Summary
7 janvier. — A la pointe du jour, nous nous mettons en route par une bonne brise, espérant arriver à Barrancas avant midi. Au milieu des nombreux détours que fait le caño, le vent nous abandonne et les rameurs recourent à leurs pagaies. De nombreux oiseaux, tels qu'aigrettes et hérons, se tiennent tranquilles les pattes à l'eau. A peine s'ils s'éloignent à notre approche; cette confiance coûte cher à cinq canards, qui nous feront un excellent déjeuner.
A neuf heures, nous quittons le Macareo et entrons dans le fleuve proprement dit. La vue, que le rideau de verdure arrêtait dans l'étroit caño, s'étend maintenant au loin; ici, la largeur de l'Orénoque dépasse 3 kilomètres.
Nous atterrissons sur une petite plage et, pendant que l'Indienne cuisine, je pénètre dans le fourré. Ce n'est que la machette à la main qu'on peut s'ouvrir un passage au milieu de ces forêts vierges. Après avoir marché une heure, je débouche sur une petite lagune, assez rapprochée du rivage. A quelques pas, un cabiai chiguire s'ébat avec son rejeton. C'est la première fois que je rencontre si-forte sauvagine : l'instinct du chasseur se réveille et j'envoie une balle à la malheureuse bête, qui roule à côté de son petit. Celui-ci, surpris par la détonation, se cache entre les jambes de sa mère, mais, à mon approche, disparaît dans le fourré.
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- L'Orénoque et le CauraRelation de Voyages Executées en 1886 et 1887, pp. 17 - 36Publisher: Cambridge University PressPrint publication year: 2010First published in: 1889