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L'économie lombarde aux XIVe et XVe siècles : une exception à la règle ?

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Gemma Miani*
Affiliation:
École Pratique des Hautes Études

Extract

Les historiens s'accordent sur le fait que l'économie de l'Europe au nord des Alpes a traversé une phase dépressive de longue durée pendant les XIVe et XVe siècles (arrêt de l'essor démographique, contraction de la production agricole, stagnation des prix des céréales, etc.) et que le problème qui se pose maintenant est celui des causes et des modalités de cette tendance à la stagnation. Mais en ce qui concerne la péninsule italienne, la question n'est pas encore résolue.

En 1949, M. Cipolla avait déjà mis l'accent sur la stagnation de l'économie italienne au XIVe siècle, et avait analysé le caractère « rural » de la reprise du XVe siècle.

Type
Notes Critiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964

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3. Cf. Victor J . Rutenbuiig, a La compagnia Uzzano (su documenti dell'archivio di Leningrado) », dans Studi in onore di A. Sapori vol. I, p. 689 et suiv. Quant aux grands marchands-banquiers florentins, et à l'absence de tout investissement qui aurait pu améliorer leurs terres, cf. Luzzatto, G., « Per la storia dell'economia rurale ifi Italia nel secolo xiv », dans Hommage à L. Febvre, vol. II, pp. 112113 Google Scholar.

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1. F. Borlandi, « Futainiers… » cité p. 134.

2. Pour donner une indication générale j ‘ a i relevé au hasard quelques cotations de ces produits dans les « Corsi di mercadantie » joints aux lettres envoyées à Marco Datini pour les années 1385-1401 (Archives Datini, Prato), et quelques autres parmi les papiers du consul vénitien d'Alexandrie d'Egypte pour les années 1418-19 (Archives d'État de Venise, Procuratori di San Marco, busta 180, fasc. XIV et XV). Le miel lombard se trouve coté toujours à Venise, une fois à Alexandrie en 1418, et une fois sur dix à Avignon (en 1401) ; à Venise son prix était exprimé en ducats par millier de grosses livres vénitiennes: il était en 1385 (vieux style), 5 janv., à 22 duc. ; 1386, 81 déc, 20 duc. ; 1390 (v. s.), 6 fév., 22 duc. ; 1393, 10 déc., 26 duc. ;1395, 31 déc, 18 à 20 duc. ; 1396, 23 déc, 18 à 21 duc. ; 1397 (v. s.), 16 janv., 20 duc. ; en 1418, 12 nov., 15 duc. ; en 1419, 31 mai, 15 duc. ; le 20 juin, 12 duc. ; le 8 juillet, 12 duc. Le fromage parmesan était coté à Gênes, dans les dernières années du xive siècle, environ 4 1. le cantar ; on ne le trouve pas mentionné dans les cours de marchandises sur la place de Venise cités ci-dessus. A Gênes de même était coté le blé lombard dans les mêmes années. J'ai trouvé le safran lombard cité dans un cours de marchandises sur la place de Pise dans les mêmes années, à côté du safran « nostrano » c'est-à-dire toscan, d'habitude un peu plus cher ; à Venise, le safran lombard est toujours mentionné à côté de celui de cinq autres régions ; son prix suit toujours de près celui du safran toscan, qui était le plus cher ; il s'exprimait en gros par livre « sottile » vénitienne : il était en 1387 (v. s.), 1e r janv., à 81-82 gr° ; en 1391, 27 mai, à 61 y2gr°; en 1393, 31 déc, à 49 gr° ; en 1396, 22 déc, à 51 gr° ; en 1397 (v. s.), 16 janv., à 64 gr°. Le safran toscan valait de 2 à 4 gros de plus. Quant à la cotation du pastel, elle est constante à Gênes, mais c'est là un fait bien connu.

1. Franco Borlandi, iFutainiers et futaines… », cité pp. 138-139.

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