Summary
Le Baniva ressemble à tous les Indiens : peau rouge cuivrée, cheveux noirs, lisses et plats, yeux légèrement obliques, pommettes saillantes, mâchoires fortes sans prognathisme, canines généralement très développées; j'en ai vu plusieurs dont les incisives étaient triangulaires. Corps trapu, épaules larges, membres bien faits, grêles mais vigoureux, et pieds très petits.
De toutes les races de la région, celle-ci semble le mieux constituée : cela tient aux nombreux exercices et aux travaux auxquets ils se livrent dès l'âge le plus tendre. A peine le petit peut-il marcher, qu'il accompagne son père à la pêche, porte les lignes et l'aviron, cherche à se rendre utile. J'ai vu maintes et maintes fois des enfants de trois à quatre ans ramer avec des pagayettes à côté du papa. Aussi sont-ils d'excellents marins. Travailleurs et intelligents, ils sont pourtant méfiants au suprême degré, défaut qui disparaîtrait s'ils recevaient l'instruction qu'ils réclament et que les autorités locales se refusent à donner. Volés par les uns, exploités par les autres, ils deviennent infidèles, mécontentent ceux qui les emploient, abandonnent le pays les uns après les autres et vont se fixer au Brésil pour échapper aux tracasseries de l'administration. La région se dépeuple : le voyageur et le marchand trouvent difficilement des gens pour les servir et les accompagner. Malgré cette méfiance, trait dominant de I'Indien, l'aborigène est bon, mais de faible volonté.
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- L'Orénoque et le CauraRelation de Voyages Executées en 1886 et 1887, pp. 212 - 216Publisher: Cambridge University PressPrint publication year: 2010