Summary
Je fis embarquer nos provisions et bagages et, mettant à profit le départ de deux marchands, nous quittâmes Caïcara le 21 août avec l'espoir que notre santé se rétablirait en rivière.
Au sud du cerro Caïcara, une petite vallée sablonneuse et un peu boisée, attenante au fleuve, est inondée dès les pluies. Il s'y forme une anse profonde dont il faut suivre les contours, la forêt étant sous l'eau; on aperçoit l'extrémité des guayaviers, qui croissent seuls à cet endroit et forment un revarso. Nous naviguons toute la journée à travers cette forêt submergée et, le soir, nous amarrons notre bateau à une branche.
Le lendemain, vers midi, nous sommes en face de Cabruta, village bâti sur le site d'un ancien campement de Guamos, dont il ne subsiste qu'une dizaine de familles qui s'y retirent, pendant la saison pluvieuse; ils sont habiles pêcheurs, échangent des poissons frais ou séchés contre haches, couteaux, hameçons et quelques étoffes. Ils errent le long de petits rios, pêchant et chassant durant la belle saison.
La pointe N. des montagnes de Cabruta est couverte d'inscriptions analogues à celles de Caïcara et de Cuchivero.
A quelques kilomètres de là, l'Orénoque reçoit, sur la rive gauche, l'Apure qui descend des Cordillères des Andes en suivant une direction O.-E. Le fleuve, qui jusque-là avait eu la même direction générale, change brusquement, coule S.-N. avec une légère inclinaison à l'E.
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- L'Orénoque et le CauraRelation de Voyages Executées en 1886 et 1887, pp. 163 - 178Publisher: Cambridge University PressPrint publication year: 2010First published in: 1889