Dans notre numéro de juillet, nous avons rappelé que le Comité international a organisé, en collaboration avec la Ligue, un concours de travaux en langue arabe, et nous en avons indiqué les résultats. Ce concours, qui eut lieu dans le cadre des émissions radiophoniques du CICR, obtint un vif succès. Nous pensons intéressant de publier d'importants passages de l'étude — traduite par nos soins — du premier lauréat (de Jerusalem, Jordanie), qui avait choisi le sujet suivant: « La Croix-Rouge, facteur de rapprochement entre les peuples ». Puis, nous reproduirons une partie du travail du troisième lauréat (de Gaza, R.A.U.), qui, ay ant opté pour le th`me: «Expériences vécues ou anecdotes se rapportant à l'idée du Croissant-Rouge et de la Croix-Rouge », l'a traité de la mani`re qui convenait, à la fois simple et émouvante.

Deux Hollandais, le docteur J.H.C. Basting et le capitaine C.W.M. van de Velde, occupent une place de choix parmi les amis et partisans d'Henry Dunant.

Le Dr Johan Hendrik Christian Basting naquit à Enkhuizen, 20 septembre 1817. Son père, officier d'administration de la marine hollandaise, dirigeait un hopital militaire. Il mourut en 1821, de sorte que son fils ne put guère avoir conservé de lui un souvenir très net. En revanche, la vive affection qu'il éprouva pour sa mère le guida toute sa vie.

A l'origine de l'æuvre qui honore le plus l'humanité, à la racine d'un mouvement qui depuis un siècle s'est étendu au monde entier, que voyons-nous? Un homme, bien sûr, Henry Dunant, mais aussi un livre; c'est un mince ouvrage, de 115 pages seulement, dont l'éloquence, le pouvoir de choc et l'appel généreux sur lequel il s'achève, émurent bientôt les cœurs et les consciences d'un bout à l'autre de l'Europe, Un Souvenir de Solférino.

Si les conventions humanitaires accordent au personnel sanitaire des armées des garanties spéciales, dans l'intérêt même de sa mission en faveur des soldats blessés et malades, pourquoi nous, membres de la protection civile, qui remplissons une mission équivalente auprès des civils victimes des hostilités, ne bénéficierions-nous pas également d'un statut privilégié et surtout d'un signe distinctif ?

Tel est le væu souvent exprimé par des représentants d'organisations de protection civile, notamment quand elles ont un caractère non militaire. Telle est également la question qu'a examinée de façon approfondie un groupe d'experts convoqués par le CICR en juin 1961, et qui avail pour tâche d'étudier la situation des organisations de protection civile en droit international.

Dans son livre Un souvenir de Solférino, Henry Dunant nous fait partager son émotion lorsqu'il évoque le déroulement implacable de la bataille qui opposait les armées française et sarde aux forces autrichiennes. Mais il montre, dans une seconde partie, en face de tant de malheurs, le mouvement général de solidarité humaine qui soulevait les populations de Mantoue, jusqu'à Milan et Turin, en ces jours de juin et juillet 1859.

Plusieurs Croix-Rouges nationales de langue espagnole ont proposé au CICR que ce texte de M. Pictet soit largement diffusé, car ces problèmes prennent une importance accrue à la veille du centenaire de notre mouvement. Le Comité international répond à ce désir en publiant ce texte, qui représente une claire synthèse des travaux élaborés par lui dans ce domaine.

L'œuvre de la Croix-Rouge est née d'un haut idéal; elle va sans cesse y puiser une vie nouvelle. Mais, comme elle est faite surtout d'actions pratiques, souvent improvisées, le risque est grand que, dans la hâte du geste secourable et malgré la pureté de l'intention, l'on s'écarte des lignes directrices et que l'unité de pensée vienne à manquer, et cela d'autant plus que l'institution prend racine dans tous les terrains, si divers, de notre monde.

Le centenaire de Solférino a redonné vie à de nombreux documents historiques et privés qui depuis longtemps reposent dans les silencieuses retraites des archives.

De nombreuses Sociétés nationales de la Croix-Rouge ont pulsé à ce genre de sources pour donner, dans leurs revues et publications et lors des diverses manifestations qui ont concouru à la commémoration de ce centenaire, une valeur d'authenticité particulière. La Revue internationale, elle aussi, a présenté à ses lecteurs, soit sous forme de commentaires et d'articles, soit par des illustrations, bon nombre de documents qui lui ont semblé dignes d'intérêt.

Au moment où le mouvement de la Croix-Rouge s'apprête à fêter le centenaire de sa fondation, il semble opportun de rappeler le souvenir de ceux et celles qui ont contribué à son développement, dans tous les pays, et qui, par leurs initiatives, ont donné à son action une aire plus vaste.

En faisant paraître en juin 1960, un article sur le Fonds Augusta créé en 1890 par le CICR, en souvenir de l'impératrice d'Allemagne, la Revue internationale commença la publication d'une série d'articles destinés à évoquer les personnalités de premier plan qui, au sein de la Croix-Rouge, se firent les soutiens généreux d'une grande cause.

L'article qu'on va lire s'inscrit dans cette suite, d'études, qui se continuera par l'évocation de l'Impératrice Shôken. Celle-ci créa en 1912 le Fonds qui porte son nom.

Le « Courrier » du Centre international de l'enfance a publié une étude sur un sujet très actuel et qui préoccupe les travailleurs de la Croix-Rouge en divers pays: Une éducation sanitaire efficace implique une prise de conscience de leurs problemès fondamentaux par ceux qu'on veut aider. Comment y parvenir?

L'auteur de l'article qu'on va lire, expert auprès du Gouvernement de la République du Sénégal, apporte des réponses pratiques à cette question et nous le remercions, ainsi que le « Courrier » de nous avoir autorisés à reproduire une étude dont l'actualité est évidente. Car toute action, pour atteindre à sa pleine efficacité, doit être mesurée et, surtout, elle ne peut plus être entreprise sans que soit connu à fond le milieu culturel oú elle va s'exercer; ceci concerne, plus qu'une autre, l'action humanitaire, qui ne peut déployer ses effets que si le milieu y consent ou, plus encore, que si le milieu le comprend et l'appuie. La Croix-Rouge, quant à elle, se place au-delà des dynamismes culturels ou sociologiques, mais elle ne peut les ignorer, caril est évident que son action pratique s'oriente dans tel ou tel sens, selon le mouvement et l'intensité des évolutions profondes des diverses cultures.

L'Agence centrale de recherches, à Genève, a toujours eu, parmi d'autres tâches du temps de guerre, celle de rechercher les tombes de militaires disparus. Si nous pensons plus particulièrement à la seconde guerre mondiale, nous constatons que cette activité a commencé, pour l'Agence centrale des Prisonniers de guerre (c'était alors son nom officiel) lorsque furent entreprises, par centaines de milliers, des enquêtes régimentaires auprès des prisonniers de guerre français en Allemagne, a fin de tenter de connaître le sort des militaires français disparus durant l'été de l'année 1940.