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Pourquoi Février ? Pourquoi Octobre ?1

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Il est courant d'opposer février et octobre 1917. Effectivement, le caractère spontané du mouvement révolutionnaire est manifeste lors de la chute du tsarisme, alors que, huit mois plus tard, ce fut l'action des organisations politiques qui joua un rôle déterminant.

Une analyse plus précise révèle toutefois que le contraste n'est pas aussi frappant. en février, partis politiques, organisations illégales ne jouèrent sans doute qu'un rôle secondaire mais c'est leur enseignement qui portait ses fruits : « Nous agissions comme dans un rêve, a écrit Kerenski, et chacun d'entre nous connaissait son rôle par cœur. » Comme en 1905, les révolutionnaires instituèrent un soviet et ils établirent un régime conforme à l'idéal d'une bonne partie des militants.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1968

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Footnotes

1

Extrait d'un livre à paraître, La Révolution d'Octobre et le mouvement ouvrier européen, ouvrage collectif sous la direction de Victor Fay, Études et documentation internationale, Paris, 240 p.

References

page note 2. Au début de cet article, nous reprenons quelques-unes des conclusions de notre livre, La Révolution de 1917, collection dirigée par Paul Lemerle, Paris, 1967, éd. Aubier-Montaigne, 606 p., et de notre communication au colloque de Harvard, en avril 1967. Sur les événements d'octobre eux-mêmes, on pourra lire l'excellente analyse de Robert V. Daniels, Red October, Ch. Scribners, New York, 1967, 270 p.

page 32 note 1. Les conclusions qui suivent reposent sur l'analyse de plus de trois mille de ces textes ; on en trouvera la référence dans notre ouvrage, cité plus haut, p. 545.

page 32 note 2. L'attitude des cheminots s'explique également par le fait qu'ils avaient sauvé la révolution en stoppant les convois de troupes du général Ivanov que Nicolas II avait chargé de la répression. Ils la sauvèrent une nouvelle fois en agissant de même avec les troupes de Kornilov. Aussi, ils se considéraient un peu comme les protecteurs de la Révolution des hommes de Février et jils militaient plus dans les rangs des menchéviks que chez les bolcheviks.

page 34 note 1. Ultérieurement, l'attitude des soldats changea. Ils contestèrent le principe même de la continuation de la guerre, car ils pressentirent que les officiers espéraient ainsi restaurer l'ancienne discipline.

page 34 note 2. Cf. les confidences de Gutchkov, Archives de la guerre, Vincennes.

page 35 note 1. Seuls Gutchkov, Manuilov et Miljukov quittèrent le gouvernement au lendemain de la crise d'avril.

page 36 note 1. Sur ces faits, voir l'analyse de Baiboch, « Niveaux de croissance au xixe siècle », dans Annales, E.S.C., 1965, 6, pp. 1091-1118.

page 37 note 1. Le fait est net en ce qui concerne les industries métallurgiques du Sud ; il est moins apparent, mais aussi réel dans bien d'autres secteurs de l'économie. Cf. Èkonomifeskoe poUxsenie Rossii nakanune velikoj oktjabr'skoj socialisticeskoj revoljucii, Moscou, 957, 2. p. 125.

page 37 note 2. C.G.I.A.L., 457, 1, 543, et dépêche RV du 25 août 1917. Début 1917, on considérait qu'il eût fallu tripler le parc de locomotives. en juillet, 80 % d'entre elles circulaient, par faute de charbon. Mais, dans les mines, on manquait de matériel, etc. Nous décrirons cette désintégration dans le tome 2 de notre Histoire de la Révolution, à paraître chez Aubier.

page 38 note 1. Les travaux de F. X. Coquin permettront de connaître les causes et les modalités du départ en Sibérie.

page 39 note 1. Les images cinématographiques le confirment : en mars 1917, formant des files d'attente pour parler dans les meetings, chaque Russe a dans sa poche un plan tout prêt pour régénérer le pays.

page 39 note 2. Ainsi, à Klisavetgrad.

page 39 note 3. Archives de la révolution, Cgaobsssr, 3, 1, 363, 96.

page 40 note 1. Dépêche N.V. du 26 août 1917, et Cgaorsssr, 3 et 66 ; tous ces faits datent du mois d'août.

page 40 note 2. Voir les livraisons de Neue Orient du mois d'août 1917. Pour les musulmans de l'Empire, on peut désormais s'appuyer sur les faits réunis par Carbèke, H. D'Encaisse, Réforme et révolution chez les musulmans de l'Empire russe, Paris, 1966, 310 p.Google Scholar

page 41 note 1. Celles de la fin du mois de mars 1917, qui se poursuivirent jusqu'en avril.

page 46 note 1. Archives de la révolution, Coaobsssb, 3, 1, 263, 217.

page 46 note 2. Cf. Auerbah, V., « Revoljucionnoe obscestvo po lisnym vospominaniam », in Archiv russkoj revoljueii , XIV.Google Scholar

page 47 note 1. Archives de la révolution, Cgaobsssr, les fonds 3, 4978, 6978, 1244, etc.

page 47 note 2. Rappelons qu'au II8 Congrès des soviets, en octobre, il y avait 390 bolcheviks sur 693 délégués.

page 48 note 1. Dans les faits, le soulèvement procéda de l'interférence de deux mouvements coordonnés mais distincts et tous deux dirigés depuis l'Institut Smolny : le coup d'État organisé au nom des soviets par le Comité militaire révolutionnaire de Pétrograd (P.V.R.K.), qu'animait Trotski, pour défendre la révolution ; et une insurrection prolétarienne animée par l'organisation militaire bolchevik et un Comité de cinq membres, pour lui faire faire un bond en avant.