Vous avez bien voulu inviter une fois de plus le Comité international de la Croix-Rouge à assister à votre conférence annuelle. Nous sommes sensibles à l'honneur que vous lui faites et á la confiance que vous lui témoignez ainsi et je tiens d'emblée à vous en exprimer mes chaleureux remerciements.

« Mort de quatre journalistes au Salvador », « Six journalistes portés disparus », « Libération de trois journalistes détenus pour espionnage » — voilà quelques titres de dépĉches récentes qui évoquent le problème que nous allons traiter dans cet article: les journalistes qui exercent leur métier dans une situation de conflit armé sont menacés; que prévoit le droit international public pour les protéger et faciliter l'exercice de leur activité professionnelle ?

Alors qu'il est question ces derniers temps d'une éventuelle révision des Statuts de la Croix-Rouge internationale de 1952 et de l'Accord entre le CICR et la Ligue de 1969–1974, la Revue internationale a pensé intéressant et utile de demander à M. André Durand, ancien deélégue du CICR et historien, auteur du deuxième tome «De Sarajevo à Hiroshima» de l'Histoire du Comité international de la Croix-Rouge, d'écrire un article sur l'histoire de ces Statuts et de cet Accord. Le lecteur trouvera dans ce travail les événements, les conceptions diverses et les expériences vécues par nos devanciers, qui ont motivé l'origine et marqué les étapes successives dans la rédaction et l'évolution de ces textes.

Plus de sept ans ont passé depuis la première édition de cet ouvrage. Sept années qui ont vu une montée plutôt qu'un déclin de la violence, et souvent un mépris croissant pour le respect de la vie et des droits fondamentaux de la personne humaine.

— Comme institution, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'a aucun droit pour lui-même; il n'a d'autres droits que ceux des victimes muettes au nom desquelles il s'exprime.

— Sans la défense des principes fondamentaux de la Croix-Rouge, dont il est le gardien, le CICR ne serait qu'une agence volontaire de plus, avec un petit budget.

— En fait, le droit international humanitaire ne protège pas d'autres victimes que celles que les gouvernements veulent bien laisser protéger, mais ses principes peuvent et doivent être invoqués, même lorsque ce droit n'est pas applicable.

C'est précisément pour venir en aide aux militaires blessés qu'ont été constituées les premières Sociétés nationales de la Croix-Rouge, à l'initiative d'Henry Dunant et de ses collègues au sein de cette association privée genevoise qui allait plus tard prendre le nom de « Comité international de la Croix-Rouge ».

Les droits de l'homme, et plus particulièrement les droits civils et politiques, ont influencé les derniers développements du droit international humanitaire. Cette constatation vaut surtout pour le Protocole II, relatif aux conflits armés non internationaux. Un rapprochement entre ces deux branches du droit international avait été amorcé par les Nations Unies à la Conference de Téhéran en 1968, à partir de laquelle le droit international humanitaire est également appelé « droits de l'homme en période de conflit armé ». Ce rapprochement s'est concrétisé ensuite par l'adoption dans les Protocoles additionnels de certaines règies fondamentales, identiques à celles des Conventions des droits de l'homme; il contribue à renforcer la protection de la personne humaine dans les situations de conflit armé.

Permettez-moi de vous remercier trés vivement de donner au Comité international de la Croix-Rouge l'occasion de s'exprimer dans l'important débat qui marque le début de la session annuelle du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire et de saluer l'harmonieuse collaboration qui s'est établie avec le Haut Commissaire, auprès duquel nous rencontrons toujours compréhension et soutien ainsi qu'une volonté déterminée à trouver des solutions aux problèmes communs qui confrontent nos deux institutions.

En tant que responsable du département de l'information du CICR à Genève, j'ai la double tâche, d'une part, de diriger l'ensemble des activités de diffusion du droit international humanitaire, d'autre part, d'animer les relations du CICR avec les représentants des mass media. C'est sous ce double angle que je vais brièvement m'exprimer dans les pages qui suivent, en précisant d'emblée que je ne suis ni juriste ni journaliste.

Je suis honoré et content également d'avoir l'occasion d'exposer devant vous le rôle du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et certains aspects logistiques de ses activités d'assistance. Je suis sur que nombre d'entre vous connaissez déjà de façon générate ce que fait la Croix-Rouge, mais il vous interessera peut-être de découvrir la position et le rôle particuliers du CICR à l'intérieur du mouvement de la Croix-Rouge et parmi les nombreuses autres organisations humanitaires. Dans la seconde partie de mon exposé, je vous parlerai des problemes logistiques rencontrés par le CICR dans ses activités d'assistance

Le CICR a adressé, le 7 décembre 1982, sous forme de note verbale, le Mémorandum ci-après aux vingt-sept Etats Parties au Protocole I du 8 juin 1977, ainsi qu'aux autres Etats Parties aux Conventions de Genève. Les Organisations internationales intéressées out également reçu copie du Mémorandum, de même que les Etats non Parties aux Conventions de Genève.

Le document ci-dessous, rédigé par la Division des Secours du CICR, a été présenté et discuté au « Séminaire pour la préparation aux désastres » qui s'est tenu à Maseru, Lesotho, du 16 au 21 mai 1983. La Revue internationale a pensé utile de le faire connaître à l'ensemble des Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.