Le Comité international de la Croix-Rouge m'a chargé le.3 décembre 1923 de faire en Allemagne une enquête sur la situation actuelle du peuple allemand. J'ai commencé cette enquête le 7 décembre à Berlin, — les 21 et 22 j'ai rendu compte verbalement de ma mission tant au Comité international qu'à la Commission mixte du Comité international et de la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge à Genève; le 5 Janvier je suis rentré à Berlin.

Dans mon rapport je n'ai point à m'occuper de considérations politiques, je me bornerai à résumer l'état actuel des choses. Je crois pouvoir limiter les données statistiques au strict nécessaire.

Dans un article publié en 1921 sous le titre «L'abus du signe et du nom de la Croix-Rouge » dans la Revue internationale nous avons examiné les lois nationales en vigueur en cette matière et constaté les lacunes qu'elles présentaient.

Il résulte clairement de l'intention des rédacteurs de la Convention de Genève revisée en 1906, — intention que la Conférence de revision a faite sienne en votant unanimement le texte de ce pacte international, — que l'interdiction proclamée par l'art. 23 de cette convention est absolue, et il ne saurait appartenir à un Etat d'y faire brèche en s'arrogeant, même en vertu d'une loi, le droit d'autoriser l'emploi de ce nom et de ce signe en dehors des cas prévus par la Convention internationale.

La guerre mondiale, dans laquelle ont été entraînés les principaux Etats du monde, a eu, indépendamment de ses conséquences politiques et économiques, une profonde répercussion sur la vie sociale des peuples qui y ont participé. La guerre, par le nombre extraordinaire des victimes (tueés, mutilés, blessés, malades incurables, etc.,) a laissé chez ces peuples des traces que même plusieurs décades ne parviendront pas à faire disparaître. L'étude de l'étendue des pertes subies par les différents belligérants a une importance très grande au point de vue social et scientifique.

Le succès qui accueillit dès leur apparition les nombreuses séries de timbres-poste émis en faveur d'œuvres d'assistance et de Croix-Rouge1 a engagé les organisations charitables à développer l'initiative qu'elles venaient de prendre avec tant de bonheur et à tenter la même expérience dans des domaines analogues.

Le service des transmissions télégraphiques devait nécessair rement attirer tout d'abord leur attention. En dehors de son emploi tout particulier pour les expéditions d'informations commerciales ou de nouvelles d'ordre privé, la dépêche est, en effet, l'accompagnatrice obligée de toutes les manifestations sortant du cours habituel de la vie.