L'activité radiophonique du Comité international de la Croix-Rouge a débuté il y a seize ans, dans une Europe à demi détruite par la guerre. C'est, en effet, le 2 mai 1945 que furent lues à Radio-Genève, sur le programme national de Sottens, les premières listes de déportés français libérés en Allemagne et rentrant chez eux en transit par la Suisse.

Huit jours plus tard, le 10 mai, le CICR disposait de trois heures d'antenne sur les ondes courtes suisses de Schwarzenburg et sur l'émetteur de Prangins. Il s'agissait alors de communiquer, avec le maximum de célérité, aux families des nombreux prisonniers de guerre, déportés, travailleurs civils que les troupes alliées libéraient en Allemagne, au fur et à mesure de leur avance, tous les renseignements que les délégués du CICR ou d'autres organisations lui faisaient parvenir sur le sort des captifs. En trois mois, 15.000 noms furent diffusés en onze langues.

Le 12 août 1949 est sans aucun doute, une des dates les plus importantes pour le droit humanitaire et le développement de l'idée de la protection de l'homme. C'est alors que furent adoptées, à Genève, quatre nouvelles Conventions relatives à la protection des victimes de conflits armés. En tant qu'elles expriment une condamnation générale des crimes de guerre commis au cours de la deuxième guerre mondiale, ainsi que la décision d'empêcher qu'ils ne se reproduisent lors de n'importe quel conflit éventuel à l'avenir, les Conventions de Genève doivent représenter comme le bastion de la protection de toutes les victimes des conflits armés, ainsi qu'un avertissement sérieux à tous ceux qui seraient prêts à abuser de la force et à violer les principes humanitaires.