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Le destin de l’Empire romain dans le temps long de l’environnement (note critique)

Published online by Cambridge University Press:  22 November 2022

Philippe Leveau*
Affiliation:
Aix Marseille Univ, CCJ CNRSleveau.phil@wanadoo.fr

Résumé

Cette contribution a pour point de départ la présentation du livre de K. Harper, qui traite de la place de l’évolution du climat et des maladies dans l’histoire de l’Empire romain. Après avoir présenté les grandes thèses défendues par l’auteur, elle s’attache aux critiques qui ont pu être adressées à ces restitutions par certains historiens : sous-estimation de la complexité de l’évolution climatique, surestimation de la mortalité épidémique, utilisation abusive des apologistes chrétiens, mobilisation des concepts de consilience et de résilience. Ces choix rendent compte des accusations de déterminisme et de réductionnisme dont le livre a fait l’objet. Le récit que K. Harper fait de l’histoire de Rome doit être replacé dans le contexte d’une histoire globale et environnementale promue par des historiens américains qui y saluent une entrée magistrale de l’histoire de Rome dans les préoccupations d’un monde du xxie siècle menacé par les deux conséquences de la globalisation : le changement climatique et les pandémies. Ils s’opposent en cela aux historiens européens qui insistent sur la diversité des conditions environnementales du temps de l’Empire et sur l’héritage historique légué aux nations européennes. Si l’écart entre ces deux approches fait l’intérêt du débat, le « présentisme » dont elles témoignent l’une et l’autre les expose au risque d’interpréter la chute de Rome en fonction des inquiétudes environnementales et géopolitiques actuelles.

Abstract

Abstract

The starting point of this article is a review of Kyle Harper’s book The Fate of Rome: Climate, Disease, and the End of an Empire. It presents the criticisms that some historians in Europe have leveled at its conclusions, notably that it underestimates the complexity of climate change, overestimates epidemic mortality, and makes misuse of Christian apologists. At the epistemological level, the reference to the sociobiological concept of consilience and the transfer of the physical concept of resilience to human societies are used to justify the hypothesis of common laws governing both human societies and the natural world, and thereby the integration of historical time into the temporality of the environment. These choices account for the accusations of determinism and reductionism that have been made against the book. Yet Harper’s account of the history of Rome must be placed in the context of a global and environmental history promoted by American scholars, who have welcomed it as a masterful entrance of Roman history into a twenty-first-century world threatened by two consequences of globalization: climate change and pandemics. This contrasts with the approach of European historians, who insist on the diversity of environmental conditions across the Roman Empire and on the historical legacy it has bequeathed to European nations. While these two approaches make for an interesting debate, they both attest to a certain “presentism” that risks interpreting the fall of Rome according to current environmental and geopolitical concerns.

Type
Historiographie
Copyright
© Éditions de l’EHESS

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References

1 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 33-38, ici p. 37.

2 Ibid., p. 36.

3 Ibid., p. 58.

4 Voir, dans le présent numéro, l’article d’Adam Izdebski et al., « L’émergence d’une histoire environnementale interdisciplinaire. Sciences humaines et sciences naturelles : pour une approche conjointe de l’Holocène tardif », Annales HSS, 77-1, 2022, p. 11-58.

5 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 51, tab. 1.

6 Ibid., p. 58-59.

7 Ibid., p. 59.

8 Ibid., p. 238.

9 Ibid., p. 394.

10 Ibid., p. 351-356.

11 Ibid., p. 399.

12 Ibid., p. 397.

13 Kyle Harper, Il destino di Roma. Clima, epidemie e la fine di un impero, trad. par L. Giacone, Rome, Einaudi, 2019 ; id., Fatum. Das Klima und der Untergang des Römischen Reiches, trad. par A. Leube et W. Heinrich Leube, Munich, C. H. Beck, 2020.

14 Henri Pirenne, Mahomet et Charlemagne, Paris, Nouveau Monde éditions, [1937] 2012.

15 Ibid., p. 23.

16 Peter Brown, Genèse de l’Antiquité tardive, trad. par A. Rousselle, Paris, Gallimard, [1978] 1983, p. 22-23.

17 Pierre Courcelle, « Le titre d’Auguste décerné à Clovis », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1948-1949, 1952, p. 46-57.

18 Giuseppe Zecchini, « L’antiquité tardive : périodisations d’un âge noir et heureux », in S. Ratti (dir.), Une Antiquité tardive noire ou heureuse ?, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2015, p. 29-41, ici p. 41.

19 Polymnia Athanassiadi, « Antiquité tardive rouge et noire », in S. Ratti (dir.), Une Antiquité tardive noire ou heureuse ?, op. cit., p. 63-78, ici p. 66.

20 Bertrand Lançon, La chute de l’Empire romain . Une histoire sans fin, Paris, Perrin, 2017, p. 291-297.

21 Ibid., p. 25.

22 Alexander Demandt, Der Fall Roms. Die Auflösung des römischen Reichs im Urteil der Nachwelt, Munich, C. H. Beck, 1984.

23 B. Lançon, La chute de l’Empire romain, op. cit., p. 287.

24 Ibid., p. 281-285.

25 Pour une présentation synthétique de ces évolutions, voir Grégory Quenet, Qu’est-ce que l’histoire environnementale ?, Seyssel, Champ Vallon, 2014.

26 Benoît Rossignol, « Le climat, les famines et la guerre : éléments du contexte de la peste antonine », in E. Lo Cascio (dir.), L’impatto della « peste antonina », Bari, Edipuglia, 2012, p. 87-122 ; Benoît Rossignol et Sébastien Durost, « Volcanisme global et variations climatiques de courte durée dans l’histoire romaine (ier s. av. J.-C.-ive s. apr. J.-C.) : leçons d’une archive glaciaire (GISP2) », Jahrbuch des Römisch-Germanischen Zentralmuseums, 54-2, 2007, p. 395-438.

27 Benoît Rossignol, « Préface. Une autre histoire », in K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 10-32, ici p. 27-28.

28 Frédéric Trément, « Faut-il réhabiliter le climat et les microbes ? », Histoire & Sociétés rurales, 53-1, 2020, p. 115-167, ici p. 153.

29 Greg Woolf, « Kyle Harper, The Fate of Rome: Climate, Disease and the End of an Empire », Journal of Cognitive Historiographie, 5-1/2, 2018, p. 220-224, ici p. 223.

30 Alain Bresson, « Fates of Romes », The Journal of Roman Studies, 110, 2020, p. 233-246, ici p. 233 (nous traduisons).

31 Kristina Sessa, « The New Environmental Fall of Rome: A Methodological Consideration », Journal of Late Antiquity, 12-1, 2019, p. 211-255 ; Kyle Harper et Michael McCormick, « Reconstructing the Roman Climate », in W. Scheidel (dir.), The Science of Roman Historiy: Biology, Climate, and the Future of the Past, Princeton, Princeton University Press, 2018, p. 11-52.

32 Brian E. Daley, « Eschatology in the Early Church Fathers », in J. L. Walls (dir.), The Oxford Handbook of Eschatology, Oxford, Oxford University Press, 2008, p. 91-112, ici p. 104.

33 Stéphane Ratti, « Fin de l’Empire romain : la piste farfelue de la catastrophe climatique », Le Figaro, 8 mars 2019, p. 16.

34 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 199.

35 Santo Mazzarino, La fin du monde antique. Avatar d’un thème historiographique, trad. par A. Charpentier, Paris, Gallimard, [1959] 1973.

36 Philippe Leveau, « Évolution climatique et construction des ouvrages hydrauliques en Afrique romaine », in F. Baratte, C. J. Robin et E. Rocca (dir.), Regards croisés d’Orient et d’Occident. Les barrages dans l’antiquité tardive, Paris, De Boccard, 2014, p. 125-138 ; id., « Les crues catastrophiques, prodiges météorologiques ou phénomènes naturels extrêmes à l’épreuve des conceptions antique et moderne du temps », in E. Bertrand et R. Compatangelo-Soussignan (dir.), Cycles de la Nature, cycles de l’Histoire. De la découverte des météores à la fin de l’âge d’or, Bordeaux, Ausonius, 2015, p. 67-81.

37 Stéphane Ratti, « Signes divins et histoire politique dans la Chronique de Jérôme », in « Antiquus Error ». Les ultimes feux de la résistance païenne. « Scripta varia » augmentés de cinq études inédites, Turnhout, Brepols, 2010, p. 131-140, ici p. 137.

38 Thérèse Fuhrer, « Déchéance – échecs – regénération : une figure de pensée dans la littérature antique », in E. Bertrand et R. Compatangelo-Soussignan (dir.), Cycles de la Nature, cycles de l’Histoire, op. cit., p. 189-200, ici p. 289.

39 John Haldon et al., « Plagues, Climate Change, and the End of an Empire: A Response to Kyle Harper’s The Fate of Rome (1): Climate », History Compass, 16-12, 2018, https://doi.org/10.1111/hic3.12508 ; id., « Plagues, Climate Change, and the End of an Empire: A Response to Kyle Harper’s The Fate of Rome (2): Plagues and a Crisis of Empire », History Compass, 16-12, 2018, https://doi.org/10.1111/hic3.12506 ; id., « Plagues, Climate Change, and the End of an Empire: A Response to Kyle Harper’s The Fate of Rome (3): Disease, Agency and Collapse », History Compass, 16-12, 2018, https://doi.org/10.1111/hic3.12507.

40 Adam Izdebski et Michael Mulryan (dir.), Environ ment and Society in the Long Late Antiquity, Leyde, Brill, 2019.

41 Comme le souligne Christian Pfister dans son article « Une rétrospective météorologique de l’Europe. Un système de reconstitution de l’évolution du temps et du climat en Europe depuis le Moyen Âge central », Histoire & Mesure, 3-3, 1988, p. 313-358, ici p. 347 ; voir Emmanuel Le Roy Ladurie, Histoire du climat depuis l’an mil, Paris, Flammarion, 1967.

42 Philippe Leveau, « Le climat et l’Antiquité tardive : ses restitutions par les Modernes et sa perception par les Anciens », Antiquité tardive, 29, 2021, p. 81-94.

43 Outre les trois articles déjà cités coordonnés par John Haldon, voir Mark Carey, « Climate and History: A Critical Review of Historical Climatology and Climate Change Historiography », Wiley Interdisciplinary Reviews: Climate Change, 3-3, 2012, p. 233-249 ; A. Izdebski et M. Mulryan (dir.), Environment and Society…, op. cit.

44 L’ERC RurLand, commencé en 2014 ; elle lui a permis de préciser les conditions climatiques dans lesquelles s’est déroulée la conquête de la Gaule. Voir Michel Reddé, Gallia Comata. La Gaule du Nord. De l’indépendance à l’Empire romain, Rennes, PUR, 2022.

45 Christophe Petit et al., « Conditions environnementales de l’exploitation des espaces ruraux en Gaule du Nord », in M. Reddé (dir.), Gallia Rustica 2. Les campagnes du Nord-Est de la Gaule de la fin de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive, Bordeaux, Ausonius, 2018, p. 31-82, ici p. 80.

46 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 179.

47 Ibid., p. 209.

48 Ibid., p. 216.

49 Voir Dionysios Ch. Stathakopoulos, Famine and Pestilence in the Late Roman and Early Byzantine Empire: A Systematic Survey of Subsistence Crises and Epidemics, Londres, Routledge, 2004, qui complète la synthèse de Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben, « La peste dans le Haut Moyen Âge », Annales ESC, 24-6, 1969, p. 1484-1510.

50 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 333.

51 Ibid., p. 330.

52 Ibid., p. 463-464, n. 75, critiquant Jean Durliat, « La peste du vie siècle. Pour un nouvel examen des sources byzantines », in C. Morrison et J. Lefort (dir.), Hommes et richesses dans l’Empire byzantin, t. 1, ive- viisiècle, Paris, Éd. P. Lethielleux, 1989, p. 107-119 et Chris Wickham, Framing the Early Middle Ages: Europe and the Mediterranean, 400-800, Oxford, Oxford University Press, 2005, p. 548-549 ; id., Medieval Europe, New Haven, Yale University Press, 2016, p. 43-44.

53 J. Haldon et al., « Plagues, Climate Change, and the End of an Empire: A Response to Kyle Harper’s The Fate of Rome (3) », art. cit., p. 5-6.

54 K. Harper « Integrating the Natural Sciences and Roman History: Challenges and Prospects », History Compass, 16-12, 2018, p. 2-8, https://doi.org/10.1111/hic3.12520.

55 J. Durliat, « La peste du vie siècle », art. cit., p. 110.

56 Jean-Noël Biraben, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens, t. 1, La peste dans l’histoire, t. 2, Les hommes face à la peste, La Haye/Paris, Mouton/EHESS, 1975-1976.

57 Id., « Rapport. La peste du vie siècle dans l’Empire byzantin », in C. Morrison et J. Lefort (dir.), Hommes et richesses dans l’Empire byzantin, op. cit., p. 120-125, ici p. 125.

58 Michel Signoli, La peste noire, Paris, PUF, 2018, p. 25.

59 Jean-Pierre Devroey, « Catastrophe, crise et changement social : à propos des paradigmes d’interprétation du développement médiéval (500-1100) », in L. Buchet et al. (dir.), Vers une anthropologie des catastrophes, Antibes/Paris, Éd. APDCA/Éd. de l’INED, 2009, p. 139-161, ici p. 146-147.

60 Ibid., p. 149. Voir également, dans le présent numéro, les deux lectures croisées de l’ouvrage de Jean-Pierre Devroey, La Nature et le roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne (740-820), Paris, Albin Michel, 2019 : Magali Watteaux, « Un discours de la méthode pour une histoire environnementale du haut Moyen Âge », Annales HSS, 77-1, 2022, p. 85-95 et Geneviève Bührer-Thierry, « La Nature et le corps du roi. L’idéologie politique des temps carolingiens », Annales HSS, 77-1, 2022, p. 97-102.

61 J.-P. Devroey, « Catastrophe, crise et changement social », art. cit.

62 M. Signoli, La peste noire, op. cit., p. 25.

63 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 55.

64 J. Haldon et al., « Plagues, Climate Change, and the End of an Empire: A Response to Kyle Harper’s The Fate of Rome (3) », art. cit., p. 6 (nous traduisons).

65 F. Trément, « Faut-il réhabiliter le climat et les microbes ? », art. cit., p. 155.

66 Voir déjà B. Rossignol, « Préface », art. cit., p. 31.

67 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 402.

68 Ibid., p. 49.

69 Edward N. Luttwak, The Grand Strategy of the Roman Empire: From the First Century CE to the Third, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1976. Sur le contexte d’écriture de l’ouvrage et son influence, voir Benoît Rossignol, « Edward N. Luttwak, The Grand Strategy of the Roman Empire: From the First Century CE to the Third (compte rendu) », Revue des études anciennes, 119-2, 2017, p. 767-771.

70 Jared Diamond, Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, trad. par A. Botz et J.-L. Fidel, Paris, Gallimard, [2005] 2006, p. 34.

71 Ibid., p. 33.

72 Voir F. Trément, « Faut-il réhabiliter le climat et les microbes ? », art. cit., p. 51, n. 1.

73 J. Diamond, Effondrement, op. cit., p. 16.

74 G. Quenet, Qu’est-ce que l’histoire environnementale ?, op. cit., p. 127.

75 Robert Delort et François Walter, Histoire de l’environnement européen, Paris, PUF, 2001.

76 Adam Izdebski, « Setting the Scene for an Environmental History of Late Antiquity », in A. Izdebski et M. Mulryan (dir.), Environment and Society…, op. cit., p. 3-13, ici p. 11.

77 Pierre Assouline, « Haro sur les ‘classics’ ! », L’Histoire, 484, juin 2021, p. 98.

78 Richard Saller, « American Classical Historiography », in A. Molho et G. S. Wood (dir.), Imagined Histories: American Historians Interpret the Past, Princeton, Princeton University Press, 1998, p. 222-237, ici p. 234.

79 Roger Brunet, Robert Ferras et Hervé Théry, Les mots de la géographie. Dictionnaire critique, Montpellier/Paris, Reclus/La Documentation Française, 1992, p. 143.

80 Véronique Zech-Matterne, « L’épeautre en France et dans les pays limitrophes. Témoignages carpologiques d’un blé devenu ‘secondaire’ », in F. Lerouxel et J. Zurbach (dir.), Le changement dans les économies antiques, Bordeaux, Ausonius, 2020, p. 145-185.

81 Sébastien Lepetz et Véronique Zech-Matterne, « Systèmes agro-pastoraux à l’âge du Fer et à la période romaine en Gaule du Nord », in M. Reddé (dir.), Gallia Rustica 2, op. cit., p. 327-400, ici p. 358.

82 Ibid.

83 Mirko D. Grmek, Les maladies à l’aube de la civilisation occidentale. Recherches sur la réalité pathologique dans le monde grec préhistorique, archaïque et classique, Paris, Payot, 1983, p. 32.

84 Voir notamment id., « Préliminaire d’une étude historique des maladies », Annales ESC, 24-6, 1969, p. 1473-1483. Cette interdépendance des maladies avait déjà été mise en valeur par le biogéographe Max Sorre, dans les années 1930, à travers le concept de « complexes pathogènes » : voir notamment Max Sorre, « Complexes pathogènes et géographie médicale », Annales de géographie, 42-235, 1933, p. 1-18. Pour une remise en perspective, voir Dylan Simon, « Quand un concept écologique fait date. L’invention du ‘complexe pathogène’ en géographie », Revue d’histoire des sciences humaines, 28, 2016, p. 253-272.

85 Joël Costes, Bernardino Fantini et Louise L. Lambrichs (dir.), Le concept de pathocénose de M. D. Grmek. Une conceptualisation novatrice de l’histoire des maladies, Genève, Droz, 2016.

86 Abdel R. Omran, « The Epidemiologic Transition: A Theory of the Epidemiology of Population Change », The Milbank Memorial Fund Quarterly, 49-1, 1971, p. 509-538.

87 M. D. Grmek, Les maladies…, op. cit., p. 34.

88 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 115-149.

89 M. D. Grmek, Les maladies…, op. cit., p. 29.

90 Les Annales, « Histoire biologique et Société », Annales ESC, 24-6, 1969, p. 1.

91 Benoît Rossignol, « La propagation des maladies entre l’Europe et l’Asie dans l’Antiquité : le cas de l’Empire romain », Cahiers d’histoire, 151, 2022, p. 47-60.

92 Lee Mordechai et al., « The Justinianic Plague: An Inconsequential Pandemic? », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 116-51, 2019, p. 25546-25554.

93 William H. McNeill, Plagues and Peoples, New York, Anchor Press, 1976.

94 Jean-Noël Biraben, « William H. McNeill, Le temps de la peste. Essai sur les épidémies dans l’histoire (compte rendu) », Population, 37-3, 1982, p. 683.

95 William H. McNeill, « Disease in History », Social Science and Medicine, 12-2, 1978, p. 79-81, ici p. 81 (nous traduisons).

96 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 57.

97 Adam Izdebski et al., « Realising Consilience: How Better Communication between Archaeologists, Historians and Natural Scientists Can Transform the Study of Past Climate change in the Mediterranean », Quaternary Science Reviews, 136, 2016, p. 5-22.

98 Pascal Picq, Un paléoanthropologue dans l’entreprise. S’adapter et innover pour survivre, Paris, Eyrolles, 2011, p. 116.

99 Edward O. Wilson, Sociobiology : The New Synthesis, Cambridge, The Belknap Press of Harvard University Press, 1975.

100 Une vingtaine d’années plus tard, Edward O. Wilson développa son approche et tenta de répondre à ses critiques dans E. O. Wilson, Consilience: The Unity of Knowledge, New York, Knopf, 1998.

101 Stephen Jay Gould, Aux racines du temps, trad. par B. Ribault, Paris, Grasset, [1987] 1990.

102 K. Sessa, « The New Environmental Fall of Rome », art. cit., p. 227-229.

103 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 102.

104 Avant d’être appliqué aux sociétés humaines, le vocable désignait le « rapport de l’énergie cinétique absorbée nécessaire pour provoquer la rupture d’un métal à la surface de la section brisée ». Voir à ce propos Pascale Metzger, « Résilience », in Dictionnaire critique de l’anthropocène, éd. par Groupe Cynorhodon, Paris, CNRS éditions, 2020, p. 715-717.

105 Voir par exemple Boris Cyrulnik et Philippe Duval (dir.), Psychanalyse et résilience, Paris, Odile Jacob, 2006. Utiliser le terme « résistance » aurait été inapproprié en raison du sens que le mot a pris en psychanalyse pour désigner la réaction défensive d’un sujet analysé durant sa cure.

106 J. Diamond, Effondrement, op. cit., p. 28.

107 John Haldon et Arlene M. Rosen, « Society and Environment in the East Mediterranean ca 300-1800 CE: Problems of Resilience, Adaptation and Transformation; Introductory Essay », Human Ecology, 46-3, 2018, p. 275-290.

108 M. Powers, « Sustainability and Resilience », in D. A. DellaSala et M. I. Goldstein (dir.), The Encyclopedia of the Anthropocene, vol. 4, Oxford, Elsevier, 2018, p. 29-37.

109 Hervé Inglebert, « Antiquité tardive », in C. Delacroix et al. (dir.), Historiographies. Concepts et débats, t. 2, Paris, Gallimard, 2010, p. 967-972, ici p. 969-970.

110 Voir Emmanuel Le Roy Ladurie, « Le climat. L’histoire de la pluie et du beau temps », in J. Le Goff et P. Nora (dir.), Faire de l’histoire, t. 3, Nouveaux objets, Paris, Gallimard, 1974, p. 3-30. À comparer avec C. Delacroix et al. (dir.), Historiographies. Concepts et débats, op. cit., où les questions du climat et des maladies brillent par leur absence.

111 Raymond Aron, Introduction à la philosophie de l’histoire. Essai sur les limites de l’objectivité historique, Paris, Gallimard, 1938, p. 224.

112 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 401.

113 Aldo Schiavone, « Les limites de l’analogie historique », Le Débat, 179-2, 2014, p. 74-80.

114 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 276. Ce vertige analogique se retrouve aussi chez B. Lançon, La chute de l’Empire romain, op. cit., p 296, quand l’auteur oppose le rejet actuel des émigrés à la concession par Odoacre d’un tiers des terres italiennes aux soldats germains – un geste dont il relève la dimension intégratrice.

115 K. Harper, Comment l’Empire romain s’est effondré, op. cit., p. 403.

116 Michel Magny, Aux racines de l’Anthropocène. Une crise écologique reflet d’une crise de l’homme, Lormont, Le bord de l’eau, 2019, p. 7-12 et id., L’Anthropocène, Paris, PUF, 2021.

117 Aldo Schiavone, Histoire et destin, trad. par G. Bouffartigue, Paris, Belin, [2007] 2009.

118 Estelle Bertrand et Rita Compatangelo-Soussignan, « Introduction », in E. Bertrand et R. Compatangelo-Soussignan (dir.), Cycles de la Nature, cycles de l’Histoire, op. cit., p. 9-13, ici p. 9.