieu, Pierre, « Le champ scientifique », Actes de la recherche en sciences sociales, 2-2/3, 1976, p. 88104 CrossRefGoogle Scholar.

3 - La traduction littérale en français, « déchet à l’entrée, déchet à la sortie », n’est malheureusement pas aussi musicale.

4 - Cet historien et économiste de l’Afrique a été le directeur de thèse de Morten Jerven. Voir Austin, Gareth, « The ‘Reversal of Fortune’ Thesis and the Compression of History: Perspectives from African and Comparative Economic History », Journal of International Development, 20-8, 2008, p. 9961027 CrossRefGoogle Scholar.

5 - Cette expression est empruntée par M. Jerven au commentaire de Branko Milanović sur la critique du livre de Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, par Daron Acemoglu et James Robinson, http://glineq.blogspot.fr/2014/08/my-take-on-acemoglu-robinson-critique.html.

6 - Par exemple, l’article de Daron Acemoglu, Tristan Reed et James A. Robinson, « Chiefs: Elite Control of Civil Society and Economic Development in Sierra Leone », NBER Working Paper, 18691, 2013, sur l’institution des paramount chiefs de Sierra Leone, forgée sous la colonisation britannique, n’est pas directement concerné par les critiques de M. Jerven, qui incrimine d’autres travaux de D. Acemoglu et J. Robinson.

7 - Ces revues constituent l’univers linguistique des références de M. Jerven, tandis que les pays d’Afrique francophone sont assez peu représentés dans ses analyses, comme il le reconnaît lui-même.

8 - Collier, Paul, The Bottom Billion: Why the Poorest Countries are Failing and What Can Be Done about It, Oxford, Oxford University Press, 2007 Google Scholar ; Acemoglu, Daron et Robinson, James A., Why Nations Fail: The Origins of Power, Prosperity and Poverty, Londres, Profile Books, 2012 Google Scholar. En choisissant un format grand public, M. Jerven a manifestement souhaité apporter la réplique à ce type de livre, celui de P. Collier, professeur à Oxford et ancien directeur de la recherche à la Banque mondiale, faisant l’objet du dernier paragraphe de conclusion d’Africa : « The bottom line is that there is no bottom billion… » : « Au bout du compte le milliard du bas n’existe pas » (M. Jerven, Africa…, op. cit., p. 132).

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10 - Lamoreaux, Naomi, « The Future of Economic History Must Be Interdisciplinary », The Journal of Economic History, 75-4, 2015, p. 12511257 CrossRefGoogle Scholar, en particulier p. 1257.

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13 - Les deux articles «stars » de Acemoglu, Daron, Johnson, Simon et Robinson, James A., « The Colonial Origins of Comparative Development: An Empirical Investigation », The American Economic Review, 91-5, 2001, p. 13691401 CrossRefGoogle Scholar, et Id., « Reversal of Fortune: Geography and Institutions in the Making of the Modern World Income Distribution », The Quarterly Journal of Economics, 117-4, 2002, p. 1231-1294, peuvent être vus comme une dissertation sur la divergence des Amériques, à l’instar de la thèse de Sokoloff, Kenneth L. et Engerman, Stanley L., « History Lessons: Institutions, Factors Endowments, and Paths of Development in the New World », The Journal of Economic Perspectives, 14-3, 2000, p. 217232 CrossRefGoogle Scholar, même s’ils prétendent s’appliquer à l’ensemble des colonies européennes, Afrique et Asie comprises. Allen, Robert C., Murphy, Tommy E. et Schneider, Eric B., « The Colonial Origins of the Divergence in the Americas: A Labor Market Approach », The Journal of Economic History, 22-4, 2014, p. 863894 Google Scholar, apportent une réponse non institutionnaliste qui renvoie aux trajectoires divergentes des nations colonisatrices, notamment l’Angleterre et l’Espagne.

14 - Banerjee, Abhijit et Duflo, Esther, « Under the Thumb of History ? Political Institutions and the Scope for Action », Annual Review of Economics, 6, 2014, p. 951971 CrossRefGoogle Scholar.

15 - Comme le rappelle M. Jerven, Africa…, op. cit., p. 1, à propos des unes consacrées à l’Afrique par le magazine The Economist en 2000 et en 2011.

16 - Piketty, Thomas, Le capital au XXIe siècle, Paris, Éd. du Seuil, 2014, p. 39 Google Scholar : « Étrangement, le travail de Kuznets n’avait jamais été poursuivi de façon systématique, sans doute en partie parce que l’exploration historique et statistique de la source fiscale tombe dans une sorte de ‘no man's land’ académique, trop historique pour les économistes, et trop économique pour les historiens. »

17 - Austin, Gareth et Broadberry, Stephen, « Introduction: The Renaissance of African Economic History », The Economic History Review, 67-4, 2014, p. 893906 CrossRefGoogle Scholar.

19 - Austin, Gareth, « African Economic History in Africa », Economic History of Developing Regions, 30-1, 2015, p. 7994 Google Scholar. Sur ce plan, l’histoire économique apparaît comme un parent pauvre parmi des sciences sociales africaines elles-mêmes particulièrement appauvries et déshabilitées, et souffrant d’un exode des cerveaux caractérisé.

20 - La généralisation du cas ghanéen (PIB révisé de 60% lors d’un changement de base) peut aussi être jugée un peu rapide. Voir Tédou, Joseph, « Tribune », Statéco, 108, 2014, p. 99101 Google Scholar, sur le cas camerounais.

21 - Par exemple, Deaton, Angus et Heston, Alan, « Understanding PPPs and PPP-based National Accounts », American Economic Journal: Macroeconomics, 2-4, 2010, p. 135 Google Scholar.

22 - Naudet, Jean-David et Raffinot, Marc, « Que penser de l’image que donnent les comptes nationaux de l’économie des pays africains ? », in Archambault, É. et Boëda, M. (dir.), Comptabilité nationale. Nouveau système et patrimoines, Paris, Economica, 2001 Google Scholar. Voir aussi Sandrine Mesplé-Somps, « L’Afrique et ses statistiques », La vie des idées, 31 oct. 2013, http://www.laviedesidees.fr/L-Afrique-et-ses-statistiques.html. Elle a également recensé Poor Numbers dans Statéco, 107, 2013, p. 105-107, et dans African Affairs, 113-450, 2014, p. 148-149.

23 - Deaton, Angus, The Analysis of Household Surveys: A Microeconometric Approach to Development Policy, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1997 Google Scholar.

24 - Nicolas van de Walle, dans son commentaire consacré à Poor Numbers, dans Politique africaine, 133, 2014, p. 177-181, rappelle que la demande de production statistique en Afrique émane très peu des sociétés elles-mêmes et beaucoup plus, quoique de façon nécessairement limitée, des bailleurs de fonds extérieurs. S. Mesplé-Somps, « L’Afrique et ses statistiques », art. cit., avance un argument similaire.

25 - Voir, par exemple, notamment sur le cas de la subvention par la fondation Bill and Melinda Gates de la vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), Sandefur, Justin et Glassman, Amanda, « The Political Economy of Bad Data: Evidence from African Survey and Administrative Statistics », The Journal of Development Studies, 51-2, 2015, p. 116132 CrossRefGoogle Scholar.

26 - De Vreyer, Philippe et al., « Pauvreté et structures familiales : pourquoi une nou-velle enquête ? », Statéco, 102, 2008, p. 5670 Google Scholar.

27 - Samir Amin, L’économie du Maghreb, vol. 1, La colonisation et la décolonisation, vol. 2, Les perspectives d’avenir, Paris, Éd. de Minuit, 1966 ; Id., L’Afrique de l’Ouest bloquée. L’économie politique de la colonisation, 1880-1970, Paris, Éd. de Minuit, 1971 ; Suret-Canale, Jean, Afrique noire. L’ère coloniale, 1900-1945, Paris, Éd. sociales, 1962 Google Scholar. Beaucoup de travaux portent sur des territoires ou des périodes limités, comme André Nouschi sur le Constantinois (1890-1919), Hélène d’Almeida-Topor sur le Dahomey (1890-1920), Catherine Coquery-Vidrovitch sur le Congo (1898-1930). Le Viêtnam et l’Indochine font un peu exception, alors que des livres récents déplorent d’ailleurs l’inachèvement de l’exploitation des archives. Voir Brocheux, Pierre et Hémery, Daniel, Indochine. La colonisation ambiguë, 1858-1954, Paris, La Découverte, [1994] 2001 Google Scholar ; Brocheux, Pierre, Une histoire économique du Viet Nam, 1850-2007. La palanche et le camion, Paris, Les Indes savantes, 2009 Google Scholar. Les anciennes colonies britanniques ne sont guère mieux traitées : un livre de référence comme celui de Davis, Lance E. et Huttenback, Robert A., Mammon and the Pursuit of the Empire: The Political Economy of British Imperialism, 1860-1912, Cambridge, Cambridge University Press, 1988 Google Scholar, ne couvre pas le XXe siècle, et donc très peu l’Afrique, et se focalise plutôt sur l’économie politique métropolitaine.

28 - Cet état de fait nous a conduit à lancer un programme de collecte portant sur les finances publiques, les données socio-économiques et les archives de la conscription militaire, aujourd’hui en cours d’exploitation.

29 - La controverse autour des « données » de la famine du Bengale de 1942-1943 en fournit une bonne illustration. Plusieurs auteurs pointent notamment les erreurs d’interprétation d’Amartya Sen concernant l’absence d’un déficit de production, certains officiels britanniques de l’époque ayant eux-mêmes préféré mettre l’accent sur les problèmes de distribution et de spéculation plutôt que sur une mauvaise récolte qui aurait impliqué des aides alimentaires directes. Voir Sen, Amartya, Poverty and Famines: An Essay on Entitlement and Deprivation, Oxford, Oxford University Press, 1981 Google Scholar ; Tauger, Mark B., « The Indian Famine Crises of World War II », British Scholar, 1-2, 2009, p. 166196 CrossRefGoogle Scholar ; Gráda, Cormac Ó., Famine: A Short History, Princeton, Princeton University Press, 2009 Google Scholar.

30 - Voir, sur ce dernier thème, Bonnecase, Vincent, « Généalogie d’une évidence statistique. De la ‘réussite économique’ du colonialisme tardif à la ‘faillite’ des États africains (v. 1930-v. 1980) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 62-4, 2015, p. 3363 Google Scholar.

31 - M. Jerven, Poor Numbers…, op. cit., p. 78-79.

32 - Voir supra, n. 24.

33 - Mkandawire, Thandika, « Thinking about Developmental States in Africa », Cambridge Journal of Economics, 25-3, 2001, p. 289313 CrossRefGoogle Scholar.

34 - Hirschman, Albert O., « The Rise and Decline of Development Economics », Essays in Trespassing Economics to Politics and beyond, Cambridge, Cambridge University Press, 1981, p. 124 Google Scholar ; Krugman, Paul, « The Fall and Rise of Development Economics », Development, Geography and Economic Theory, Cambridge, MIT Press, 1995, p. 130 Google Scholar.

35 - La séparation entre économie historique et économie analytique a des sources plus anciennes comme la « querelle des méthodes » (Methodensreit) entre Carl Menger et Gustav von Schmoller en 1883, évoquée de manière partisane par Joseph A. Schumpeter, Histoire de l’analyse économique, t.3, L’âge de la science, de 1870 à J. M. Keynes, trad. sous la direction de J.-C. Casanova, Paris, Gallimard, [1954] 1983, p. 93-100.

36 - Même dans les opérations de mesure apparemment les plus mécaniques, voir Stephen Jay Gould, La mal-mesure de l’homme, trad. par J. Chabert et M. Blanc, Paris, Odile Jacob, [1981] 1997.

37 - Easterly, William et Levine, Ross, « Africa's Growth Tragedy: Policies and Ethnic Divisions », The Quarterly Journal of Economics, 112-4, 1997, p. 12031250 Google Scholar. À noter que dans l’Atlas Narodov Mira, les ethnies bretonnes et basques confèrent à la France un certain degré de fragmentation ethno-linguistique.

38 - Sur la construction historique de l’ethnie comme facteur politique saillant, voir Amselle, Jean-Loup et M’Bokolo, Elikia (dir.), Au coeur de l’ethnie. Ethnies, tribalisme et État en Afrique, Paris, La Découverte, 1985 Google Scholar ; Posner, Daniel N., Institutions and Ethnic Politics in Africa, New York, Cambridge University Press, 2005 CrossRefGoogle Scholar. Sur la question des inégalités, voir Cogneau, Denis, L’Afrique des inégalités. Où conduit l’histoire, Paris, Éd. Rue d’Ulm, 2007 Google Scholar.

39 - Pour une discussion, voir Austin, Gareth, « Resources, Techniques, and Strategies South of the Sahara: Revising the Factor Endowments Perspective on African Economic Development, 1500-2000 », The Economic History Review, 61-3, 2008, p. 587624 CrossRefGoogle Scholar. Évidemment, ces dotations factorielles ne sont pas figées, et la croissance démographique met les institutions et les modes de régulation antérieurs sous tension, particulièrement quand elle se traduit par l’explosion du sous-emploi et du chômage. Sur la transition entre un monde de travail rare, où la dépendance sociale fondait communautés politiques et relations interpersonnelles, et un monde de travail surnuméraire, voir Ferguson, James, « Declarations of Dependence: Labour, Personhood, and Welfare in Southern Africa », Journal of the Royal Anthropological Institute, 19-2, 2013, p. 223242 CrossRefGoogle Scholar.

40 - D. Cogneau et Y. Dupraz, « Institutions historiques et développement économique en Afrique… », art. cit.

41 - Voir, par exemple, l’étude comparative d’une politologue : Boone, Catherine, Political Topographies of the African State: Territorial Authority and Institutional Choice, Cambridge, Cambridge University Press, 2003 CrossRefGoogle Scholar, chap. 4, « Taxing Rich Peasants: Regime Ideology as Strategy ». Sur la différenciation du rapport à l’État central, voir l’enquête d’une anthropologue à la frontière des deux pays : MacLean, Lauren M., Informal Institutions and Citizenship in Rural Africa: Risk and Reciprocity in Ghana and Côte d’Ivoire, Cambridge, Cambridge University Press, 2010 CrossRefGoogle Scholar.

42 - Cogneau, Denis et Moradi, Akexander, « Borders that Divide: Education and Religion in Ghana and Togo since Colonial Times », The Journal of Economic History, 74-3, 2014, p. 694728 CrossRefGoogle Scholar ; Cogneau, Denis, Mesplé-Somps, Sandrine et Spielvogel, Gilles, « Development at the Border: Policies and National Integration in Côte d’Ivoire and its Neighbors », World Bank Economic Review, 29-1, 2015, p. 41-7CrossRefGoogle Scholar1 ; Cogneau, Denis et Rouanet, Léa, « Living Conditions in Côte d’Ivoire and Ghana, 1925-1985: What Do Survey Data on Height Stature Tell Us », Economic History of Developing Regions, 26-2, 2011, p. 5582 CrossRefGoogle Scholar.

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45 - M. Jerven rapporte les estimations de Szereszewski, Robert, Structural Changes in the Economy of Ghana, 1891-1911, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1965 Google Scholar. Il s’appuie par ailleurs sur le travail de Austin, Gareth, Labour, Land, and Capital in Ghana: From Slavery to Free Labour in Asante, 1807-1956, Rochester, University of Rochester Press, 2005 Google Scholar, et sur les estimations de pouvoir d’achat des salaires par Frankema, Ewout et Van Waijenburg, Marlous, « Structural Impediments to African Growth ? New Evidence from Real Wages in British Africa, 1880-1965 », The Journal of Economic History, 72-4, 2012, p. 895926 CrossRefGoogle Scholar.

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55 - K. Pomeranz, The Great Divergence…, op. cit.

56 - Par exemple, Bates, Robert E., Coatsworth, John H. et Williamson, Jeffrey, «Lost Decades: Postindependence Performance in Latin America and Africa », The Journal of Economic History, 67-4, 2007, p. 917943 CrossRefGoogle Scholar.

57 - L’emploi de « noms de pays » ne nous fait pas oublier que les États correspondants et leurs frontières sont des constructions récentes. La littérature sur les frontières a tout à la fois mis en évidence les processus de différenciation qu’elles ont entraînés, les contraintes qu’elles ont imposées, mais aussi les nouvelles opportunités commerciales ou politiques qu’elles ont ouvertes à certains agents. Voir Asiwaju, Anthony Ijaola, Western Yorubaland under European Rule, 1889-1945, Atlantic Highlands, Humanities Press, 1976 Google Scholar ; Miles, William F. S., Hausaland Divided: Colonialism and Independence in Nigeria and Niger, Ithaca, Cornell University Press, 1994 Google Scholar ; Nugent, Paul, Smugglers, Secessionists, and Loyal Citizens on the Ghana-Togo Frontier: The Life of the Borderlands since 1914, Athens, Ohio University Press, 2002 Google Scholar. Voir aussi D. Cogneau, S. Mesplé-Somps et G. Spielvogel, « Development at the Border… », art. cit.