Summary
20 février. — Le chef civil arrive quand nous quittons le campement, juste à temps pour recevoir mes adieux.
Nous passons successivement devant le rio Monapire, l'île de los Caraïbos, l'île et la pointe de Santa Cruz. Sur la rive gauche, en face de Santa Cruz, des langostes, ou sauterelles analogues aux criquets d'Algérie, s'étendent au-dessus du fleuve en un nuage que suivent une bande de sternes. Quantité tombent à l'eau, et sont aussitôt dévorées.
Le village de Santa Cruz, bâti sur le coteau de ce nom, se compose d'une vingtaine de paillottes dont les habitants, tous fort à leur aise, se livrent à la culture et à l'élevage. Sans cesse à cheval, leur vie se passe à garder et à entretenir les troupeaux. Je reconnais les îles Medio de Santa Cruz et Medio Castillita; vers quatre heures du soir, la brise devient trop faible pour remonter le courant, et nous campons sur la rive droite près de l'île del Burro.
Une bande de singes capucins paraissent sur les premiers arbres de la forêt. Prendre ma carabine, en tuer quelquesuns, tandis que les autres disparaissent, est l'affaire d'une minute. De nombreux canards carreteros s'abattent près de nos tentes. Deux font les frais d'un repas savoureux.
21 février. — A quelques pas se terminent les dernières ramifications des montagnes du Torno, couvertes de grands arbres employés par les habitants de Moitaco, Santa Cruz et la Piedra à construire leurs pirogues.
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- L'Orénoque et le CauraRelation de Voyages Executées en 1886 et 1887, pp. 53 - 71Publisher: Cambridge University PressPrint publication year: 2010