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Le Bergsonisme De Paul Claudel

Published online by Cambridge University Press:  02 December 2020

Fernand Vial*
Affiliation:
Fordham University

Extract

Bergson est mort le 4 janvier 1941, dans une période qui comptera parmi les plus tragiques qu'ait traversées la France. Dans sa patrie opprimée peu de voix ont eu le courage de s‘élever pour remettre en lumière l'action extraordinaire exercee par le bergsonisme sur les destinées de la philosophic et de la littérature françaises. De cette action, l‘étude présente n'exposera nécessairement qu'un aspect, d'ailleurs assez méconnu, qui concerne Paul Claudel et plus particulièrement son Art poétique.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Modern Language Association of America, 1945

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References

Note 1 in page 437 Voir l'émouvant Discours sur la mort de Bergson prononcé à l'Académie française par Paul Valéry. Ce discours a été publié dans la revue Lettres françaises (Buenos-Aires), ler octobre 1941, pp. 5–8.

Note 2 in page 437 Cette indépendance a été soulignée par Ernst Robert Curtius; “Der erste Eindruck, den man von seinem Werk empfängt, ist der einer eigentümlichem Geschichtslosigkeit. Er wirkt under den modernen Franzosen als der einzige ursprüngliche Dichter.” Die literarischen Wegbereiter des neuen Frankreich (Potsdam, 1919), p. 115.

Note 3 in page 437 Jacques Rivière et Alain-Fournier, Correspondance (1905–1914) (Paris: NRF, 1926), II, 62

Note 4 in page 437 Sainte-Marie Perrin, Introduction d l'œuvre de Paul Claudel avec des textes (Paris: Bloud et Gay, 1926), p. 23.

Note 5 in page 438 Corona benignitatis, (Paris, NRF, 1920), p. 90.

Note 6 in page 438 Correspondance, iii, 14.

Note 7 in page 438 Paul Claudel (Mercure de France, 1924), p. 14.

Note 8 in page 438 Connaissance de l'Est (Paris: Mercure de France, 1929), p. 7.

Note 9 in page 438 Sainte-Marie Perrin, op. cit., p. 13.

Note 10 in page 438 Cette appréciation de la philosophie de saint Thomas est formulée sans ignorer que ses meilleurs commentateurs modernes, Jacques Maritain et Etienne Gilson, la qualifient de “réalisme modéré.” Il est évident que ce réalisme modéré reste enfermé dans la métaphysique. C'est un Système d'interprétation du monde qui, sans doute, tient compte du monde physique; mais, procédant par voie de principes, il ne prend pas directement contact avec la réalité individuelle des choses, et, en tout cas, ne descend pas dans le détail des faits psychologiques et des images extérieures capables d'inspirer une poétique attentive comme celle de Claudel.

Note 11 in page 439 Des admirateurs plus enthousiastes qu'avisés ont exagéré l'influence du thomisme sur la philosophie de Claudel. Ainsi Sainte-Marie Perrin (op. cit., p. 114) sans donner aucune preuve, n'hésite pas à affirmer qu'on “doit” trouver dans l‘Art poétique une philosophie thomiste. Or c'est précisement l‘œuvre de Claudel la plus indifferente au thomisme, excepté dans quelques precédés de démonstration.

Note 12 in page 439 Jacques Rivière à Paul Claudel, Correspondance 1907–1917 (Paris: Plon, 1936), p. 118 (Lettre du 7 décembre 1907).

Note 13 in page 439 Claudel à Rivière, Ibid., p.52, (Lettre du 25 mai 1907).

Note 14 in page 439 Ibid., p. 139 (Lettredu 12 mars 1908).

Note 15 in page 439 Ibid., p. 158 (Lettredu 11 mai 1908).

Note 16 in page 440 Cette opinion, qui peut paraitre un peu osée, est cependant adoptée par un dominicain voué au thomisme, philosophic de son ordre. “C'est au terme d'une enquête progressive qu'il (Bergson) aboutit dans son dernier volume (La pensée et le mouvant, 1934) à ce realisme nouveau lequel n'est pas sans des analogies partielles mais frappantes, avec les pensées plus anciennes comme l'aristotélisme antique et le thomisme médiéval.” M. M. Gorce, “Le néo-réalisme bergsonien-thomiste,” Sophia (Napoli) LI (1935), 35. Et encore: “Les solutions personnalistes et pluralistes nous les admettons, quant à nous, à la lettre. Mais c'est que pour les justifier nous avons trouvé M. H. Bergson.” Ibid., p. 160. M. Jacques Chevalier, disciple enthousiaste et catholique de Bergson, semble vouloir se rattacher au même courant. Cf. ses ouvrages: Bergson (Paris: Plon, 1926) et La vie de l'esprit (Grenoble: Arthaud, 1932). Bergson lui-même a d'ailleurs pratique' l'aristotelisme. Cf. sa thèse secondaire de doctorat. Quid Aristoteles de loco senserit (Paris: Alcan, 1889).

Note 17 in page 440 Evocations, Souvenirs 1905–1911 (Paris, Plon, 1931), p. 27.

Note 18 in page 441 “Enquête sur M. Henri Bergson et l'influence de sa pensée sur la sensibilité contemporaine,” Grande Revue, 83 (1914), 114 (14 janvier).

Note 19 in page 441 L'Essai est de 1889; Matière et mémoire de 1896. L'Art poétique fut publié en partie (Connaissance du temps et de soi-même), à Fou-Tchéou, en 1804, L'œuvre complète est de 1907.

Note 20 in page 441 Claudel place sa conversion définitive le jour de Noël 1886, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Note 21 in page 441 Du Bos, Approximations, 6e série (Paris: Corrêa, 1934), p. 267. Du Bos reproduit ici in extenso un article de Claudel intitulé “Ma conversion,” qui avait paru pour la première fois dans la Revue des Jeunes, du 10 octobre 1913 (ix). On voit combien est mal fondé l'étonnement de Pierre Lasserre: “Oh! le convertisseur imprévu! Oh! l'étrange guide spirituell” s'écrie-t-il à propos des declarations de Claudel sur le rôle qu'il attribue à Rimbaud. Mais c'est oublier l'action préalable d'Aristote. Les chapelles littéraires (Paris: Garnier, 1920), p. 11.

Note 22 in page 441 Ibid., p. 263.

Note 23 in page 441 Paul Claudel à Jacques Rivière, Correspondance, p. 142 (Lettre du 12 mars 1908).

Note 24 in page 442 Lettre de Claudel à Paterne Berrichon, citée par Joseph de Tonquédec, L'oeuvre de Paul Claudel (Paris: Beauchesne, 1927), p. 107, note.

Note 25 in page 442 Claudel à Rivière, Correspondance, p. 142 (Lettre du 12 mars 1908).'

Note 26 in page 442 “Une heure avec M. Paul Claudel” (interview), Nouvelles littéraires, 18 avril 1925.

Note 27 in page 442 J. de Tonquédec, op. cit., p. 140.

Note 28 in page 443 Art poêtique (Paris: Mercure de France, 1929), p. 12.

Note 29 in page 443 Essai sur les donnies immédiates de la conscience (Paris: Alcan, 1930), p. 117.

Note 30 in page 443 Ibid., p. 167.

Note 31 in page 444 Ibid., pp. 152–153.

Note 32 in page 444 Art poétique, p. 33.

Note 33 in page 444 Essai …, p. 104.

Note 34 in page 444 Durêe et simulanêitê (Paris, Alcan, 1922), p. 54.

Note 35 in page 445 Evolution crêatrice (Paris, Alcan, 1928), p. 262. Bien que cet ouvrage soit de 1907, et donc postérieur à l‘Art poétique, nous lui empruntons cependant des textes lorsqu'ils précisent ou confirment les théories de l‘Essai ou de Matière et memoire. Ces textes n'ont donc ici qu'une valeur complémentaire et leur inclusion paraît de ce fait legitime.

Note 36 in page 445 Ibid., p. 42.

Note 37 in page 445 Ibid., p. 17.

Note 38 in page 445 Art poetique, p. 63.

Note 39 in page 445 Ibid., p. 34.

Note 40 in page 445 Ibid., p. 37.

Note 41 in page 445 Ibid., pp. 38–39.

Note 42 in page 445 Essai …, pp. 86–87.

Note 43 in page 446 Ibid., p. 94.

Note 44 in page 446 Art poétique, p. 67.

Note 45 in page 446 Matiére et mémoire (Paris: Alcan, 1925), p. 224.

Note 46 in page 446 Evolution créatrice, p. 299.

Note 47 in page 446 Matière et mémoire, p. 144.

Note 48 in page 446 Ibid., p. 150.

Note 49 in page 447 Art poétique, p. 39.

Note 50 in page 447 Essai …, p. 83.

Note 51 in page 447 Ibid., p. 82.

Note 52 in page 447 Evolution crêatrice, p. 224.

Note 53 in page 447 Ibid., p. 364.

Note 54 in page 447 Essai …, p. 96.

Note 55 in page 447 Art poétique, p. 39.

Note 56 in page 447 Ibid., p. 8, argument.

Note 57 in page 448 Ibid., p. 48.

Note 58 in page 448 Ibid., p. 49.

Note 59 in page 448 Ibid., p. 7.

Note 60 in page 448 Ibid., p. 13.

Note 61 in page 448 Essai …, pp. 152–169.

Note 62 in page 448 Art poétique, pp. 55–56.

Note 63 in page 448 Essai …, p. 169.

Note 64 in page 448 Art poétique, p. 44.

Note 65 in page 449 Ibid., p. 53.

Note 66 in page 449 Ibid., p. 42.

Note 67 in page 449 Evolution crétrice, p. 7.

Note 68 in page 449 Ibid., p. 7.

Note 69 in page 449 Sur la théorie bergsonienne de la personne, voir les leçons de Bergson au Collège de France recueillies par un disciple et publiées dans les Etudes: Jules Grivet, “La théorie de la personne d'après Henri Bergson” 129–4 (1911), 449.

Note 70 in page 449 Art poêtique, p. 44.

Note 71 in page 449 Ibid., p. 55.

Note 72 in page 450 Evolution crêatrice, p. 5.

Note 73 in page 450 Ibid., p. 5.

Note 74 in page 450 Matière et mêmoire, p. 149. Lorsqu'on constate cette identité complète de vues entre Bergson et Claudel, il est difficile de comprendre comment Jacques Maritain pouvait trouver chez Claudel, et tout particulièrement dans les passages cités ci-dessus“ une conception du monde qui se résoudrait philosophiquement en saint Thomas.” La Philosophie bergsonienne (Paris: Rivière, 1930), p. xxviii, note.

Note 75 in page 451 Tête d'Or, Théâtre I (Paris: Mercure de France, 1914), p. 252.

Note 76 in page 451 La jeune fille Violaine (Paris: NRF, 1926), p. 108.

Note 77 in page 451 Bergson emploie fréquemment dans ses démonstrations des exemples empruntés aux arts. Voir, en particulier, pour la peinture, Rire, p. 159, Perception du changement, p. 10, Evolution créatrice, p. 180; pour la sculpture, Rire, p. 159, Essai …, pp. 1–10; pour la musique, Essai, pp. 1–10, Rire, pp. 160–161, Energie spirituelle, p. 186, Evolution, p. 244.

Note 78 in page 451 Violaine, p. 163, indication scénique.

Note 79 in page 452 Ibid., p. 168.

Note 80 in page 452 L'êchange, Thêâtre III, p. 277.

Note 81 in page 452 Tête d'Or (Paris: Mercure de France, 1914), p. 148.

Note 82 in page 452 Connaissance de l'Est (Paris: Mercure de France, 1929), pp. 27–28.

Note 83 in page 452 Essai …, p. 102.

Note 84 in page 453 Ibid., pp. 174–175.

Note 85 in page 453 Evolution créatrice, p. 9.

Note 86 in page 453 Essai …, p. 174.

Note 87 in page 453 Evolution créatrice, p. 9.

Note 88 in page 453 Art poétique, p. 37.

Note 89 in page 454 Essai …, p. 3.

Note 90 in page 454 Art poétique, pp. 67–68.

Note 91 in page 454 Essai …, p. 57.

Note 92 in page 454 Ibid., p. 60.

Note 93 in page 454 Art poéique, p. 7.

Note 94 in page 454 Ibid., p. 50.

Note 95 in page 454 Ibid., p. 9.

Note 96 in page 454 Connaissance de l'Est, p. 169.

Note 97 in page 454 L'annonce faite à Marie (Paris: NRF, 1929), p. 129.

Note 98 in page 455 Connaissance del'Est, p. 202.

Note 99 in page 455 Cinq grandes odes, “Magnificat” (1911) (Paris: NRF, 1936), p. 87.

Note 100 in page 455 Matière et mémoire, p. 206.

Note 101 in page 455 Ibid., p. 218.

Note 102 in page 455 Ibid., p. 219.

Note 103 in page 455 Ibid., p. 10.

Note 104 in page 455 Ibid., p. 18.

Note 105 in page 455 Art poétique, p. 108.

Note 106 in page 456 Cinq grandes odes, “L'esprit et l'eau,” p. 58.

Note 107 in page 456 Ibid.

Note 108 in page 456 Art poetique, p. 72.

Note 109 in page 456 Jacques Rivière, Eludes (Paris: NRF, 1936), p. 65.

Note 110 in page 456 Art poétique, p. 87.

Note 111 in page 456 Ibid., p. 61.

Note 112 in page 456 Connaissancede l'Est, p. 163.

Note 113 in page 457 Matière et mêmoire, pp. 25–26. A remarquer ici le sens spécial du mot image qui signifie “une image qui existe en soi, c'est-à-dire l'objet lui-même.” Ibid., p. II.

Note 114 in page 457 Ibid., p. 175.

Note 115 in page 457 Art poêtique, p. 117.

Note 116 in page 457 Ibid., p. 129.

Note 117 in page 457 Matière et mémoire, p. 173.

Note 118 in page 457 Ibid., p. 172.

Note 119 in page 458 Art poétique, p. 130.

Note 120 in page 458 Ibid., p. 136.

Note 121 in page 458 Matière et mémoire, p. 73.

Note 122 in page 458 Ibid., p. 4.

Note 123 in page 458 Art poétique, p. 98.

Note 124 in page 458 Ibid., p. 112.

Note 125 in page 458 Ibid., p. 113.

Note 126 in page 458 Matière et mémoire, p. 38.

Note 127 in page 458 Correspondance, pp. 157–158.

Note 128 in page 459 Voir sur ce point les observations de Jacques Maritain: La philosophic bergsonienne, p. 316, note, et aussi: Denziger, proposition 1650.

Note 129 in page 459 Art poétique, p. 88.

Note 130 in page 459 Matière et mémoire, p. vi.

Note 131 in page 459 Ibid., p. 16.

Note 132 in page 459 Ibid., p. 111.

Note 133 in page 459 Art poétique, pp. 89–90.

Note 134 in page 459 Cinq grandes odes—“Les Muses,” p. 13.

Note 135 in page 460 Matière et mémoire, p. 59.

Note 136 in page 460 Ibid., p. 68.

Note 137 in page 460 Art poetique, p. 12.

Note 138 in page 460 Evolution crêatrice, p. 108.

Note 139 in page 460 Art poetique, pp. 24–25.

Note 140 in page 460 Evolution créatrice, p. 356.

Note 141 in page 460 Matière et mémoire, p. 224.

Note 142 in page 460 Art poétique, p. 30.

Note 143 in page 460 A. de Tonquédec, op. cit., p. 56. Le Père de Tonquédec est l'auteur de plusieurs excellentes études sur Bergson: “Bergson est-il moniste?” Etudes, 130–1 (1919), 506 seq., et surtout: Sur la Philosophie bergsonienne (Paris: Beauchesne, 1936).

Note 144 in page 461 Essai …, p. 100.

Note 145 in page 461 Matière et memoire, p. 133.

Note 146 in page 461 Le père de Tonquedec encore a exprimé tout cela avec exactitude. “Je n'en connais pas (de style) qui rende mieux l'efiort de la pensée, son devenir, les commencements obscurs et laborieux de la creation poétique.” Op. cit., p. 121.

Note 147 in page 461 Ce sont là des expressions familières à Bergson (Voir, par exemple, Essai …, p. 103) sur lesquelles Péguy revient avec une insistance particulière. Voir surtout la fameuse note sur M. Bergson (Cahiers de la Quinzaine [1914], sér. 15, cahier 8).

Note 148 in page 461 Jacques Rivière, qui n'a pas remarqué la parenté des idées de Claudel avec la philosophie bergsonienne, nie cependant le thomisme du poete. “Claudel est-il scolastique? demande-t-il. Pourquoi, en quoi, comment, … ? Relis Connaissance du Temps. Le fait qu'il parle de la vérité émanant du syllogisme (dans Développement de l'Eglise) ne suffit pas, ne compte pas.” Lettre du 14 novembre 1906 à Alain-Fournier. Correspondance, ii, 307.

Note 149 in page 462 G. Turquet-Milnes paraît être le seul critique qui, dans une étude d'ailleurs assez sommaire, ait explicitement reconnu le bergsonisme de Claudel, et la nécessité, pour Claudel, d'avoir consulté directement l‘œuvre de Bergson. “… we feel, dit-il, that, if Claudel is too big to slip into a Bergsonian formula, he has at least read Bergson with enormous advantages.” Some modern French writers; A study in Bergsonisme (London, Muirehead, 1921), p. 167, à propos de l‘Art poétique. Et aussi: “La connaissance de l'Est is not a revelation of China, as might at first appear, but an immediate Bergsonian view of the things of the earth.” Ibid., p. 171. Par contre, Alfred Poizat, rattache Claudel au symbolisme: Le symbolisme—De Baudelaire à Claudel (Paris, 1919).