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Le prix des grains à Paris de 1431 à 1788
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
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Le Centre de Recherches Historiques de la VIe Section de l'École Pratique des Hautes Études a lancé récemment diverses enquêtes sur les types de revenus (salaires, loyers, rente foncière, dîmes) dans la région parisienne, de la fin du XVe siècle à la fin du XVIIIe siècle.
Ces recherches ont posé, dès le départ, certains problèmes méthodologiques. Il était nécessaire, en particulier, de disposer, pour la mener à bonne fin, d'une série continue et tri-séculaire des prix du blé. Ceci afin de pouvoir « déflater » (calculer en équivalent froment) ces revenus changeants, qui sont toujours exprimés en prix nominaux ou livres tournois.
Mme M. Baulant, dont on connaît le grand livre, publié en commun avec M. Jean Meuvret, a bien voulu présenter, à partir de sources diverses et toujours scrupuleusement mises en œuvre, cette longue chaîne de données quantitatives sur les cours des céréales. Les trois centaines de prix qu'elle propose, pour les trois centaines d'années de la période mise en cause, peuvent d'ores et déjà être très utiles aux chercheurs qui travaillent, dans cette même région, sur l'histoire économique et sur le long terme.
- Type
- Études
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1968
References
page 520 note 1. Arch. nat. KK 962 à 1001. Baulant, M. et Meuvret, J., Prix des céréales extraits de la mercuriale de Paris (1520-1698), Paris, 1960-62, 2 vol.Google Scholar in-8».
page 521 note 1. De Saint-Maur, Dupré, Essai sur les monnaies ou réflexions sur le rapport entre l'argent et les denrées, Paris, 1746, 2° partie, pp. 165–180 Google Scholar, publie les prix de Rozoy jusqu'en 1745. Voir ensuite Arch. nat. F1 1 208, extrait du registre des gros fruits vendus sur les marchés de la ville de Rozoy (1746-1806).
page 521 note 2. Mercuriales de Corbeil et de Montlhéry : Arch. dép. Seine-et-Oise. Prévôtés de Corbeil et de Montlhéry, reg. non cotés.
page 521 note 3. La publication doit comporter les mercuriales de Beaumont-sur-Oise, Marines Chaumont-en-Vexin, Magny, Meulan, Gonesse et Pontoise.
page 521 note 4. Arnould, Ambroise, De la balance du commerce, Paris, 1791, t . III , tableau n° 16.Google Scholar
page 522 note 1. A Pontoise de 1648 à 1664 (moyenne 81 %) les prix oscillent entre 92 % de ceux de Paris en 1649 et 70 % en 1661.
page 522 note 2. C'est une raison à écarter en ce qui concerne Pontoise ; M. Dupaquier a montré qu'après une augmentation d'environ 8 % la mesure est stable durant toute la période que nous considérons.
page 522 note 3. Voir par exemple dans Arch. nat., G71647 un aperçu des mesures prises pour approvisionner Paris de 1708 à 1710.
page 522 note 4. Labrousse, C. E., Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIIIe siècle, Paris, 1938, 2 vol. in-8°, p. 112 et 118.Google Scholar
page 522 note 5. Ibid., p. 26 à 43.
page 522 note 6. Ibid., p. 22 à 29. Les états de subdélégation à partir desquels est établie cette table donnent d'abord chaque quinzaine un prix moyen, puis le prix de la qualité qui s'est le plus vendue et, à partir de 1777, le prix de la seconde ou moyenne qualité chaque semaine.
page 523 note 1. Ce document a été utilisé dans Hauser, Henri. Recherches et documents sur l'histoire des prix en France de 1500 à 1800, Paris, 1937 Google Scholar, avec plusieurs erreurs. Les plus graves concernent la cote, rendue méconnaissable : Arch. nat. 4530 n° 25 au lieu de L 530 n° 25, et le prix de 1699 : 14 1. 10 s. au lieu de 24 1. 10 s.
page 523 note 2. Copie des extraits sur la mercuriale ; confection du tableau d'après les extraits.
page 523 note 3. Les prix d'avoine sont identiques à ceux de la mercuriale ; pour le méteil, cinq prix sont exacts, trois prix sont compris entre le prix maximum et le minimum ; on peut donc les considérer comme exacts puisque les autres extraits concernent du petit méteil.
page 523 note 4. D'après KK 999, le blanc méteil vaut 12 1. et 111.15 s., les 8,12 et 15 novembre 1681.
page 523 note 5. La comparaison pour 1737 n'est pas possible, la dernière feuille de la liasse est du 6 novembre, les prix à cette date sont très proches de ceux relevés pour le 16 dans L 530 n° 25
page 524 note 1. Quérard considère la Michaudière comme le principal auteur des Recherches sur la population.
page 524 note 2. Messance, Recherches sur la population des généralités d'Auvergne, de Lyon, de Rouen… avec des Réflexions sur valeur du bled tant en France qu'en Angleterre depuis 1674 jusqu'en 1764… Paris, 1766, p. 293 et suiv.
page 524 note 3. Op. cit., t . I I I , tableau n° 16.
page 524 note 4. Op. cit., p. 32 et 33.
page 525 note 1. Le Blanc, François, Traité historique des monnaies, Paris, 1690 Google Scholar.
page 525 note 2. De Bazinghen, François Abot, Traité des monnaies, Paris, 1764, 2 vol. in-4°.Google Scholar
page 526 note 1. Prix des monnaies de France et des matières d'or et d'argent, Rouen, 1736. Bibl. nat. Lf77 11.
page 526 note 2. Herbert, Claude-Jacques, Essai sur la police générale des grains, sur leur prix et sur les effets de l'agriculture, Berlin, 1755, in-12, p. 256.Google Scholar
page 526 note 3. Prix à la Saint-Martin d'après la table des chanoines : 21,00 ; prix moyen à Pontoise : 16,25 ; prix moyen à Rozoy (ramené à la mesure de Paris) : 20,55.
page 526 note 4. Pour les années 1709 et 1710, trois valeurs sont retenues ; par contre, deux valeurs seulement pour 1698 à 1700. la présentation des données d'Herbert est d'ailleurs ambiguë ; on ne saurait affirmer qu'il donne une valeur annuelle : il groupe un certain nombre d'années dont il tire un prix moyen et en regard il aligne — en général — le même nombre de prix du marc d'argent.
page 528 note 1. Rapport le plus bas à Rozoy en 1653 : 0,71 ; 0,77 en 1667 et 1670 ; 0,79 en 1652 ; 0,80 en 1657 et 1668 ; 0,81 en 1656 mais le rapport moyen est bien plus bas pour ces années.
page 528 note 2. Nous espérions tirer quelque éclaircissement de l'analyse des données de Messance pour Lyon. Grâce aux relevés que M. Meuvret a fait dans les archives communales de Lyon et qu'il a eu la gentillesse de nous communiquer, nous avons pu comparer pour cette ville aux prix « corrigés de Messance », les prix annuels « bruts » tirés de la mercuriale. Pour les cinq années qui nous apparaissaient les plus incertaines, le coefficient de Messance est très proche de celui que nous avons calculé (environ 3 % en 1707 et 1718 ; 1,8 % en 1726 ; 1 % en 1724 et moins de 1 % en 1714). Ce test favorable n'est cependant pas aussi décisif que nous le souhaitions : le travail de Messance sur les prix de Lyon n'a pas, en effet, la qualité de celui qu'il a accompli sur les prix parisiens : si la corrélation entre les deux séries est la plupart du temps bonne, un petit nombre d'accidents importants (9 % d'écart en 1728, 12 % en 1684, 15 et 28 % en 1719 et 1708) se produit que ne peuvent expliquer ni l'amplitude du mouvement des prix, ni les variations monétaires au cours des années aberrantes. L'hypothèse la plus vraisemblable est que Messance n'a pas eu accès aux documents originaux et qu'il a dû utiliser une copie parfois défectueuse.
page 529 note 1. Meuvret, Jean, «Les prix des grains à Paris au xve siècle et les origines de la mercuriale », dans Mémoires de la Société d'Histoire de Paris et de l'Ile de France, t. II, 1960, p. 283 à 811.Google Scholar
page 529 note 2. Ce collège — parisien — est ainsi appelé du nom de son fondateur Jean de Dormans, évêque de Beauvais. Il subsiste aux Archives nationales une série très complète de comptes dispersés entre les séries H, M et S.
page 529 note 3. Arch. nat. H5 3936.
page 530 note 1. Meuvret, op. cit., p. 299.
page 530 note 2. Arch. nat. H3 27859 et Meuvret, op. cit., p. 300.
page 530 note 3. Arch. nat. H3 278510 et Meuvret, op. cit., p. 301.
page 530 note 4. En 1474-75, le blé reçu du fermier de Silly-en-Multien est vendu au boulanger 15 s. par . le setier (Arch. nat. H ‘ 2785 u ) . Aux Halles le froment oscille entre 25 et 22 s. en novembre 1474 ; il est encore à 20 s. — 16 s. en mai 1475.
page 530 note 5. Arch. nat. H3 2785 11 et Meuvret, op. cit., p. 306.
page 530 note 6. Arch. nat. H3 2785 12 et Meuvret, op. cit., p. 309.
page 531 note 1. Arch. nat. H3 2785 8 — Compte de 1435-38 et Meuvket, op. cit., p. 297.
page 531 note 2. Une vente en janvier, 6 en février, 3 en mars ; en regard une seule vente en novembre, 2 en avril et 2 en mai.
page 531 note 3. Peu de renseignements sur ce qui se pratiquait réellement ; dans le compte 1482-83, toutefois, on apprécie 10 setiers de seigle à Pierre Pion, laboureur à Ivry, à raison de 6 s. le setier ; ce prix est corrigé en 7 s. avec la note marginale suivante : « videtur in Casteleto valor in festo beati Martini anni hujus compoti » et, plus bas : « redat 7 s. par. pro quolibet sextario ».
page 531 note 4. Dix-sept années de vente seulement sur les quarante-deux années de cette période. Les appréciations dominent et la majorité des prix peut donc être rapportée vraisemblablement à la Saint-Martin.
page 531 note 5. Blé dans la documentation parisienne désigne aussi bien du méteil que du froment ; on y néglige souvent dejpréciser si le « blé » est vendu (ou apprécié) à la mesure de Paris ou à la mesure du lieu ; les écarts peuvent être considérables. Ajoutons que Dupré de Saint-Maur, par exemple, qui publie un certain nombre de prix du xve siècle, les donne souvent en livres et sous, sans autre précision. En l'absence du contexte comment savoir s'il s'agit de parisis ou de tournois.
page 532 note 1. Silly-le-Long, Oise, arr. Senlis, c. Nanteuil-le-Haudoin, comm.
page 532 note 2. Ou plus exactement trois équipes : Regnault et Pierre Roussel jusqu'en 1491 ; Pierre Joye et Jean Roussel, puis Jean Roussel tout seul de 1491 à 1510, Mahiet Dembat à partir de 1511.
page 532 note 3. Arch. nat. H6 8986.
page 532 note 4. La comparaison est faite avec les prix du second semestre tirés des comptes des Célestins ; les prix du 1er semestre sont souvent des prix de soudure : les Célestins vendaient presque chaque année des quantités importantes de grain en mai et juin.
page 532 note 5. Dokumenten voor de Geschiedenis van Prijzen en Lonen, publiés sous la direction de C. Verlinden, Bruges, 1959, in-8°, p. 585, 536 et 537. la pointe est presque effacée à Bruges.
page 533 note 1. Mestayer, Monique, Les priai du blé et de l'avoine à Douai de 1329 à 1793, dans Revue du Nord, t. XLV, 1963, pp. 157–176.Google Scholar
page 533 note 2. A 4 d. près du meilleur de 1474 à 1479 ; à 8 d. en 1480 et 1481 et à partir de 1501 ; à 12 d. de 1488 à 1500.
page 533 note 3. D'après un calcul fait sur les quinze à vingt prix de chacune des pages 808, 806 809 et 310 de l'édition de la prémercuriale, le rapport oscille entre 51 % et 62 %. de deux sondages opérés sur les prix moyens annuels des premières années de la mercuriale, nous tirons un rapport de 60 %. Il est bien entendu qu'en cas de crise, les prix du seigle tendent à se rapprocher — épisodiquement — de ceux du froment, les 17 et 24 septembre 1524, le rapport seigle-froment monte à 75 % et 83 %, mais il n'était qu'à 71 % le 10 septembre et retombe à 62 % le l«r octobre et pour l'ensemble de l'année de récolte 1524-25, il n'est qu'à 64 %. Nous avons calculé ce rapport pour les principales crises du xvie siècle : il est de 62 % en 1521-22, 69 % en 1529-80, 68 % en 1545-46, 65 % en 1562-63, 67 % en 1565-66 et seulement de 51 % en 1531-82 et 54 % en 1573-74. Exceptionnellement, il monte à 78,8 % en 1586-87. Goubert, P. (Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à 1730, Paris, 1960, p. 891 et n. 99Google Scholar) a calculé le rapport des prix des différentes céréales vendues sur le marché de Beauvais de 1639 à 1678 : il obtient un rapport seigle-froment de 58,3 %.
page 533 note 4. En 1477-78, le rapport seigle-froment dans les comptes du collège de Beauvais monte à 89 %. Effectivement, le blé provenant de Silly cette année-là est vendu 18 s. par. le setier, d'après la mercuriale le meilleur froment atteint déjà 28 et 82 s. par. en septembre 1477, c'est à ce niveau qu'il se trouve en février 1478. de 1479 à 1499 ce rapport ne monte jamais au-dessus de 67 %.
page 534 note 1. Ces deux années de bas prix sont spécialement significatives parce qu'on ne peut imputer le rapprochement des prix seigle-froment à une crise.
page 534 note 2. Il s'agit d'une correction moyenne, notre documentation ne nous permettant pas de nuancer les corrections année par année.
page 534 note 3. Le blé « froment » revendu à M. Dembat le 18 mai 1520 est à 1,38 1.1. le setier ; augmenté de 25 % = 1,66 ; le 5 mai le blé aux Halles vaut 1,50 ; le 2 juin 1,75. Le blé est revendu le 17 avril 1521 à 1,881.1. ; augmenté de 25 % : 2,33, c'est le prix aux Halles le 20 avril. En 1514 le blé « froment » est revendu au fermier de Silly 16 s. par. le setier ; la même année, on revend à la même mesure au fermier de Brie-Comte-Robert un mélange de blé « tel qu'il croît sur les terres » et d'avoine à 15 s. par. le set. ; les deux séries de prix restent très proches en 1515, 1517 et 1518.
page 534 note 4. Sommaire, parce qu'il serait indispensable pour une étude comparative sérieuse de traduire ces prix en poids argent.
page 534 note 5. Verlinden, op. cit., p. 35 et Mestayer, op. cit., p. 168.
page 534 note 6. Dupré de Saint-Maur (op. cit., p. xvi) dit en note que « Dans la distribution de 1464, ils (les chanoines de Notre-Dame) n'estimèrent que 5 s. t. le setier de blé quoiqu'il valût certainement davantage ; mais ils n'étaient point astreints dans le partage qu'ils faisaient entre eux d'une masse commune, à suivre le cours du marché. Cependant, il parait que les années 1462, 1463, 1464 et 1465 furent très bonnes ». On note dans le compte du collège de Beauvais de 1463-64 qu'on n'a pas fait venir les grains qui devaient être « pris sur le lieu pour la villité des grains», et on ajoute que « tous jours l'on recouvrera bien ledit grain ».
page 535 note 1. Molinet, Jean, Chroniques, éd. Buchon, t. XLIV, p. 279.Google Scholar
page 535 note 2. de Roye, Jean, Chronique scandaleuse, éd. par B. de Mandrot pour la Société de l'Histoire de France, Paris, 1894-96, t . II , p. 111.Google Scholar Felibien, , Histoire de Paris, t. II, p. 874 Google Scholar ajoute que « cette mortalité passa ensuite des pauvres aux riches » il ne sollicite qu'à peine les textes car Jean de Roye, après avoir décrit la disette et mortalité, signale (p. 113) que « de fièvre et raige de teste moururent en divers lieux moult de notables et grans personnages, tant hommes que femmes » sans toutefois établir une relation de cause à effet entre ces morts. Basin, Thomas (Histoire des règnes de Charles VII et de Louis XI, éd. par J. Quicherat pour la Société de l'Histoire de France, Paris, 1857, t. III, pp. 169–170 Google Scholar) qui pour sa part attribue la disette à l'augmentation des impôts qui laissait les champs incultes, lie aussi fortement épidémie et famine : « nec pauciores tabo ac lue varisque ex famé et penuria idonei alimenti contractis aegritudinibus, mortui referrentur ».
page 535 note 3. Arch. nat., L L 123, p. 173 ; le 7 février, les chanoines apprécient le blé dû parleur fermier de Ver à 28 s. par. seulement « actenta innundacione aquarum que fuit anno presenti in terris suis » et le 81 janvier le blé dû par le fermier du Petit Breuil à 26 s. par.
page 535 note 4. Arch. nat., M 94A, n° 1.
page 536 note 1. Elle doit être plus faible de 1500 à 1520, en raison de la correction de 25 % que nous avons faite.
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- Cited by