La théorie américaine de la crédibilité est considérée par nos collégues américains comme une pièce-maîtresse de la théorie actuarielle „non life” (Longley Cook: An Introduction to Credibility Theory). Elle a re¸u la consécration de l'expérience sur le marché le plus large du monde. Dirigeants d'entreprises et autorités de contrôle se sont accordéd sur son emploi. Ce sont la des résultats positifs qui ne peuvent que faire réfléchir tous les actuaires. ASTIN a mis le probléme á l'ordre du jour du colloque de Lucerne en 1965. Cette année, la réunion d'Arnhem reprend le même sujet, á juste titre.

Mais il faut le constater, si les méthodes d'adaptation américaines donnent des résultats pratiques indiscutables, elles ont été établies par des méthodes pragmatiques, d'abord basées sur certains cas particuliers et admises, ex cathedra, en toute généralité. Cette situation laisse un sentiment de malaise et souléve de nombreuses critiques. (Derron: Kredibilität und Versicherungwesen) (Mayerson: A Bayesan view of Credibility). La théorie de la crédibilité impose avant tout la recherche d'une base théorique plus valable.

La question est délicate. Elle touche directement au probléme de l'inférence statistique qui constitue entre probabilistes et statisticiens un domaine trés controversé. La présente note apporte une contribution trés subjective á la théorie américaine. Elle tend á élargir le débat et conduit á la conclusion que l'établissement d'une théorie du comportement de l'assureur serait souhaitable. Dans une telle théorie, les mathématiques ont leur importance, mais elles présupposent l'admission á priori de certaines régies d'inférence.