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A propos d'une thèse : Un département frontalier de la « Grande Nation » sous le Directoire

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Un chef-d'oeuvre corporatif — universitairement — à la fois d'érudition et d'histoire locale : d'érudition, dédié à G. Lefebvre par qui l'histoire, précisément, ne saurait être autrement qu'à base d'érudition, et d'histoire locale, s'agissant de la Suisse où sont particulièrement encouragées de telles recherches par les sociétés d'histoire cantonale. Contribution à l'histoire de la Suisse — et de l'Alsace, en même temps qu'à l'histoire générale du Directoire et de la « Grande Nation ».

Sur le Mont-Terrible, l'auteur nous montre « la nuée de sauterelles qui s'abattit » sur ce département devenu la « chasse gardée » de Reubell (et d'un « parti béfortin »), de Reubell dont il a utilisé les papiers encore inédits, dont on disait que, si jamais l'ancien Prince-Évêque de Bâle était un jour rétabli dans ses états,il ne saurait trouver de meilleur Chancelier ! et qui lui-même disait qu' « on pouvait croquer l'un après l'autre les petits pâtés suisses sans que cela fît sensation ».

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Notes Critiques
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Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1967 

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References

page 1310 note 1. J.-R. Suratteau, Le département du Mont-Terrible sous le régime du Directoire (1795-1800). Étude des contacts humains, économiques et sociaux dans un pays annexé et frontalier. In-8°, LVIII, 1078 p., 19 cartes et figures, dont un h. t. Paris, Les Belleslettres, 1965 (Annales de l'Université de Besançon, vol. 71).

page 1311 note 1. Les livres d'H. Karmin sur la question du sel sous la Révolution ; de G. Hubrechet, sur les assignats dans le Haut-Rhin ; d'O. Strobx, sur le Protestantisme en Alsace. Nous sont prodiguées les généalogies familiales ; manque cependant celle des Berdot, par J. Mauveaux (Mémoires de la Société d'émulation de Montbéliard, 1925), malgré l'évocation (p. 1014) du « fameux colonel Berdot », au service, tour à tour, du Danemark, de la Prusse, de la Hesse, de l'Angleterre, de la République française enfin. De L. Sahler, citons également : Un paquet de vieilles lettres 1799-1802 (correspondance du pasteur d'Héricourt, G. F. Méquillet) ; du pasteur Lovy, « L'Église luthérienne, du comté de Montbéliard à la veille de la Révolution » (Positions Luthériennes, février 1954). Ajouter, tout récemment paru, Bugler, G., Étude historique et toponymique sur Valentigney. La Communauté de VAncien Comté de Montbéliard des origines à 1793 (Montbéliard, 1965).Google Scholar

page 1312 note 1. O. Bessire, Histoire du Jura bernois et de l'Ancien Êvêché de Bâle (1935), p. 191. Cet historien a relevé les a outrances » et les « erreurs » d'un historien suisse, et non des moindres (Gagliardi) : « tout dans cet État jusqu'au nom lui-même était hybride et contraire à la nature… Pareilles monstruosités ne pouvaient subsister que là où la pourriture du Saint Empire romain germanique se rencontrait avec celle de la Confédération ».

page 1312 note 2. Dans l'arrondissement de Delémont, qui longeait la Suisse depuis la Neuveville jusqu'à Bàle, « ces villages conservent un autre caractère, d'autres moeurs, ils ont un esprit et des intérêts très différents des Français, ce qui produit nécessairement un très mauvais effet dans le voisinage…, villages absolument enclavés dans la France, obstacles journaliers à la libre circulation et à l'exercice de la police (P. V., 1810 et 1813). Archives Départementales du Haut-rhin.

page 1312 note 3. Analyse récente par F. L. Reynaud (Publication de Annuaire suisse de Science politique, 1965).

page 1312 note 4. H. Strohl écrit, plus généralement : « la volte-face d'une grande partie de la population et de beaucoup de pasteurs qui, au début de la Révolution, passèrent d'un confessionalisme presque inébranlé au rationalisme, ou au radicalisme, reste jusqu'ici inexpliqué ». (Op. cit., p. 275.) Pour Méquillet, référence supra.

page 1312 note 5. Voir G. Becker, « Le particularisme montbéliardais ». (Nouvelle Revue de Franche-Comté, 1954 ; et R. Gobtz-Giry, «,La croissance dans le Pays de Montbéliard », Revue Économique, 1960.)

page 1314 note 1. A. Viatte, Documents sur la réunion du Jura à la Suisse (Extrait des Actes de la Société d'émulation de Porrentruy, 1952). Il s'agit des papiers de Claude de Billieux, beau-frère du baron d'Andlau, administrateur des principautés de Porrentruy et Montbéliard en 1814-1815.

page 1314 note 2. Voir Naville, R., Berne d'un siècle à Vautre (Genève, 1964).Google Scholar

page 1314 note 3. Deux bourgeois de Berne vont régulièrement porter ses lettres à Paris. Signalons les livres tout récents d' Mitchell, Harvey, The Underground War against Revolutionary France, the Missions of W. Wickhan (1794-1800), Oxford (Clarendon Press), 1965 Google Scholar et de Fryeh, W. R., Republic or Restoration in France ? (1794-1797), Manchester U.P., 1965)Google Scholar. Voir, à leur sujet, les judicieuses appréciations de J. Suratteau (Revue Suisse d'Histoire, 1967 (1), pp. 127-131).

page 1314 note 4. Aux cris de : « Vive la République française. A bas les émigrés. A bas les tyrans », et même : « A bas les ours (de Berne) ».

page 1314 note 5. A propos de la venue du Bâlois à Paris, « les Bâlois ont assez de boeufs puisqu'ils en avaient un à Paris » ; ceux-ci répliquent : « Pas un ours pour nous dévorer à introduire &Bâle. » E t Reubell de souligner : « A lire en Directoire. » (P. 671.) Bientôt les ours de Berne prendront le chemin de Paris, avec des rires et des quolibets à leur passage à Lausanne, encagés avec ces inscriptions : Son Excellence Steiger, son ExcellencegErlach, son Excellence Weiss. Cf. Barbey, F., Libertés Vaudoises (d'après le journal de P. Secrétan), Genève, 1953 Google Scholar. En attendant l'inscription parisienne : « Ours Bernois, attention ! animaux féroces. ».

page 1315 note 1. Autre prince-évêque, Guillaume de Salm. Voir J. Plumet, L'Éviché de Tournai

page 1315 note 2. 9 octobre 1860. Et encore : « la population est fatiguée des abus bernois. Cette partie de la Suisse est française par son origine, son caractère, ses moeurs, son langage et ses croyances… Porrentruy renferme un grand nombre d'habitants français ou d'origine française » (10 juillet et 9 octobre 1860). Le maire Trouillat avait été destitué, il devint le correspondant du « Journal de Belfort » auquel il fournissait tous les éléments d'une polémique toute française. En 1865, selon le sous-préfet de Belfort, « le journal continue à plaider l'annexion à la France ». En 1866 à nouveau, « ce petit pays aspire à former un canton séparé et indépendant de celui de Berne et peut-être à se jeter dans les bras de la France » ; il y a toujours un parti français à Porrentruy et à Delémont avec des « haines » tenaces contre la Suisse. Le conseil de Berne avait ajourné le chemin de fer de Porrentruy à Bâle, alors qu'on construisait la ligne de Délie à Montbéliard ; « si l'Empereur avait réalisé son projet de voyage en Alsace une députation de Porrentruy serait accourue pour exprimer ses voeux. L'annexion (à la France) est dans les coeurs en attendant quelle soit dans les faits !” P. G. (12 juillet et 12 octobre 1866). Archives Nationales, BB80 376 (4 et 7).

page 1316 note 1. Ainsi Auguste Quiquerez, frère de Louis, libéral et même radical militant ; Xavier Stockmar, qu'on a qualifié de Jacobin de 1830 (né en 1797), auteur du Serment de Morimont, conspirateur né ; Trouillat, autonomiste catholique (voir la note précédente) ; Louis Vautrey, curé-doyen de Sainte-Ursanne, et d'autres historiens ecclésiastiques.

page 1316 note 2. Selon Bessire, mémorialiste probe et consciencieux. « Sa langue, assez embarrassée au début, se délie et se polit au contact des Français » (Op. cit., p. 219.)

page 1316 note 3. Toujours selon Bessire, ceux de Porrentruy recevaient les principaux journaux de France et d'Allemagne, tandis que le Conseil de Delémont s'abonnait aux frais de la ville « aux gazettes qui paraissent à Bâle en français et en allemand, ainsi qu'au journal de Schaffhouse » (p. 205).

page 1316 note 4. Par ailleurs, M. Suratteau a relevé quelques abonnés au Tribun du Peuple à Porrentuy et Montbéliard (deux cabaretiers pour leur clientèle). Les Babouvistes, le péril rouge et le Directoire (1796-1798) in Babeuf et les Problèmes du babouvisme (Colloque international de Stockholm, 1963), p. 191, note.

page 1317 note 1. Il transféra son établissement à Alfkisch en 1806 et y publia le journal (hebdomadaire) de Porrentruy. Son fils, installé à Paris, deviendra l'imprimeur du Phénix et plus tard, du journal des assurances des Joliat. Un journal du Jura (hebdomadaire, bilingue, officieux), paraîtra à Porrentruy à partir de février 1817 seulement.

page 1318 note 1. Voir J.-B. Suratteau, L'émigration du clergé et l'évangilisation des fidèles dans le Mont-Terrible (Mémoires de la Société pour l'histoire du Droit et des Institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romans, 24e fascicule, 1963) et Les abdicalaires dans le Mont-Terrible (Actes du 89e congrès national des Sociétés Savantes, Lyon 1964, Section d'histoire moderne et contemporaine, t . I, 1964) ; et, à part, dans le recueil collectif sur Les prêtres abdicataires pendant la Révolution, p.p. la Commission d'histoire économique et sociale de la Révolution (1965), sous la direction de M. Reinhard. De l'article de B. Plonqeron sur « Les prêtres abdicataires parisiens », il faut rapprocher, du même, Les réguliers de Paris devant le serment constitutionnel. Sens et conséquences d'une option 1789-1801 (1964). Profitable serait sans doute le dépouillement des Annales de la Religion (1795-1801), utilisées d'ailleurs par J. Joachin dans sa biographie de Berdolet, évêque du Haut-Rhin et futur évêque concordataire d'Aixla- Chapelle.

page 1318 note 2. Telle phrase demanderait un développement explicite : « l'écart dogmatique moindre entre luthériens et catholiques qu'entre catholiques et réformés (p. 789). Dans la comparaison avec l'Alsace, peut-être faut-il tenir compte que les jureurs du Haut-Rhin se rencontraient surtout dans la région de langue française. La comparaison de l'émigration rurale n'est pas non plus tout à fait valable avec la « grande fuite » de l'Alsace septentrionale. Le Mont-Terrible étant, en effet, plus proche du Haut-Rhin que du Bas-Rhin (p. 203), les modalités de la Révolution furent sensiblement différentes dans les deux départements alsaciens. Voir notre essai d'explications : « Si j'avais à récrire les Jacobins de Colmar » (Saisons d'Alsace, hiver 1964).

page 1318 note 3. J.-M. LÈVY, L'effort de guerre dans le départmeent du Rhône et les départements voisins au cours des dix premières années de la Révolution (Cahiers d'histoire, 1965-2).

page 1319 note 1. Voir J.-R. Suratteau, « Les campagnes d'Helvétie de 1798 et 1799 et la politique jurassienne du Directoire » (Revue Suisse d'Histoire, 1965-2).

page 1319 note 2. Les Suisses attaquant le fort de Blamont, il est question du coup du pied de l'âne (p. 1024). C'est la même expression à propos de Huningue, concernant les Bâlois (le coup de pied de l'âne au lion mourant), qui se retrouve lors de toutes les « alertes » nationales ultérieures (en 1840 notamment). Cf. F. Latruffe, Huningue et Bâle devant les traités de 1815 (1863).

page 1319 note 3. Le graphique (p. 315) concerne le Doubs et la Seine, non le Haut-Rhin ?

page 1319 note 4. Rappelons les travaux à ce sujet de P. Massé (Cf. Annales, janvier-février 1966, pp. 217-218, et, depuis, « Survivance des droits féodaux dans l'Ouest (1793-1902) », Annales historiques de la Révolution française, 1965 (pp. 270-298).

page 1320 note 1. Parmi les acheteurs est signalé un baron Charles de Reinach-Hitzbach (en 1812). Signalons l'excellent inventaire des archives de cette famille procuré par L. Roux et Ch. Wilsdorf (Archives départementales du Haut-Rhin, 1961). Par ailleurs, Bessire mentionne une vente simulée de Neuvevillois de leurs biens recouvrés à la chute de l'Empire (op. cit., p. 273).

page 1320 note 2. Selon de Bilieux (Documents sur la réunion…, précipités).

page 1320 note 3. Cité encore par Bessire. Ce « capitaine » était maître de forges (voir l'Index de J.-R. Suratteau), « principal agent de la Régence », dénoncé sous le Directoire pour favoriser des rassemblements d'émigrés » (p. 274). Ce fut le dernier possesseur de la forge (fief épiscopal) avant la Révolution. Voir la Statistique du Mont-Terrible du pasteur-doyen Morel de Corgémont (1803), dédié (en 1811) au préfet F. Desportes (du Haut-Rhin) qui avait participé à l'annexion de Genève. Morel y écrit : « on doit à la justice et à la vérité de dire que le gouvernement des princes évêques fut, en général, paternel et doux…, pour être épiscopal, il n'en était pas moins libéral et sage » (pp. 158-159). A la fin de l'Empire, de Bilieux, non suspect de partialité, écrira de son côté : « le laboureur ne paraît rien regretter… Le peuple est satisfait de son sort et ne soupire plus après le régime d'autrefois… » (Suratteau, p. 1020).

page 1321 note 1. L. Febvre a repris et ainsi commenté l'étude d'A. Lods sur Bernard de Saintes (Combats pour VHistoire, 1953, p. 829).

page 1321 note 2. R. Devleeshouwer (1964), p. 66, « le chaos où se débat la Belgique s'étendait à tous les domaines à la fois », avec actions (et réactions) de l'un sur l'autre, p. 14. Cf. Annales, janvier-février 1966, pp. 218-220.

page 1321 note 3. « A ma bonne Sabran, veuve Custine », de Zurich (Collection Robert Schumann, première partie, 4 et 5 mars 65 ; p. 170).