Summary
15 février. — Moitaco n'est qu'à quelque distance; en une heure nous y arrivons. Village fort coquet bâti sur un rocher qui s'avance dans le fleuve; de chaque côté se trouvent deux baies profondes et très sûres, où viennent relâcher les bateaux. Soixante cases le composent, sa population est de 235 habitants. Moitaco eut de l'importance quand les missionnaires espagnols en avaient fait le centre de leurs opérations. On y apportait les bois précieux, diverses essences et de l'or. Comme tous ceux de l'Orénoque, ce village n'a plus d'autre industrie que l'élève des bestiaux, la culture, la pêche et la chasse. Malgré la honne aération, les cas de fièvres paludéennes sont très nombreux.
C'est ici que fut enterré le malheureux Burban, compagnon du docteur Crevaux. Il me fut impossible de trouver sa tombe, les habitants ne purent me désigner l'endroit où reposait mon malheureux compatriote. Je tressai des fleurs en guirlande que je plaçai, en mémoire de François Burban, au pied de la croix du cimetière.
Apprenant qu'une tribu d'Indiens, venus du sud, s'est établie depuis quelques années sur les hauteurs voisines del Torno, je demande un guide et des chevaux; le chef civil veut bien m'accompagner jusqu'à son hatte, situé sur la route de Kamurika. Demain nous partirons.
En parcourant aux environs les montagnes qui font partie du massif del Torno, je reconnais qnelques filons de roche amphibolique au milieu des granits qui constituent la masse rocheuse.
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- L'Orénoque et le CauraRelation de Voyages Executées en 1886 et 1887, pp. 46 - 52Publisher: Cambridge University PressPrint publication year: 2010