Summary
6 février. — Les traces de cabiais sont très nombreuses; un de mes hommes se met à l'affût et pêche en même temps. Avec mes trois autres compagnons, armés de fusils, haches et coutelas, nous gravissons la montagne, dont la constitution me paraissait assez bizarre. A 300 mètres de là, au tiers de l'ascension, au milieu de roches, un filon de quartz blanc, analogue aux quartz aurifères, se montre assez net. Sa direction est N.-O. S.-E.; plusieurs cavités y ont été pratiquées par les chercheurs d'or. Du sommet élevé de 160 mètres, j'aperçois quatre chaines parallèles, toutes séparées par des ruisseaux dont la direction est perpendiculaire au fleuve, et se ralliant par le sud à un point central. J'explore ces monticules; je relève, dans tous les fonds de vallée, la présence de conglomérats ferrugineux qui forment des dépôts puissants et très durs sous le rio Tapaquire, reposant sur un dépôt d'argile bleue et de sable très fin qui a presque la consistance lapidaire; c'est un grès tendre et jaunâtre.
Nous reprenons la route du campement, mais ayant été obligés en nous ouvrant un chemin, d'abandonner les traces battues par les animaux, ce n'est qu'au bout de deux longues heures que nous apercevons le fleuve.
Nous levons l'ancre et allons débarquer sur l'autre rive, à l'ouest de Benan, à la pointe Guassapara, où nous dressons nos tentes pour gîter la nuit.
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- L'Orénoque et le CauraRelation de Voyages Executées en 1886 et 1887, pp. 37 - 45Publisher: Cambridge University PressPrint publication year: 2010