Sous presse: Rapport de MM. les Drs Blanchod et Speiser sur leur visite aux chantiers de travail des prisonniers français en Allemagne.

Rapport de MM. Fr. Thormeyer et Dr de Schulthess-Schindler sur leur visite aux camps de prisonniers russes en Allemagne.

Confirmant une règle déjà ancienne, la Conférence de Washington en 1912 avait prévu la réunion de la Xme Conférence internationale de la Croix-Rouge pour l'année 1917.

Le Comité international ne s'est pas laissé décourager par les réponses des Etats belligérants à sa lettre ouverte du 26 octobre 1915, recommandant une suspension d'armes. Au surplus la grande majorité des gouvernements, on s'en souvient, s'étaient déclarés sympathiques à cette idée humanitaire et n'avaient reculé que devant les difficultés presque insurmontables d'une réalisation pratique.

Qui s'étonnerait qu'au bout de la seconde année de guerre, les expériences eussent été à peu près toutes faites, les méthodes toutes éprouvées, en vue de l'élimination des mauvaises et du développement des bonnes, et que le travail de l'Agence internationale se poursuivît maintenant normalement et méthodiquement, comme le cours régulier d'un fleuve qu a trouvé son lit définitif? Et cependant des préoccupations nouvelles se font jour, des écueils se dressent et amènent des remous dans le courant. Il faut la vigilance constante d'ur pilote éclairé pour que la barque humanitaire puisse, au milieu des tourmentes et des orages déchaînés de tous côtés poursuivre sa marche bienfaisante.

Dans l'article que, grâce à l'obligeance de M. le DrKimmle, nous avons pu consacrer à l'activité considérable de la Croix-Rouge allemande pendant la guerre, il a été question à propos de la section 11, Secours aux réfugiés, d'une subdivision consacrée aux enfants de ceux-ci. C'est sur ce point-là que nous voudrions, d'après un article du journal allemand Das Rote Kreuz, ajouter quelques détails.

Le baron de Spiegelfeld, président de la Commission des prisonniers de la Croix-Rouge à Vienne, s'étant plaint de ce que la Tribune de Genève eût. publié un compte-rendu de la conférence de M. F. Thormeyer, donnant une trop élogieuse idée du régime auquel sont soumis les prisonniers austrohongrois en Russie, le Comité international déclare qu'il n'accepte la responsabilité que des rapports publiés par lui.

La Croix-Rouge autrichienne a organisé, comme on sait, l'importante Agence de renseignements pour les disparus et les prisonniers à Vienne, dont nous avons constamment parlé.

Nous avons déjà mentionné, à l'occasion de la visite des délégués du Comité international en Autriche, en septembre 1915, l'école de mutilés, dirigée à Vienne, par le professeur Dr Hans Spitzy. Un rapport complet, bien que succinct, sur cette institution, a été publié récemment sous sa direction, avec la collaboration des chefs des différents départements qui constituent cette importante entreprise philanthropique. Nous devons nous borner à signaler ici cette publication qui, dans de courts chapitres, illustrés de photographies, décrit l'essentiel de chacun des nombreux services que comporte l'école, destinée à rendre à leurs familles et à la société, des hommes capables de nouveau d'y remplir un rôle utile, autant que possible dans le métier même qu'ils exerçaient dans la vie civile avant la guerre. Nous croyons que peu d'institutions de ce genre ont acquis un développement aussi considérable que l'hôpital orthopédique et de l'école d'invalides, organisés et dirigés de main de maître par le professeur Spitzy. Bien des milliers d'infirmés et de mutilés ont déjà pu reprendre un travail utile et lucratif et cela après un laps de temps remarquablement court, grâce à la diversité des moyens mis en usage et à leur emploi judicieux. Les spécialistes qui se sont voués à l'œuvre intéressante entre toutes de la rééducation des mutilés de la guerre trouveront dans ce volume bien des données utiles et bien des suggestions nouvelles et ingénieuses.

La Croix-Rouge espagnole a été réorganisée sur les bases suivantes:

1. Le gouvernement protège l'existence légale de la Croix-Rouge espagnole, déclarée d'utilité publique et de bienfaisance sur tout le territoire de la monarchie et la reconnaît comme étant la seule société autorisée, dans la sphère officielle, à assister les blessés en campagne.

2. La Croix-Rouge a pour but d'aider au service sanitaire de l'armée en temps de guerre, et à celui de la flotte, quand les forces de la marine opèrent sur les côtes; elle doit, dans la mesure de ses moyens, porter secours aux victimes des calamités et sinistres publics, en secondant les autorités civiles et selon les instructions de ces dernières.

En mars dernier un incendie a détruit, heureusement sans occasionner la perte de vies humaines, la grande voiture Pullmann mise gratuitement à la disposition de la Croix-Rouge par la Cie Pullmann, en vue de la bonne semence de Croix-Rouge à répandre partout. En fait plus de, 500,000 hommes et femmes ont été, dans les six dernières années, instruits, par des conférences et démonstrations, dans les premiers secours à donner en cas d'accidents. Cet enseignement itinérant donné par des personnes capables, a incontestablement sauvé la vie à beaucoup de victimes d'accidents, soignés à temps et de façon appropriée, et a été la source de considérables économies dans bien des industries américaines.

Le service sanitaire de l'Agence des prisonniers a communiqué à la Croix-Rouge américaine, en septembre dernier, une demande d'articles sanitaires pour le traitement des blessés, en particulier d'articles en caoutchouc, gants pour opérations, sondes, etc. pour l'Autriche. Nous demandions à la Croix-Rouge américaine si elle consentirait à examiner la question de l'envoi de matériel de ce genre à ce pays, d'accord avec les puissances de l'Entente, en raison de son caractère très spécial d'urgence pour le traitement des blessés; à ce titre là il rentrait dans la catégorie des secours qui répondent, sinon à la lettre, du moins à l'esprit de la Convention de Genève. Ces articles expédiés manufacturés d'Amérique ne pourraient être employés à des buts étrangers à leur usage médical, et ne seraient du reste livrés qu'après surveillance stricte des Etats intéressés, ce qui éviterait toute possibilité de fraude.

Après quelques mois d'interruption, l'organe de la Société française de secours réapparaît en une nouvelle série et sous une couverture en couleurs, ornée de drapeaux.

Il publie les noms des membres du Comité central, lequel reste présidé par le vénérable et vaillant marquis de Vogüé. A côté de lui fonctionnent de nombreux comités de dames et de délégués auprès des commandants de corps d'armée des 21 régions militaires.

Les idées lancées par le Comité international dans son rapport à la conférence de Londres pour la lutte contre la tuberculose à l'armée a fait du chemin. Dès l'année suivante, la Société des Femmes de France créait des « homes de convalescence » pour militaires tuberculeux, et différentes œuvres pour la prophylaxie de la tuberculose ont été organisées dans la suite par l'initiative privée.

Afin de compléter, autant que possible, le tableau de l'action charitable poursuivie par les Croix-Rouges des Etats belligérants, nous avons demandé, après la France et l'Allemagne, aux Comités centraux de la Grande Bretagne, de l'Autriche et de l'Italie, un aperçu général un peu complet de leur activité depuis la guerre.

Le Comité d'Athènes a bien voulu nous adresser le résumé suivant en français, du rapport qu'il publie annuellement en grec, sur son activité.

La guerre dans laquelle l'Italie s'est jetée en 1915, aux côtés de la Triple-Entente, ne l'a heureusement pas empêchée de poursuivre les œuvres d'assainissement social dont la continuité est une condition essentielle de succès, telle que la lutte contre la malaria.

On se souvient qu'à la Conférence de Washington, la délégation japonaise avait annoncé que l'impératrice du Japon avait constitué une fondation de 100,000 yen, destinée à encourager les œuvres de secours de la Croix-Rouge en temps de paix.

Nous avons reçu de Lisbonne la lettre suivante, qui nous communique un changement dans la présidence de la Société portugaise.

Il n'est pas encore possible de coordonner les nombreux rapports qui parviennent à la Direction générale sur l'activité des différentes organisations fonctionnant dans les zones d'opérations militaires. Les nécessités de la guerre ont multiplié les formes d'action de la Croix-Rouge au point que la vérification des résultats acquis et du travail accompli exigera un temps considérable. L'examen du compte-rendu financier donne déjà, dans la sécheresse des chiffres, une notion générale sur l'importance des opérations de la Croix-Rouge russe. Dans la période qui s'étend du 1er août 1914 au 1er février 1916, le total des sommes dépensées par la caisse de la Direction centrale se monte à 260 millions de francs.