Le malaise qui, d’une façon générale, pèse sur nos industries textiles depuis le début de 1928, ne s’est point encore dissipé au cours de cette année. Les conclusions plutôt pessimistes de certains bilans, ainsi que les informations émanant d’observateurs avertis en témoignent nettement, et d’une manière bien plus catégorique que les statistiques du chômage ou du « short time ».
La situation se caractérise par une existence difficile, au jour le jour. Les ordres sont rares, s’enlèvent avec difficulté et moyennant de grands sacrifices. Les filatures sont particulièrement atteintes, et principalement celles du lin, du coton, du jute et de la soie artificielle. Enfin, ce sont surtout les usines adonnées à l’exportation, qui parviennent le plus difficilement à alimenter leurs métiers. Les statistiques de notre commerce extérieur confirment parfaitement cette dernière affirmation. En effet, si le rythme d’accélération de nos exportations s’est accru de 6 pour cent de 1927 à 1928, nous constatons un mouvement de regression de 4 % de 1928 à 1929.