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La société byzantine. Cadres et mentalités (à propos de quelques études récentes)

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Certains cadres de l'histoire des civilisations paraissent à première vue aisés à délimiter, compte tenu du petit nombre de témoins connus ; le retard de l'enquête est alors d'autant plus irritant. On connaît relativement bien, par exemple, le système de fortification ou de protection de l'Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Lybie) installé par les généraux et les officiers de Justinien au VIe siècle, et il serait facile de faire un relevé des bâtiments cultuels ou administratifs construits à cette époque. Les archéologues nous enseignent aussi que des capitales de l'Antiquité comme Leptis Magna et Carthage ont dû se garder par des murs d'enceinte, depuis le IVe siècle, contre les raids des nomades venus des steppes ; guidés par les chroniques grecques, ils ont observé que la superficie des villes africaines s'est beaucoup réduite à la même époque et en ont conclu à une dépopulation de l'Afrique « romaine » au ve siècle sous la domination vandale.

Type
Mises au Point
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964 

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References

page 923 note 1. Voir par exemple l'étude complète faite autrefois par Diehl, Ch., L'Afrique byzantine. Histoire de la domination byzantine en Afrique (533-709), Paris, 1896 Google Scholar, et les nombreuses illustrations qu'elle comporte.

page 923 note 2. D'après les relevés archéologiques, mais aussi le long rapport de l'historien Procope, De Aedificiis.

page 923 note 3. Ch. Diehl, op. cit., p. 383-384 ; nuances chez Courtois, Chr., Les Vandales et l'Afrique, [Paris, 1955], p. 281 Google Scholar, 283. Ce problème devrait être repris.

page 923 note 4. Kirsten, E., Nordafrikanische Stadtbilder. Antike und Mittelalter in Libyen und Tunisien, Heidelberg, 105 p.Google Scholar, 45 illustrations.

page 924 note 1. E. E. Lipsic, Ocerki istorii Bizantiiskogo obUestva i kullury Viii pervaja polovina IX veka ( = Esquisse d'une histoire de la société et de la culture byzantines au VIIIe et dans la première moitié du ixe siècle), Moscou-Leningrad, 1961, in-8°, 481 p., 40 photographies ; certaines parties du tableau sont éclairées par l'auteur (origine du « féodalisme » au IXe siècle) dans un article polémique, « Ob osnovnych voprosach istorii rannevizantiiskogo feodalizma », Voprosy ist., 6, 1961, pp. 96-110.

page 924 note 2. N. Pigulevskaja, Les villes de VÉtat iranien aux époques parthe et sassanide. Contribution à Vhistoire sociale de la Basse Antiquité (École Pratique des Hautes Études, VIe section, Documents et recherches sur l'économie des pays byzantins, islamiques et slaves et leurs relations commerciales au Moyen Age, sous la dir. de P. Lemerle, 6), Paris, 1963, in-4°, 266 p. , 1 carte hors texte. Quitte à paraître insatiable, je regretterai que l'on n'ait pu illustrer le volume que par une carte au trait et qu'un index des matières (art militaire, paysans, propriété, marzbans, roi, nobles, main-d'oeuvre, archives, mariages, famille, corporation, soie, etc.) n'ait pas été ajouté au très utile index de noms propres.

page 925 note 1. On aura intérêt, si l'on veut tenter de comprendre la société iranienne, à remonter aux sources religieuses, comme y invite le gros livre sévère qui vient de disséquer la spiritualité zoroastrienne : Marijan Mole, Culte, mythe et cosmologie dans l'Iran ancien (Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d'études, t. 69), Paris, 1963, in-8°, XXXI, 597 p. : « Les fondements de la royauté sont la sagesse, la vérité et la bonté… La créature ne saurait être gouvernée par l'anarchie » (passages du Denkart, p. 44, 47)…

page 926 note 1. Wanda Wolska, La « Topographie Chrétienne » de Cosmas Indicopleustès. Théologie et science au VIe siècle (Bibliothèque byzantine, publiée sous la dir. de P . Lemerle, Études, 3), Paris, 1962, in-8°, xv-329 p., 15 planches hors texte, 21 figures. Étude difficile, on le devine, dans un domaine inexploré ; la finesse de l'examen et le talent de l'exposé font souhaiter l'édition annoncée du texte avec traduction : nous saurons le comprendre. D'autres textes du même genre et moins usuels devraient être commentés de la sorte, les curieux Dialogues du Pseudo-Césaire par exemple (milieu vie siècle).

page 926 note 2. H. Urs von Balthasab, Kosmische Liturgie. Dos Weltbild Maximus der Bekenners, 2 éd. renouvelée, [Einsideln], 1961, in-8°, 691 p. Somme en forme de manuel. Il faudrait un Jean Damascène de la même veine ; mais les dernières recherches semblent bien prouver que celui que l'on avait pris longtemps pour un « docteur » original n'est qu'un compilateur consciencieux.

page 927 note 1. R. Bianchï-Bandinelli a fort bien fait de nous forcer à le relire, en groupant les articles les plus représentatifs de sa pensée depuis 1944, sous le titre Archeologia e cuttura, Milan-Naples, 1961, in-8°, 467 p., 92 planches : le document artistique doit être examiné dans son cadre économique et social, il est source d'une connaissance historique du passé qui permet de comprendre le présent ; l'art du portrait romain est un phénomène urbain et gentilice… Les flèches justement aiguisées, anciennes, n'ont pas toutes porté.

page 927 note 2. Parmi les catalogues nouveaux qui devront servir de points de départ, j'en signalerai un premier qui m'a déçu, je l'avoue : on y relève, après un dépouillement considérable, sous 1 150 numéros, tous les textes où se trouve mentionnée en Orient et en Occident une relique de la Croix, depuis le IVe siècle jusqu'à 1831 (A. Feolow, La relique de la Vraie Croix. Recherches sur le développement d'un culte, Archives de l'Orient chrétien, 7, Paris, 1961, in-8°, 694 p). On pourra y chercher des exemples de vols de reliques et de reliquaires, des usages moins connus des fragments de la Croix dans l'armée, pour les malades, comme sauf-conduits, etc., une liste pittoresque des reliques orientales les plus fameuses fixées en Occident (langes, dents, cheveux de l'Enfant Jésus, sandales, suaire, éponge, couronne d'épines, vêtement de pourpre du Christ, colonne de la flagellation, ceinture, chemise, lait de la Vierge, etc.). Le second est un catalogue de sceaux (d'empereurs, de dignitaires et fonctionnaires du Palais, de fonctionnaires de l'administration centrale, etc.) ; on sait que ces petits monuments constituent l'une des sources les plus sûres de l'histoire administrative et économique ; ils permettent de suivre des carrières, de fixer des institutions et aussi de réduire la masse anonyme de la population byzantine. Celui-ci est de la main du maître en la matière : V. Laurent, Les sceaux byzantins du médaillier Vatican (Medagliere délia Biblioteca Vaticana, 1), Cité du Vatican, 1962, in-4°, 288 p., 51 pi. ; source à ne jamais oublier. Signalons une des nouveautés de ce catalogue : toute une série de sceaux de commerciaires (hauts fonctionnaires des douanes) datés jusqu'à présent du vu0 siècle sont du v m e siècle. On regrettera seulement la qualité de certaines reproductions.