On se souvient que, pendant la dernière guerre, notre Agence de Bâle avait, bien avant la fin des hostilités, sollicité et obtenu de la part des Allemands la libération de nombreux blessés français prisonniers. Ces malheureux faisaient étape à Bâle, où l'Agence avait organisé pour eux un hôpital au Petit Klingenthal. Le Dr Paul Mossakowski chargé de ce service, sous la direction des membres de l'Agence, vient de publier une thèse, présentée à la faculté de médecine de Bâle, sur les observations qu'il a faites sur 1415 soldats, du 4 novembre 1870 au 6 mars 1871. Nous croyons qu'il peut être intéressant de donner un rapide aperçu des observations recueillies par le Dr Mossakowski.

1872. Nos 1 et 2. Juillet et Août. — A nos abonnés. — Bulletin de l'œuvre. — Les hôpitaux sous tente. — Le service sanitaire dans l'armée autrichienne. — Souvenir de la guerre franco-allemande. — Faits divers. —

Nouveau système de transport de malades et blessés. — 1872. In-80, 8 p.

Souvenir de la guerre franco-allemande. Considérations au point de vue hospitalier et chirurgical, par le Dr Henry van Holsbeek. — Bruxelles, 1872. In-8, 71 p.

Convention de Genève. Note sur le. projet de M. Moynier, relatif à l'établissement d'une institution judiciaire internationale protectrice de la Convention, par G. Rolin-Jaequemyns, avec lettres de MM. Lieber, Ach. Morin, de Holtzendorff, et Westlake. (Extrait de la Revue de Droit international et de législation comparée. — 4me année. 2me livraison.) In-80, 22 p.

Malgré les détails que nous avons précédemment extraits des rapports publiés par les sociétés de secours des différents pays allemands, nous croyons intéressant de mettre sous les yeux de nos lecteurs quelques vues d'ensemble, que nous tirons du rapport qui vient d'être publié par le Comité central allemand, dans le Kriegerheil.

Dans le bulletin no 12, page 187, en rendant compte des travaux de l'Association patriotique autrichienne pendant l'année 1871, il a été dit par erreur qu'elle a distribué aux belligérants la somme de 3712 florins. Le Comité de Vienne nous demande d'expliquer que cet argent se rapporte à l'année 1871 seulement, et que, pendant la durée entière de la guerre, c'est 13,712 florins qui ont été distribués.

Nos lecteurs se souviennent que la Conférence de Berlin, en 1869, avait émis le vœu que, dans la ville où se tiendrait la prochaine Conférence internationale, et à l'occasion de celle-ci, ou organisât une exposition de matériel sanitaire à l'usage des blessés de la marine. Dernièrement le Comité international s'est enquis auprès du Comité central autrichien de ses intentions au sujet de la réalisation de ce vœu, lors de la Conférence projetée pour 1873, et, d'une manière générale, de la participation que les sociétés de secours des divers pays pourraient être appelées à prendre à la grande Exposition universelle de Vienne.

M. le Dr van Holsbeek, toujours zélé défenseur et propagateur des sociétés de secours, vient de publier quelques Considérations au point de vue hospitalier et chirurgical, qu'il intitule avec raison: Souvenir de la guerre franco-allemande, car elles sont le fruit de ses expériences personnelles durant cette campagne. Il plaide d'abord la cause des hôpitaux-baraques, ayant été témoin des excellents résultats dus à leur emploi par la Société belge. Il fait ensuite une revue clinique des plaies par armes à feu, qu'il termine par des vues générales sur le traitement de ces plaies. Enfin il rappelle en quelques mots l'histoire de la Croix rouge.

On lit dans les journaux de Madrid, du 24 juillet, l'entre-fllet suivant, relativement aux articles additionnels de la Convention de Genève:

«Le ministère de la guerre vient de déclarer au ministère des «affaires étrangères, qu'il ne voit pas d'inconvénients à ce que le «gouvernement espagnol adhère tout de suite aux articles addi-«tionnels de la Convention de Genève, déjà acceptés par la plupart « des Etats signataires, avec les amendements proposés par la « France, l'Angleterre et la Russie, et désigne le bateau qui, en «cas de guerre, devra servir d'hôpital, afin qu'il puisse être «reconnu par les autres Etats et jouir de la neutralité, suivant la «teneur du 9me article additionnel.

La Société de secours aux blessés des armées de terre et de mer ouvre un concours pour la construction des objets dont doit se composer le matériel des ambulances.

Le Comité de Lyon vient de publier un volumineux rapport de 216 pages sur son activité pendant la guerre de 1870–71.

Aussitôt la guerre déclarée, le Comité se constitua définitivement et se mit à l'œuvre, s'occupant simultanément du soin des blessés, et des militaires prisonniers en Allemagne. En outre, il se donna la tâche de soulager, autant, qu'il était en son pouvoir, les familles qui, par suite du départ pour l'armée des bras qui les faisaient vivre, se trouvaient dans la misère.

Au nombre des progrès que la dernière guerre a fait faire à l'œuvre de la Croix rouge, nous avons salué avec plaisir son extension en Afrique, où jusqu'alors elle n'avait pas rencontré un milieu favorable à son développement. Il est vrai de dire que, bien que notre bannière ait franchi la Méditerranée, elle n'a pourtant pas dépassé la limite des terres françaises, car c'est en Algérie seulement qu'elle a été arborée. Rien n'était plus naturel assurément, que de voir cette colonie s'associer aux efforts charitables de sa mère-patrie, elle qui avait fourni à son armée un contingent important.

Lorsque la Conférence de 1863 a posé les principes de l'adjonction de l'élément civil au service de santé militaire, elle n'a pas eu la prétention de résoudre toutes les difficultés pratiques que la réalisation de cette idée pourrait rencontrer. Elle ne se les est pas dissimulées, mais elle a jugé que c'était assez faire, pour commencer, que de déposer dans la conscience publique un germe fécond. Elle se flattait de l'espoir que les sociétés nationales, une fois constituées, feraient du sujet une étude approfondie et que, cherchant à deviner les obstacles qu'elles pourraient rencontrer dans l'accomplissement de leur charitable mission, elles profiteraient des temps de paix pour se tracer un programme bien défini, se prémunir contre des tâtonnements fâcheux, s'organiser et s'entendre avec les autorités militaires sur le rôle qu'elles auraient à remplir, le cas échéant.

Au commencement de la guerre, la Société de secours et la société de femmes, Alice-Verein, ont combiné leur activité pour travailler au même but. La somme totale des dons recueillis en 1870 et 1871 et appliqués à soulager les maux résultant de la guerre, s'est élevée à 107,158 thalers, y compris les objets en nature pour une valeur de 15,204 thalers. 148 infirmières ont été employées par la Société, soit en Allemagne, soit sur le théâtre de la guerre. En outre, la Société a employé son activité: 10 A organiser un grand magasin central pour la réception, la confection et l'expédition d'objets en nature; 20 à établir dans les gares de chemins de fer, par où passaient des soldats malades ou blessés, des stations où ils pouvaient être restaurés et pansés; 30 enfin à organiser des lazarets, dont l'un, l'Alice Hôpital à Darmstadt, a soigné du 19 octobre 1870 au 15 juin 1871, 926 soldats représentant 27,138 journées.

M. V. J. ex-chef comptable d'ambulance volontaire, a consacré, dans le journal Het Vaderland, de la Haye, une série d'articles à rendre compte de ce qu'ont fait les ambulances néerlandaises pendant la dernière guerre, afin de venir en aide aux belligérants. C'est un sujet que nous avons traité nous-mêmes assez longuement pour qu'il soit superflu d'y revenir. Nous relèverons seulement quelques idées contenues dans le dernier de ces articles, lequel est un extrait anticipé d'un livre que l'auteur se propose de publier, sous le titre de: Histoire de la Croix rouge pendant la guerre franco-allemande. Les ambulances des belligérants et dus neutres.

En avril 1869 le Comité de Berlin avait proposé un prix pour le meilleur mémoire traitant les questions suivantes:

10 Dans quelles circonstances, sous quelle forme et avec quel succès la charité privée a-t-elle pris part aux efforts faits jusqu'à présent, en temps de guerres maritimes, pour sauver les naufragés et pour prendre soin des blessés et des malades des flottes belligérantes?

20 Dans quelle mesure et à quelles conditions les sociétés de secours pourront-elles entreprendre cette tâche avec probabilité de succès?

30 Quelles dispositions devront être prises, en temps de paix, pour obtenir un résultat qui réponde aux idées d'humanité sur la matière?

40 La réalisation de ces idées serait-elle hâtée ou assurée, si les comités permanents de secours, dont les devoirs consistent à aider eu temps de guerre le service de santé des armées, se mettaient en rapport avec les sociétés pour le sauvetage des naufragés, déjà existantes?

On lit dans le no 9 du Kriegerheil de septembre 1872:

«Monsieur le Conseiller supérieur de Tribunal, Ernest de Holleben, jusqu'ici premier vice-président de la Société prussienne de secours aux militaires blessés et malades en temps de guerre, a été élu, le 14 septembre, président du Comité central, et a accepté cette haute fonction.»

Après avoir eu quelques mots retracé de quelle manière la Société s'organisa définitivement, en juillet 1870, au début de la guerre, le Président, auteur du rapport, laisse la parole aux rapporteurs des six sections dans lesquelles la société avait partagé sa tâche. Tous ces rapports n'offrent pas le même intérêt, quelques-unes des sections ayant été appelées à faire des préparatifs spéciaux pour le cas où un combat naval serait livré dans les eaux de Kiel, el cette éventualité ne s'étant pas présentée. Nous nous bornerons donc sur ce sujet à donner acte à la Société de Kiel de son rapport, et nous nous permettrons d'entrer dans quelques détails seulement sur les points qui nous paraissent avoir un intérêt plus général.

MM. Adenaw et v. Kaven, membres du Comité de la Société de secours aux militaires malades et blessés, d'Aix-la-Chapelle, viennent, de publier une brochure renfermant la description technique des baraques-lazarets qui y ont été établies pendant la dernière guerre. Leur but n'est point de donner des vues nouvelles sur un sujet déjà connu, mais de décrire des baraques qui ont généralement reçu l'approbation des visiteurs compétents, et d'être ainsi de quelque utilité aux personnes qui s'intéressent à ces questions.

Sous ce titre: Tâche et but de l'union des sociétés allemandes de secours aux militaires blessés et malades en temps de guerre, le Dr Alexandre Friedleben, de Francfort, vient de faire paraître un volume de 150 pages, divisé en 5 parties, dans lesquelles il traite successivement:

I. De la position faite aux secours volontaires par la Convention de Genève.

II. De la position faite aux secours volontaires par les règlements officiels des Etats.

III. De la position des secours volontaires des pays neutres.

IV. De l'organisation des sociétés allemandes.

V. De l'activité pratique des sociétés.

Préoccupée de la manière de subvenir, en temps de guerre, au manque de personnes qualifiées pour donner des secours intelligents aux malades et blessés, la Société russe de secours aux militaires blessés vient de fonder, à St-Pétersbourg, la Communauté des sœurs de la charité de St-George. L'énormité des maux et des désastres qu'occasionnent les guerres actuelles exige des moyens multiples pour y rémédier, et c'est pourquoi la Société de secours a pensé quelle ne pouvait pas se contenter d'entrer en activité en temps de guerre seulement, mais quelle devait profiter de la paix pour s'y préparer d'une manière efficace.