Documents publiés à l'occasion de la guerre européenne.

10e série. — Rapport de MM. les Drs F. Blanchod et F. Speiser sur les visites aux chantiers de travail des prisonniers français en Allemagne, en mars-avril 1916. — Genève, juillet 1916, in-8, 64 p.

11e série. — Rapport de MM. Dr de Schulthess-Schindler et F. Thormeyer, sut leur visite aux camps de prisonniers russes en Allemagne, en avril 1916. — Genève, juillet 1916, in-8, 62 p. et annexes.

La grande majorité des Comités centraux s'étant déclarés d'accord avec notre proposition de renvoi à des temps meilleurs et plus propices de la Conférence de 1917, celle-ciest définitivement ajournée.

Le Comité international espère vivement qu'il ne se passera pas trop longtemps avant qu'il puisse reprendre les traditions anciennes et convoquer à nouveau une réunion internationale des Sociétés de la Croix-Rougie.

Tandis qu'en mars et avril MM. les Drs F. Blanchod et F. Speiser parcouraient, en Allemagne, un certain nombre de camps et de chantiers de travail, pour y voir les prisonniers français, sur la base d'une exacte réciprocité promise par l'Allemagne lors de leur voyage au Maroc, M. le Dr von Schulthess-Schindler et M. F. Thormeyer procédaient à peu près en même temps, soit en avril 1916, à une inspection semblable des camps de prisonniers russes dans le même pays.

A notre époque où les Conventions de La Haye jouent un rôle prépondérant, notamment celle concernant les Lois et coutumes de la guerre sur terre, nous avons pensé mettre à nouveau sous les yeux de nos lecteurs la liste des Etats qui se sont liés par ces Conventions. Ce tableau complète ceux que nous avons précédemment publiés. Nous l'empruntons à l'ouvrage de M. Mechelynck, que nous mentionnons plus bas (sous Belgique).

a) Divers. — Au cours du dernier trimestre, de nouvelles declarations de guerre ont été enregistrées. Celle de l'Italie à l'Allemagne, du 26 août 1916, n'a guère été que la consécration d'un état d'hostilité ouverte qui existait depuis la participation de l'ltalie á la mêlée.

Les formidables offensives de Verdun et de la Somme ont, au cours de l'été, fait tomber entre les mains des armées anglaise et française un nombre assez considérable de prisonniers.

Comme le travail de notre Agence repose d'une part sur les demandes de renseignements qu'apporte le courrier, d'autre part sur les listes de prisonniers que nous fournissent les Etats belligérants en vue de l'information des familles, il est clair que le travail de notre Agence est assez directement influencé par la capture de prisonniers sur le front occidental, faisant l'objet de longues listes de noms et provoquant en même temps des demandes de la part des familles.

Le 26 mai 1916, le Comité central de la Croix Rouge argentine s'est réuni en assemblée générale. M. Adolphe Salas, président, a, conformément aux statuts, rendu compte des faits et gestes de cette Société pendant l'année 1915.

Après avoir déploré la perte de M. le Dr Paul Barrenechea, membre influent et dévoué de l'Association, décédé le 6 novembre 1915, le président fait remarquer que la Croix-Rouge argentine a dû limiter ses dépenses, en raison de la guerre européenne, qui a bouleversé le monde, et de la situation financière peu brillante du pays.

Le Comité central de la Croix-Rouge argentine a été composé de:

MM. Valentin Virasoro, president;

Francisco B. Serp, vice-president;

Pedro P. Lalanne, vice-president;

Dr Silvio Tatti, directeur des secours;

Joaquin R. Amoedo, inspecteur general;

Manuel F. Sgiurano, comptable;

Dr Manuel Elzaurdia, trésorier;

Dr Alejandro Olivero, secrétaire-archiviste;

Santiago B. Cruz, secrétaire de la correspondance;

et de 8 autres membres.

Au mois de mai 1916 la Croix-Rouge autrichienne a organisé une semaine de la Croix-Rouge. Cette semaine devait être consacrée à faire connaître la Croix-Rouge, son activité bienfaisante, à lui conquérir plus de ressources et à lui gagner de nouveaux adhérents. Organisée avec beaucoup de soin, avec l'agrément des autorités, et avec une large diffusion dans tout l'empire austro-hongrois, cette semaine de la Croix-Rouge réussit pleinement et amena à la Croix-Rouge: de nouvelles forces en argent et en personnel. Les deux tiers de la recette étaient pour elle et ses propres besoins; le troisième tiers était destiné à l'œuvre pour la jeunesse.

Sur la base d'un communiqué de l'agence Wolff et d'une lettre du comte de Mengersen, délégué général pour la Croix-Rouge belge, nous avons, dans notre fascicule d'avril 1916, mentionné l'assemblée générale de la Croix-Rouge belge, tenue à Bruxelles le 26 mars 1916.

Depuis lors nous avons reçu le compte rendu imprimé de cette assemblée. Nous allons en donner un résumé objectif, comme nous le faisons pour chaque pays, nous réservant d'y ajouter les réflexions que la situation de la Croix-Rouge belge, rapprochée de la dissolution de son Comité central de Bruxelles, nous suggère.

Par arrêté royal du 30 novembre 1914, M. le Lieutenant général Dr Mélis, inspecteur général du service de santé de l'armée belge a été nommé président du Comité directeur de la Croix-Rouge de Belgique, à l'arrière de l'armée.

On ne pouvait réaliser une union personnelle plus étroite entre l'assistance volontaire et le service sanitaire officiel.

Ce nouveau Comité a été institué par l'arrêté royal du 30 novembre 1914, créant « un organisme nouveau répondant aux nécessités actuelles et exerçant son action sur l'armée en campagne, le Comité directeur ne pouvant, dans les circonstances actuelles, remplir utilement les fonctions qui lui sont dévolues. » Cet arrêté nomme, en conséquence, M. Mélis, inspecteur général du service de santé, M. le professeur Depage, et Mme la Comtesse de Mérode membres d'un Comité de la Croix-Rouge fonctionnant à l'arrière de l'armée et pouvant faire appel à tous les concours utiles.

Le présent compte-rendu d'une brochure qu'on trouvera mentionnée aux Ouvrages reçus pourrait figurer sous la rubrique Pays-Bas, aussi bien que sous Belgique. Il s'agit, en effet, du Comité fonctionnant en Hollande de la Croix-Rouge de Belgique. Il nous paraît cependant qu'on cherchera plus volontiers plus tard (si toutefois de semblables recherches ont lieu!) sous « Belgique », tout ce qui concerne ce malheureux pays momentanément démantelé. C'est aussi, en raison des circonstances exceptionnelles où se trouve la Belgique, que nous consacrons, contrairement à notre habitude, quelques lignes à un sous-comité.

Nous avons résumé, dans notre fascicule d'avril les accusations de sauvage participation de la population civile à la guerre, portées par l'Allemagne contre la Belgique et destinées à justifier la cruelle répression infligée au peuple belge. L'Allemagne tentait ainsi, en regard de la Convention de La Haye, la justification de la conduite de ses troupes.

S'il était un moment opportun pour publier une étude sur la Convention de La Haye, concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre, c'était bien la période actuelle. Et il faut féliciter l'auteur, M. Mechelynck, avocat à la cour d'appel de Gand, d'avoir su le choisir. A vrai dire, ce commentaire reste tout impersonnel. Peut-être le fait de sa rédaction dans une ville occupée par l'étape d'une armée ennemie, la ville de Gand, imposait-elle cette réserve. L'auteur s'est en effet borné à coordonner les matières des trois textes internationaux, de 1874, Déclaration de Bruxelles, de 1899, 1re Conférence de la Paix, et de 1907, 2e Conférence de La Haye, en rapprochant de chaque article les discours et documents qui s'y rapportent. Il complète cet exposé par un tableau synoptique des textes comparés et par celui des signatures et ratifications.

La Croix-Rouge espagnole a bien voulu, par la lettre-circulaire suivante, nous communiquer la composition actuelle de son Comité central.

Madrid, le 15 juillet 1916.

« Au Comité International de la Croix-Rouge, Genève.

« Monsieur le Président,

« Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance que le Comité Central de la Croix-Rouge Espagnole, reconstitué le 17 juin écoulé, selon Décrets royaux des 7 et 15 du même mois, se compose actuellement comme il est indiqué au tableau ci-contre.

La Croix-Rouge espagnole a eu l'idée pratique de doter ehacun de ses membres d'un carnet d'identité, contenant sa photographie, sa signature, ainsi que le timbre et le certificat d'authenticite du Comité central.

Ce carnet revet la forme d'un élégant petit portefeuille en cuir rouge, portant au centre la croix rouge sur fond blanc.

A une époque où les pièces d'identité sont si constamment requises, cette innovation de la Croix-Rouge espagnole ne peut manquer de rendre service à ses membres.

La campagne entreprise par la Croix-Rouge américaine en vue d'arriver, dans l'espace d'un mois, au chiffre total d'un million de membres a été menée avec toute l'énergie et toute l'ingéniosité dont les Américains sont capables. Et certes cela n'est pas peu dire en ce domaine. Tous les moyens de publicité et d'appel furent mis en œuvre, mais ce fut surtout l'effort personnel qui fut remarquable. De même qu'il faut des armées pour gagner des batailles, ce fut de même des nuées d'hommes et de femmes qui se répandirent dans tous les milieux et saisirent toutes les occasions propices pour gagner des adhérents. Au bout de 15 jours, 55,000 nouveaux membres étaient conquis. Nul doute que le chiffre ambitionné de 100,000 n'ait été atteint au bout du mois.

En vue d'amener une coopération plus étroite entre l'assistance volontaire et l'administration centrale du service de santé, le ministère de la Guerre en France a créé, en juin 1916, un Bureau militaire de la Croix-Rouge, rattaché au cabinet du ministre. Il sera chargé de l'examen de toutes les affaires qui intéressent à la fois le service sanitaire officiel et les sociétés d'assistance volontaire. Ce bureau militaire de la Croix-Rouge a été placé sous la direction de M. le médecin-major de 1re classe Regaud.

M. le ministre d'Anthouard a décrit, dans quelques pages, éloquemment préfacées par M. le sénateur Herriot, maire de Lyon, l'œuvre accomplie par la Croix-Rouge française en faveur des prisonniers en 1914 et 1915.

De même que le Comité central de la Croix-Rouge est l'organe central représentant les trois Sociétés françaises de la Croix-Rouge qui fonctionnent parallèlement, de même le Comité exécutif, chargé de la direction de l'Agence des prisonniers de guerre, était une émanation de la Commission des prisonniers, nommée à la suite de la Conférence de Washington en 1912 et composée de délégués des trois mêmes Sociétés.