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Le salaire des jeunes est-il flexible?
Published online by Cambridge University Press: 17 August 2016
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La crise paraissant interminable—jusqu’à mettre en cause le terme même de crise—et le chômage s’étant stabilisé autour d’un taux de 13% qui devrait persister au moins jusqu’en 1990 (d’après les Perspectives 1987 du Bureau du Plan), l’attention tend à se concentrer sur le marché du travail des jeunes. Si les pré-pensions sont venues apporter un palliatif du côté des âgés, si le développement du travail à temps partiel a assuré une certaine croissance de l’emploi féminin^), par contre des génération successives de jeunes viennent se heurter au verrouillage persistant de l’embauche dans les emplois réguliers. Malgré la mise en œuvre d’emplois de remplacement (CST, TCT, …) et l’obligation (sauf dispenses…) d’embaucher des stagiaires, leurs possibilités d’emploi se sont contractées de 31 % en 10 ans (LEROY et GODANO, 1986).
Leur taux de chômage atteint 19% du côté masculin et 28 % pour les jeunes filles (15–24 ans, en 1983), contre 8% parmi les hommes adultes (25–49 ans). Cette montée du chômage ne correspond pas à un élargissement de la population active (de l’offre de travail) : une baisse des taux d’activité, liée vraisemblablement au développement de la scolarité, a plus que compensé une certaine poussée démographique. C’est le volume des emplois (la demande de travail) qui a fondu : sa contraction (− 170.000 unités) dépasse même le gonflement du chômage des jeunes (+ 160.000 unités).
- Type
- Research Article
- Information
- Recherches Économiques de Louvain/ Louvain Economic Review , Volume 53 , Issue 4 , December 1987 , pp. 299 - 343
- Copyright
- Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1987
Footnotes
En collaboration avec A. Godano et M. Lenoir. Nous tenons à remercier plusieurs personnes, sans impliquer qu’elles partagent nos vues. Les commentaires que Ph. Defeyt, O. Lefebvre et P. Löwenthal nous ont faits à propos d’une première version nous ont conduits à un profond retravail des données. E. De Cooman a trouvé le programme de calcul du salaire «quasi modal»; le travail a été réalisé en collaboration avec M. Hilgers. Un mémoire réalisé par S. Van Diest a servi de point de départ. Des conversations avec Ph. De Ville, J. Drèze et D. Weiserbs nous ont aidés à éclaircir certains points. La recherche a bénéficié d’un financement du Ministère de l’Emploi et du Travail.